Brièvement : la guerre de Sécession (1861-1865)

Brièvement : la guerre de Sécession (1861-1865)

Les États-Unis, durant la première moitié du XIXe siècle, connurent une croissance démographique, territoriale et économique fulgurante. Une transformation sociale s’opéra également, passant d’une production locale à une production massive pour le marché et – au Nord – un exode rural. Une révolution du transport avec le bateau à vapeur et le train bouleversèrent l’économie après 1815. Les réseaux fluvial et ferroviaire firent tomber les prix grâce à des transports plus rapides et moins coûteux. Les prix de gros des produits manufacturés chutèrent de 45% de 1815 à 1860. Le PNB doubla mais les inégalités sociales s’aggravèrent. Mécanisation, division du travail, spécialisation, standardisation du produit donnant plus de produits à un coût moindre fait par une main-d’œuvre disciplinée et parfois peu qualifiée pour une production en série étaient les caractéristiques expliquant la croissance économique.

Evolution de la démographie américaine de 1790 à 1860.

Mais les salariés ne se sentaient plus libres. Cette grogne porta le démocrate Andrew Jackson à la présidence (1829-1837). Les ouvriers et démocrates comparaient le salariat à l’esclavage. Les whigs, eux, les dissociaient largement. Les whigs (républicains après 1854) soutenaient ainsi un système bancaire centralisé, une bonne éducation et toute mesure pouvant améliorer la mobilité sociale, la croissance économique et les tarifs protectionnistes sauvegardant l’industrie américaine. Les démocrates étaient contre les banques et le système centralisé, contre les mesures protectionnistes. Ainsi se caractérisait le bipartisme américain. Une immigration (majoritairement catholique) massive vint d’Europe (du fait de tensions politiques, sociales ou encore de famines …) car les terres américaines étaient peu chères et l’économie prospère. Les nativistes, protestants et whigs, voulaient empêcher les immigrés d’accéder trop rapidement au droit de vote. Ces immigrés votaient, de ce fait, démocrates.

La question religieuse se lia à celle de l’esclavage. Cette pratique était admise au Sud car le pays n’avait voté que l’interdiction de la traite (1807) là où une partie des « yankees » (Nord) protestants considéraient les êtres comme égaux et voulaient libérer les Noirs de leurs chaînes. Au Sud, le tiers esclavagiste des Blancs soutenait que l’esclavage évitait une catastrophe économique, un chaos social et une guerre raciale. L’esclavage était indispensable pour l’économie sudiste qui produisait 3/5 des exportations américaines. Les nordistes arguaient que la liberté était une valeur fondamentale du pays ; les sudistes que la propriété privée inaliénable (les esclaves compris) l’était également. Les Etats-Unis s’étendaient territorialement toujours plus à l’Ouest, chassant les Amérindiens de leurs terres. Elu président en 1845, le démocrate Polk écrasa le Mexique par une guerre (1846-1848) car le pays avait refusé de vendre des terres. Par le traité de Guadalupe Hidalgo, le Mexique céda la moitié de son territoire aux Etats-Unis. La crainte des Etats libres (Nord) était que les Etats esclavagistes (Sud) ne s’accaparent plus de pouvoir politique. Après tout, les sudistes avaient fourni les soldats pour gagner ces terres.

Partition des Etats-Unis entre états « libres » et esclavagistes. La dichotomie Nord/Sud qui suit respecte ce découpage.

La clause Wilmot, cherchant à limiter l’influence esclavagiste, fit éclater une confrontation de plus en plus sectionnelle (Nord contre Sud). Les intérêts des sudistes divergeaient tant de ceux des nordistes qu’il importait désormais de savoir quel camp compterait le plus d’Etats et donc de représentants au Congrès. Le sudiste Taylor devint président en 1848. Pourtant, secondé par le nordiste abolitionniste Seward, Taylor trahit son électorat sudiste et mena une politique nordiste : les terres prises au Mexique n’étaient pas esclavagistes, pourquoi changer ? Il poussa la Californie à adopter une constitution libre et soutint le Nouveau-Mexique qui voulait faire de même. Le Sud, exaspéré, ne pouvait pourtant faire sécession. Taylor était un candidat des whigs sudistes et il venait d’accéder à la présidence. Privés du soutien des whigs, les sudistes n’avaient pas l’unité nécessaire pour faire sécession. Taylor décéda subitement en juillet 1850.

Agrandissements territoriaux successifs des Etats-Unis.

Après un président sudiste à la politique nordiste, c’est l’exact opposé qui se produisit : Millard Fillmore fut un président nordiste à la politique sudiste. Il désamorça la situation avec le « règlement définitif » (version modifiée du compromis de 1850). Le Nouveau-Mexique et l’Utah restèrent sans restriction sur l’esclavage et la loi sur les esclaves fugitifs fut renforcée (donnant très souvent raison aux planteurs qui venaient réclamer des esclaves ayant fui dans des Etats nordistes). L’apaisement ne dura qu’un temps. L’application stricte de la loi sur les esclaves fugitifs déclencha la « bataille » de Christiana (Pennsylvanie) : des planteurs voulant récupérer des esclaves fugitifs furent tués par des Noirs. L’année étant particulièrement mauvaise pour la vente de coton, le Sud, scandalisé, se refusa à faire sécession du fait de sa situation économique. Contrairement à ce que pensèrent alors les nordistes, la menace sécessioniste était bien réelle. Les sudistes n’avaient-ils pas promis, par le « Programme de Géorgie » de rester dans l’Union uniquement si les états du Nord respectaient le compromis de 1850 ?

Carte des principaux mouvements de fuite des esclaves fugitifs (National Geograpic).

La lubie d’une annexion de Cuba et de la création d’un empire esclavagiste fit son retour dans les années 1850 aux Etats-Unis. Deux débarquements de flibustiers furent même tentés (1850 et 1851), en vain. Président Pierce, démocrate élu en 1853, prépara une autre expédition pendant que la guerre de Crimée occupait les Européens (1853-1856). Pourtant, l’expédition ne vit jamais le jour. C’est que Pierce utilisa tout son capital politique pour le Sud avec la loi Kansas-Nebraska (1854). Celle-ci donnait une chance à l’esclavage de s’établir au nord de la ligne du Compromis du Missouri de 1820 (36°34’ de latitude) par référendum. Le parti whig ne résista pas à cette loi et se scinda entre Nord et Sud, marquant l’avènement du parti républicain en 1854. En parallèle, le mouvement Know-Nothing, nativiste et centré sur le protestantisme, émergea dans le Nord. Ce mouvement fut déclenché par l’explosion de l’immigration catholique européenne après le Printemps des Peuples (1848-1849) et la famine irlandaise (1852-1858).

Carte expliquant les différentes réglementations sur l’esclavage aux Etats-Unis après la loi Kansas-Nebraska (1854). En vert les états libres, en orange les états esclavagistes, en jaune les états dont un vote du peuple doit déterminer s’ils sont des états libres ou esclavagistes (selon le compromis de 1850), en violet les états dont un vote du peuple doit déterminer s’ils sont des états libres ou esclavagistes (selon la loi Kansas-Nebraska de 1854).

Les Know Nothings se lancèrent en politique et créèrent le parti américain. Le mouvement gagna le Sud. Mais rapidement, le parti se déchira entre le Nord et le Sud sur la sempiternelle question de l’esclavage. Une bonne partie de cette nouvelle force politique fut, au Nord, récupérée par les républicains. Ceux-ci mirent l’accent sur l’antiesclavagisme et absorbèrent des Know-Nothings sans trop accepter leur nativisme (refus d’une citoyenneté rapide pour les immigrés). Maintenir l’alliance avec les Free Soilers et les Know Nothings en même temps fut un véritable défi pour les républicains. Mais un évènement les y aida. Conséquence directe de la loi Kansas-Nebraska, un référendum fut organisé au Kansas pour décider si l’Etat serait libre ou esclavagiste. Seulement voilà, les sudistes esclavagistes et les nordistes antiesclavagistes (surtout Free Soilers) intervinrent illégalement et massivement dans le processus pour défendre leurs idées. Dès 1855, les référendums truqués cédèrent la place aux escarmouches. La « Guerre civile du Kansas » avait débuté et le sang coulait déjà dans le « Bleeding Kansas ».

Un des rares drapeaux Know Nothing encore existants arborant ces mots « Natifs américains, méfiez-vous de l’influence étrangère. »

Alors qu’entre 1855 et 1860, l’aventurier William Walker faisait vivre, au péril de sa vie, l’espoir d’un empire esclavagiste dirigé par les sudistes en prenant brièvement le contrôle du Nicaragua, le chaos du Bleeding Kansas continuait de scinder les Etats-Unis entre les Etats du nord et du sud. John Geary fut nommé nouveau gouverneur du Kansas en 1856. En quelques mois, il parvint à faire cesser la guérilla … Temporairement : la législature officielle était celle des esclavagistes alors que l’Etat était majoritairement antiesclavagiste. Geary, pourtant démocrate – donc favorable à l’esclavage –, démissionna en 1857 car ses décisions contre les esclavagistes n’étaient plus écoutées et il recevait quotidiennement des menaces de mort. Les référendums frauduleux se succédèrent alors pour déterminer une constitution du Kansas. En parallèle, les élections présidentielles de 1856 portèrent le démocrate James Buchanan au pouvoir en 1857. La constitution de Lecompton, au Kansas, faite par 1/5 des inscrits en 1857, entérinait la possession d’esclaves comme droit de propriété inaliénable. L’adoption de cette constitution était scandaleuse, même pour les démocrates du Nord et certains du Sud ! Douglas changea de camp pour mener l’opposition. Le parti démocrate se déchirait, ouvrant un boulevard à l’élection d’un républicain en 1860.

C’est alors que se termina l’affaire Dred Scott en 1857. Ce dernier fut l’esclave d’un sudiste qui décida de s’installer dans le nord. A la mort de son maître, Scott demanda l’émancipation vis-à-vis de la veuve. Sept juges de la Cour suprême estimèrent que Scott ne pouvait être émancipé pour avoir passé quatre ans dans des Etats libres, qu’il n’était pas citoyen américain et que le Congrès n’avait en réalité pas le droit de statuer sur la légalité de l’esclavage dans les Etats. Le Congrès pouvait agir sur les lois, non sur les statuts et les règlements. Les deux derniers juges, républicains, prirent l’exact contrepieds de cette décision. L’arrêt Dred Scott (« Dred Scott decision ») était d’autant plus dangereux qu’il prétendait l’esclavage inscrit dans la Constitution des États-Unis. Or, si l’esclavage était inscrit dans la Constitution, alors aucune loi d’aucun Etat ne pouvait y contrevenir. C’était rendre l’abolition de l’esclavage dans les Etats nordistes et le Compromis du Missouri (1820) anticonstitutionnels. En parallèle, la guérilla reprit au Kansas.

Affrontements principaux du Bleeding Kansas (1854-1861).

En 1857, une crise économique toucha tout le système financier américain dans les Etats du nord. Le Sud y resta assez insensible, grâce à l’exportation de coton. Le « Roi Coton », comme souvent, permettait au Sud d’éviter les récessions que le Nord subissait. Cette observation donnait de l’assurance aux sudistes sécessionistes. La crise, pourtant, fut rapidement surmontée. En 1858, Abraham Lincoln, républicain, affronta Stephen Douglas, démocrate du Nord, dans des joutes verbales pour devenir sénateur de l’Illinois. Douglas l’emporta finalement, mais de peu. Pour Lincoln, qui était encore peu connu, c’était une glorieuse défaite. En parallèle, les tensions parmi les politiciens de la Chambre atteignaient des sommets. Au même moment, John Brown, nordiste extrémiste abolitioniste, exécuta avec un petit commando un raid sur la fabrique d’armes d’Harper’s Ferry en Virginie en octobre 1859. Ce raid désespéré échoua mais il insuffla une peur dans le Sud d’une révolte d’esclaves. De ce fait, Brown fut dénoncé par les sudistes. Au contraire, il fut traité en héros par le Nord, ce qui ne manqua pas de scandaliser le Sud. Brown fut pendu en décembre 1859.

Abraham Lincoln (1809-1865), 16e président des Etats-Unis (1861-1865).

En 1860, les élections présidentielles virent Lincoln et Douglas s’affronter pour les voix des nordistes tandis que Breckinridge et Bell s’affrontaient pour les voix des sudistes. Au niveau national, c’est finalement Lincoln, républicain modéré, qui l’emporta. Pour les sudistes, il était impossible d’accepter un « républicain noir » (favorable à l’abolition) comme président. Le Sud profond fit sécession fin 1860 – début 1861 (Caroline du Sud, Mississippi, Floride, Alabama, Géorgie, Louisiane et Texas).

Résultat par county de l’élection présidentielle américaine de 1860.

La sécession du Sud était préventive, les sudistes jugeant Lincoln avant même qu’il n’entre en fonction. Les sudistes modérés furent pris de court : la majorité des sudistes étaient des unionistes conditionnels. En d’autres termes, ils auraient préféré rester dans l’Union et ne la quitter qu’à condition que la politique de Lincoln ne leur devienne insupportable. La tendance majoritaire n’était pas strictement sécessionniste. Pour les sécessionnistes, il s’agissait désormais de convaincre tant leur peuple que les Etats limitrophes, indispensables à l’essor d’un nouveau pays car davantage industrialisés. Ainsi, les sécessionnistes devaient désormais convaincre ceux qui ne possédaient pas d’esclaves. Une propagande éculée sur la dangerosité des Noirs se diffusa plus encore. Alors qu’une Convention pour la paix inutile se déroulait à Washington le 4 février 1861, une autre réunion, elle bien plus utile, se tenait à Montgomery le même jour. Les sudistes y choisirent Jefferson Davis comme président et jetèrent les bases de leur nouvelle nation : les Etats Confédérés.

Jefferson Davis (1808-1889), sénateur des Etats-Unis pour le Mississippi (1857-1861) puis président des Etats Confédérés d’Amérique (1861-1865).

Lincoln, pas encore investi, misait sur une politique attentiste. En se montrant modéré face à cette crise, il comptait faire douter les sudistes sur leurs certitudes. Personne ne souhaitait la guerre. Seulement, il restait des garnisons fédérales (Union) sur les terres des Confédérés. Les tensions se cristallisèrent autour du fort Sumter dans la baie de Charleston, en Caroline du Sud. Lincoln, entré en fonction, décida de ravitailler le fort en nourriture. Davis avait le choix : laisser-faire ou déclencher la guerre. Celui-ci, sous pression, choisit la guerre. Une union sacrée des partis politiques s’organisa avec la mobilisation au Nord.

Carte des étapes de la sécession. Pour avoir une carte parfaite, la Virginie occidentale aurait dû être séparée de la Virginie.

Les Etats limitrophes du Sud septentrional considérèrent que l’acte enclenchant la guerre était la mobilisation nordiste et non l’assaut du fort Sumter. Pour les deux camps, il fallait de convaincre les Etats limitrophes indécis. La Virginie, Etat d’une importance capitale, se décida en faveur de la Confédération. La seule Virginie donnait au Sud ses meilleurs généraux et une capacité industrielle égale à celle de tous les Etats sécessionistes réunis. L’Arkansas, la Caroline du Nord et le Tennessee rejoignirent la Confédération en mai et juin 1861. Le Maryland se déclara neutre puis unioniste grâce à son gouverneur unioniste et à la loi martiale imposée par Lincoln. Au Missouri, l’Union intervint pour empêcher une sécession. Des représentants sécessionistes firent symboliquement sécession, créant un gouvernement qui restera en exil toute la guerre durant. Le Kentucky se décida finalement en faveur du Nord après une invasion lancée par des Confédérés. Le Tennessee oriental se souleva contre la sécession mais n’obtint qu’un soutien tardif des Fédéraux dans la guerre. Entre juin et octobre 1861, la Virginie occidentale déclara l’assemblée de Richmond illégale et se sépara de la Virginie pour rejoindre l’Union. Des combats éclatèrent en Virginie occidentale entre Unionistes et Confédérés. Les Unionistes, plus nombreux, chassèrent les Confédérés du territoire. Comme au Missouri, des francs-tireurs enclenchèrent une guérilla.

D’un côté comme de l’autre, l’esclavage ne fut pas brandi comme un objectif de guerre dès le début du conflit, que ce soit pour l’abolir ou le préserver. Les soldats sudistes – rarement possesseurs d’esclaves – combattaient surtout parce que les nordistes les attaquaient. Aucun des camps n’était prêt pour la guerre. Des deux côtés, on manquait d’officiers expérimentés, d’un programme de mobilisation, d’une stratégie, de cartes topographiques, d’état-major et on ne disposait que d’un matériel dépassé. Le Nord possédait cependant la quasi-totalité de la manufacture d’équipement militaire du pays. Le Sud devait faire sans. Heureusement pour la Confédération, le brillant Gorgas se chargea de bâtir l’industrie sudiste en partant de rien et d’approvisionner les armées en matériel. L’intendance (nourriture et vêtements pour la troupe), pour sa part, resta mal gérée dans le Sud : la nourriture manquait au front car elle pourrissait dans des entrepôts à mi-chemin. Le directeur nordiste de l’intendance, Meigs, réalisa pour sa part un travail impeccable toute la guerre durant. Pour l’Union, c’est le ministre de la Guerre, Cameron, qui se révéla aussi corrompu qu’incompétent. Il fut remplacé par Stanton, incorruptible et travailleur, dès janvier 1862.

Les Confédérés disposaient cependant de bien plus d’écoles militaires et d’une milice immédiatement disponible. Qui plus est, la Confédération dilua intelligemment ses militaires dans les nouvelles unités pour mieux les encadrer, contrairement à l’Union. Pour autant, les sudistes sous-estimèrent gravement les nordistes, qui avaient également pour eux un bien plus vaste vivier dans lequel piocher. Au début du conflit, des incompétents furent fait officiers car politiquement importants ou riches donc à-mêmes d’acheter l’équipement de leur compagnie. Cet état de fait changea pour laissa sa place à la méritocratie dès 1863. Les armées étaient largement composées d’infanterie, des deux côtés. Concernant la marine, le Nord possédait presque tous les chantiers navals. Cependant, les ministres se révélèrent très compétents des deux côtés. La Confédération eut à créer sa flotte presque ex nihilo. Elle acheta des navires européens et s’inspira des Français et Britanniques pour bâtir des cuirassés. Le Sud, se sachant dépassé dans le domaine maritime, misa sur les mines et la guerre de course. Quoi qu’il en soit, le peuple exigeait, des deux côtés, une guerre offensive, comme ça avait été le cas durant la guerre du Mexique.

Lincoln devait gagner, Davis devait éviter de perdre. Ce fait aurait dû donner un avantage aux Confédérés ; mais les Etats Confédérés refusaient de perdre le moindre terrain, craignant des révoltes d’esclaves. Ainsi, Davis ne put mener une guerre d’usure et dut tout défendre, ce qui revenait à ne rien défendre. Les forces confédérées furent dispersées, la défense inefficace car peu profonde. Tout ceci rendait le rassemblement d’une armée pénible et explique le sous-nombre quasi-constant dont allait souffrir la Confédération. Le 21 juillet 1861, pourtant, les Confédérés du général Beauregard l’emportèrent – de justesse – sur les Fédéraux de McDowell à la bataille de Bull Run (ou bataille de Manassas). Thomas Jackson, un général de brigade confédéré, fut décisif dans cette victoire et écopa du surnom « Stonewall Jackson ».

Thomas J. Jackson, dit « Stonewall Jackson » (1824-1863), général confédéré.

Au Missouri, Frémont (Union) s’arrogea des pouvoirs, proclama la loi martiale et prit des mesures contre l’esclavage en août 1861. Lincoln ne pouvait se permettre d’accepter ces décisions et destitua le général politique. C’est que, en août 1861, Lincoln essayait encore de convaincre le Kentucky de rejoindre l’Union. Une politique agressive aurait été malvenue. Le président de l’Union en subit les contrecoups : un tollé des antiesclavagistes. De fait, l’antiesclavagisme devint rapidement un objectif de guerre pour les Républicains. Les esclaves qui traversaient la frontière pour se réfugier au Nord étaient considérés comme de la « contrebande de guerre », ce qui n’allait pas tarder à justifier leur emploie dans l’armée. En Virginie, McClellan fit destituer le général Scott mais ne prit pas l’offensive malgré l’insistance de Lincoln ; sa prudence se muant en crainte de l’adversaire. Davis n’était pas non plus exempté de relations ombrageuses avec ses généraux : une promotion fin 1861 déclencha des jalousies.

Dès le début de la guerre, l’Union imposa un blocus maritime aux Etats Confédérés. Cette ceinture de navires s’étoffa au fil du temps jusqu’à asphyxier les Confédérés. Opposable aux pays neutres, ce blocus entraina une reconnaissance de facto de la belligérance des Etats Confédérés. Pourtant, Lincoln ne voulait pas reconnaitre en ces Etats Confédérés un belligérant, ce qui leur aurait conféré le statut d’Etat et les droits qui vont avec. Le paradoxe n’existait pas que du côté de l’Union. La Confédération voulait, elle, convaincre les Européens que le blocus était fictif (donc illégal) tout en réduisant les exportations de coton pour pousser les Européens à intervenir. Expliquer la chute des exportations sans admettre ni le chantage commercial ni l’efficacité du blocus était bien périlleux. Les Européens restèrent neutres et commercèrent avec les deux camps.

En jaune la zone de production de coton en 1820 ; en orange celle de 1860.

Une affaire diplomatique manqua pourtant de faire rentrer le Royaume-Uni dans le conflit, contre l’Union. Un officier de la marine fédérale arrêta deux émissaires confédérés sur un paquebot battant pavillon britannique. C’était violer les droits conférés par ce drapeau et insulter le Royaume-Uni qui exigea la liberté pour ces émissaires et des excuses officielles en menaçant d’entrer en guerre. Washington ne pouvait se permettre une guerre avec Londres, surtout qu’elle venait d’acheter des milliers de tonnes de salpêtre (bloquées au Royaume-Uni pour le moment) pour la poudre à canon et n’en avait plus en réserve. Les émissaires furent libérés avec un compromis.

Le blocus de l’Union (bleu) contre les Etats Confédérés (gris).

Au milieu de ces débats de droit international, l’affrontement terrestre connaissait son pendant maritime. Confédérés comme Fédéraux mirent au point leur premier cuirassé – sur le modèle des Européens – en 1862. Le CSS Virginia (Confédération) affronta le Monitor (Union) en mars. Le combat entre les deux premiers cuirassés américains dura des heures sans déterminer de vainqueur. En 1862, la guerre fut également fluviale : Cairo, ville la plus méridionale de l’Union, donnant sur les fleuves Mississippi, Tennessee et Cumberland devint stratégique à bien des égards (front Ouest). Si le Mississippi était bien gardé par les Confédérés, le Tennessee et le Cumberland l’étaient bien moins. Les Fédéraux de Grant (armée) et Foote (flotte fluviale) savaient où frapper. L’offensive fédérale emporta les forts Henry et Donelson, non sans mal. Cette percée fédérale força le général confédéré Johnston à agir : il porta son coup le plus sévère contre le général Grant, sur Shiloh. Cette bataille fut la première d’envergure de la guerre de Sécession. Les espoirs d’une guerre brève s’envolèrent avec cette première hécatombe.

Représentation de la lutte entre le CSS Virginia (à gauche) et l’USS Monitor (à droite) le 9 mars 1862.

Depuis le golfe du Mexique, le contre-amiral Farragut parvint à s’emparer de la Nouvelle-Orléans et remonta le Mississippi jusqu’à Vicksburg qu’il ne put faire tomber. Sur le front Est, le général McClellan (Union) refusait toujours de prendre l’offensive malgré un évident surnombre. Stonewall Jackson, pour sa part, parvint à inquiéter l’Union en attaquant dans le nord de la Virginie.

David Farragut (1801-1870), contre-amiral en 1862 et premier amiral de l’histoire des Etats-Unis en 1866.

Durant toute la guerre, les belligérants eurent à faire face au besoin en soldats et en financements. Ces questions se posèrent surtout fin 1861 et début 1862, lorsque Washington et Richmond se rendirent compte que la guerre ne serait pas brève. L’Union se finança avec des emprunts aux banques et un impôt sur le revenu assez efficace tout en parvenant à juguler l’inflation. La Confédération, pour sa part, usa bien plus de la planche à billets et souffrit d’une inflation délirante. Il apparut plus rapidement nécessaire à la Confédération qu’à l’Union de décréter la conscription pour amener les forces vives du pays à servir sous les drapeaux. Cependant, in fine, aucun des deux belligérants n’y échappa. Pendant ce temps, au début de l’été 1862, Lee décida de défier McClellan devant Richmond dans la bataille des Sept-Jours (25 juin – 1er juillet), qui fut une nouvelle hécatombe.

Bataille des Sept-Jours (25 juin -1er juillet 1862), focus sur les 26 et 27 juin.

La médecine n’avait pas encore connu la révolution bactériologique. De ce fait, la mortalité chez les soldats malades ou blessés était nettement plus élevée qu’aujourd’hui, bien que nettement moins élevée que celle du début du XIXe siècle. L’Union bénéficia du travail remarquable de Hammond et Letterman qui firent beaucoup pour prendre efficacement en charge les blessés sur le champ de bataille. Des deux côtés, des infirmières se révélèrent talentueuses pour soigner les hommes. Certaines finirent même par diriger les hôpitaux. Quoi qu’il en soit, la bataille des Sept-Jours poussa le président Lincoln à ordonner une quasi-conscription qui déchaina l’opposition démocrate. Celle-ci était d’autant plus vive que les républicains et Lincoln faisaient progresser la question de l’esclavage. Le Président incita les Etats frontaliers unionistes à abolir l’esclavages contre de l’argent, sans succès. Pour les besoins de la guerre, Lincoln accepta de faire de la « contrebande » (les esclaves du Sud ayant fui vers le Nord) des hommes à tout faire dans l’armée. Ils ne furent pas nécessairement mieux traités dans l’armée nordiste qu’ils ne l’avaient été dans les Etats esclavagistes.

Sur le front Ouest, la guerre continuait ; le général fédéral Halleck se démenait pour administrer les territoires conquis tandis que les généraux Buell et Rosecrans s’échinaient à contrecarrer l’invasion confédérée du Tennessee et du Kentucky, entreprise par les généraux Smith, Bragg et Polk. Après la terrible bataille des Sept-Jours, Lee chercha à pousser son avantage sur le front oriental. Il savait Washington à portée de main. Connaissant le tempérament du général McClellan qui lui faisait face, Lee décida de le laisser sur ses arrières pour concentrer ses efforts sur le général Pope. La seconde bataille de Manassas (28-30 août 1862) lui donna raison : les généraux confédérés Jackson et Longstreet firent reculer Pope malgré l’infériorité numérique.

Robert Edward Lee (1807-1870), général de la Confédération (1861-1865) puis général en chef des armées confédérées (1865).

Le président Lincoln, dépité, limogea Pope et demanda à McClellan de redresser le moral de l’armée fédérale. Ce dernier, léthargique quand il s’agissait d’attaquer mais exceptionnel quand il s’agissait de former et préparer les hommes, redressa le moral en deux jours. Lee, qui pensait avoir affaire à une armée démoralisée, osa diviser son armée en quatre et attaquer une garnison fédérale à Harper’s Ferry, ce qui manqua de lui coûter son armée. Celle-ci, incomplète, affronta, en infériorité numérique, l’armée fédérale de McClellan à Sharpsburg, sur l’Antietam, le 17 septembre 1862. McClellan mena une attaque désordonnée et se refusa à saisir deux opportunités. Une division confédérée, revenant à marche forcée de Harper’s Ferry, permit à Lee de repousser les Fédéraux. L’armée confédérée s’en retourna néanmoins en Virginie. Si Lee s’était montré décisif, les Européens auraient sûrement reconnu les Etats Confédérés.

George B. McClellan (1826-1885), major-général de l’Union, commandant en chef de l’armée de l’Union puis seulement général de l’armée du Potomac.
Vision tactique de la bataille d’Antietam (Sharpsburg) le 17 septembre 1862.

Lincoln proclama l’émancipation des Noirs. Mais le texte, encore timide, ne satisfaisait pas les républicains tout en ne manquant pas de révolter les démocrates. Lincoln n’agissait pas vraiment par humanisme. Il y voyait surtout une manière de renforcer les effectifs de son armée. Fin 1862, les Noirs furent petit à petit incorporés dans l’armée de l’Union. Alors que Lincoln affrontait le « feu à l’arrière » déchainé par les démocrates opposés à la guerre et ses objectifs (surtout l’abolition de l’esclavage), les armées fédérales avaient fort à faire. A l’Est, le général Burnside, qui avait remplacé McCellan, subit une terrible défaite à Fredericksburg contre Lee en attaquant frontalement le 13 décembre. A l’Ouest, Grant et Sherman piétinaient devant Vicksburg, plus puissant et dernier bastion confédéré sur le Mississippi, tandis que Rosecrans arrachait de justesse une victoire sanglante sur la Stones River, près de Murfreesboro, contre le général confédéré Bragg le 31 décembre.

Hiram Ulysses Grant, dit Ulysses « Sam » Grant (1822-1885), général de brigade (1861-1864) puis commandant en chef de l’armée de terre des Etats-Unis (1864-1869) puis 18e président des Etats-Unis (1869-1877).

A l’arrière, les démocrates s’opposèrent farouchement à la conscription dans l’Union, votée début mars 1863. Le slogan sudiste « la guerre du riche et le combat du pauvre » se répandit au Nord, quand bien même il ne représentait pas la réalité. Qu’importe la grogne contre la conscription et l’inflation, la guerre connut ses plus grandes batailles et son tournant en 1863. La première grande bataille fut le chef d’œuvre stratégique du général Lee, sa plus grande victoire, à Chancellorsville, début mai 1863. Acquise contre un général Hooker peu entreprenant alors que les Confédérés se trouvaient en sévère infériorité numérique, cette victoire incita Lee à pousser son avantage au nord. En parallèle, à l’ouest, Grant installa en mai un siège devant Vicksburg au terme d’une ingénieuse campagne militaire. Sur le front oriental, Lee engageait simultanément la bataille la plus importante de la guerre à Gettysburg.

Première phase des combats de Chancellorsville : Lee déporte le gros de son armée contre Hooker et procède à une marche de flanc avec les hommes de Jackson tandis qu’Early fait face en grave infériorité numérique à Segdwick.

Ainsi, la Confédération menaçait Washington à l’Est tandis que l’Union coupait la Confédération en deux à l’Ouest. Du 1er au 3 juillet 1863, les attaques de Lee se brisèrent sur Cemetery Ridge et les Fédéraux remportèrent la bataille de Gettysburg. Saignée à blanc, l’armée confédérée dut battre en retraite. Le 4, Vicksburg déposa les armes face à Grant. Ce fut le tournant de la guerre. Le général Rosecrans déferla sur le Tennesse. S’il fut arrêté et refoulé par le général Bragg après la bataille de la Chickamauga (septembre 1863), Grant reprit l’initiative avec une victoire lors de la bataille de Chattanooga (novembre 1863). Fin 1863, la Confédération ne pouvait plus nourrir d’espoir à propos d’une quelconque reconnaissance internationale.

Vision tactique du dernier jour de la bataille de Gettysburg (1-3 juillet 1863).

Le conflit, même à son niveau paroxysmique, n’empêchait guère le commerce entre la Confédération et l’Union. Aussi contre-intuitif que cela puisse paraître, ce commerce intra-américain entre les deux belligérants, bien qu’illégal, dura toute la guerre et concerna surtout un échange du sel nordiste contre le coton sudiste. La Confédération vendit presque deux fois plus de coton à l’Union qu’à l’étranger pendant la guerre.

Dans l’Union comme dans la Confédération, les impératifs de la guerre et les revers militaires fragilisèrent la position des présidents Lincoln et Davis. Le premier avait besoin de victoires militaires pour remporter les prochaines élections présidentielles. Le second subissait les contrecoups des revers militaires significatifs de l’été 1863 (Vicksburg et Gettysburg). Pourtant, la Confédération pouvait encore espérer renverser la tendance en l’emportant sur le champ-de-bataille pour favoriser une victoire démocrate dans le Nord, face à Lincoln, en 1864. Pour échapper à ce sort, Lincoln fit de Grant le généralissime des armées de l’Union. Celui-ci prit personnellement la direction sur le théâtre oriental face au redoutable général Lee. En Virginie, Grant engagea les hostilités par la bataille de la Wilderness. Sur le théâtre occidental, le commandement militaire échut au général Sherman qui attaqua d’emblée la Géorgie.

Sur le théâtre oriental, Grant força Lee à la retraite jusqu’à Petersburg, qu’il assiégea. Richmond n’était plus qu’à une poignée de kilomètres. A l’ouest, autre front, même réalité : le général Sherman fit progresser les Fédéraux en Géorgie jusqu’à achopper devant les défenses d’Atlanta. Les pertes s’accumulaient pour l’Union, surtout sur le front oriental. Pour espérer l’emporter aux élections, Lincoln avait besoin d’une victoire. Il l’obtint grâce à Sherman, en septembre 1864, qui emporta Atlanta tandis que le général Sheridan, sur ordre de Grant, annihilait la force du général Early qui menaçait Washington. En novembre 1864, Lincoln remporta l’élection. Les démocrates n’avaient su convaincre par le racisme et le pacifisme, malgré l’aide des Confédérés qui les financèrent pour que cesse la guerre.

Résultats de l’élection présidentielle de novembre 1864.

Au début de la guerre, des échanges de prisonniers furent organisés entre les deux camps. Et ce, jusqu’à ce que l’Union accepte dans ses rangs des Noirs. Les Confédérés refusèrent dès lors les échanges (1863). De ce fait, les prisonniers s’entassèrent dans les camps de part et d’autre. Au Sud, la mortalité dans les camps fut plus élevée du fait des pénuries de nourritures auxquelles faisait face le pays et du manque de matériaux de construction pour abriter les prisonniers nordistes. Ce n’est pas pour autant que le taux de mortalité était beaucoup plus bas dans les camps nordistes.

Le général Sherman exécuta sa « marche à la mer » d’Atlanta à Savannah, rejoignant l’Océan Atlantique et découpant la Confédération en trois. Alors que l’industrie nordiste atteignait son plein potentiel, celle des sudistes s’effondrait du fait des manques causés par le blocus et des pertes territoriales. Début 1865, la Confédération était épuisée. Lee avait le plus grand mal à résister avec une force en pleine déliquescence à Petersburg, face à Grant. Le reste de la Confédération était, pour ainsi dire, non défendue. Le général Sherman put, de ce fait, traverser la Caroline du Sud avec sa force pour remonter vers Petersburg, dévastant tout sur son passage.

Marche à la mer de Sherman (Atlanta – Savannah) ainsi que sa marche vers Goldsboro.

Les Confédérés songèrent à renier leurs principes en enrôlant des esclaves contre la promesse de leur liberté mais ne mirent finalement sur pieds que deux compagnies qui furent formées trop tardivement pour être engagées. Lee se dégagea à grand peine du siège de Grant début avril 1865, délaissant Richmond, la capitale des Etats confédérés, qui tomba aux mains des nordistes le 3 avril. Le 9, Lee, encerclé, ses soldats affamés, démoralisés et en cruel sous-nombre, signa la reddition de ses forces et la paix d’Appomattox. Il fallut encore quelques jours pour que les dernières forces confédérées ne capitulent, mais la guerre était terminée. Les vainqueurs se montrèrent respectueux et avant tout favorables à une reconstruction de l’Etat. La guerre avait fait plus de 620 000 morts (360 000 Fédéraux et au moins 260 000 Confédérés) et avait anéanti le Sud.

Paix d’Appomattox, capitulation du généralissime Lee (droite) devant le généralissime Grant (gauche) de la majeure partie des forces confédérées restantes (9 avril 1865).

Les historiens ont avancé plusieurs facteurs pour expliquer la défaite de la Confédération : infériorité numérique, vivier trois fois moindre, supériorité industrielle du Nord, divisions internes, manque de volonté de lutter, qualité des chefs … L’Histoire est pleine d’exemples de peuples ayant obtenu l’indépendance avec un désavantage initial bien pire que celui de Confédération ; le Nord connut des divisions internes aussi graves que celles du Sud et n’a pas particulièrement bénéficié d’une volonté supérieure de se battre ; le Nord a disposé de plus d’hommes et d’un meilleur potentiel industriel mais devait pour sa part envahir, occuper et vaincre pour gagner là où la Confédération devait seulement épuiser son adversaire ; les chefs fédéraux, enfin, furent d’une qualité similaire à ceux du Sud. La Confédération, qui plus est, partait avec l’avantage d’avoir un président plus apte à la chose militaire. Mais les sudistes négligèrent le théâtre occidental, où l’Union prit son avantage. Ainsi, c’est la contingence qui accompagna chaque campagne qu’il faut retenir comme principal facteur de la défaite du Sud : c’est-à-dire qu’à nombre d’instants, tout aurait pu finir différemment.

Il fallait désormais tout reconstruire et sans Lincoln : le président fut assassiné du fait de son antiesclavagisme par John Booth le 14 avril 1865 (Lincoln décéda le 15 au matin).

Assassinat du président Lincoln (14 avril 1865).
Carte résumant la guerre de Sécession (1861-1865).

Après la guerre, les Etats-Unis devinrent une nation plutôt qu’une union d’Etats. Onze des douze premiers amendements à la constitution avaient limité le pouvoir du gouvernement national ; six des sept suivants assurèrent l’inverse. Le système politique se centralisa, le bureau du fisc permit de percevoir des impôts directs, la juridiction des cours fédérale s’agrandit, l’incorporation à l’armée fut facilitée, le système bancaire et la monnaie devinrent nationaux. Après la guerre, le Nord domina la vie politique et imposa son modèle. La Confédération s’était effectivement battue pour les Etats-Unis du passé.

Figures Historiques principales :

Abraham Lincoln (1809-1865) : 16e président des Etats-Unis (1861-1865), président de l’Union pendant toute la guerre de Sécession ayant proclamé l’émancipation des Noirs, assassiné en avril 1865.

Jefferson Davis (1808-1889) : sénateur des Etats-Unis pour le Mississippi (1857-1861) puis président des Etats Confédérés d’Amérique (1861-1865) pour toute la durée de la guerre de Sécession.

Hiram Ulysses Grant, dit Ulysses « Sam » Grant (1822-1885) : général de brigade de l’Union (1861-1864) puis commandant en chef de l’armée de terre des Etats-Unis (1864-1869) puis 18e président des Etats-Unis (1869-1877).

Robert E. Lee (1807-1870) : général de la Confédération (1861-1865) puis général en chef des armées confédérées (1865).

10 généraux de l’Union : Sherman, Sheridan, McClellan, Hooker, Meade, Burnside, McPherson, Rosecrans, Thomas, Farragut (ce dernier est amiral) …

10 généraux de la Confédération : Longstreet, Jackson, Bragg, Beauregard, A.S. Johnston, J. Johnston, Forrest, Price, Hood, Ewell …

Quelques hommes importants de l’Union : Douglas (ayant permis l’union politique derrière Lincoln au début de la guerre), Seward (secrétaire d’Etat des Etats-Unis), Stanton (secrétaire à la Guerre des Etats-Unis), Meigs (directeur de l’intendance pour l’Union), Hammond (neurologiste chirurgien général de l’armée de l’Union), Letterman (major chirurgien), Haupt (officier de l’Union dans le génie, ingénieur civil spécialisé dans la construction ferroviaire).

Quelques hommes importants des Etats Confédérés : Gorgas (chef de l’ordonnance, il fait naitre l’industrie confédérée à partir de rien), Mallory (secrétaire à la Marine des Etats confédérée), Bulloch (espion et chef des agents confédérés à l’étranger), Semmes (corsaire confédéré)

10 dates importantes :

6 novembre 1860 : Election d’Abraham Lincoln à la présidence des Etats-Unis.

20 décembre 1860 : Première sécession (Caroline du Sud).

12 avril 1861 : Attaque confédérée sur le fort Sumter, début de la guerre de Sécession.

6-7 avril 1862 : Bataille de Shiloh, première bataille d’envergure.

1er janvier 1863 : proclamation d’émancipation des esclaves par le président Lincoln (prélude du XIIIe amendement de la constitution américaine).

1-3 juillet 1863 : Bataille de Gettysburg, victoire fédérale, tournant de la guerre.

4 juillet 1863 : Capitulation de Vicksburg devant le général Grant, victoire fédérale.

15 novembre – 21 décembre 1864 : marche à la mer (océan Atlantique) du général Sherman.

9 avril 1865 : Paix d’Appomattox, reddition de l’armée confédérée du général Lee, amenant de facto la paix.

14 avril 1865 : Assassinat d’Abraham Lincoln (il décède le 15 avril).

Articles affiliés :

Source (texte) :

McPherson, James M. (1991). La guerre de Sécession. Paris : Robert Laffont, 1020p.

Sources (images) :

http://www.unetouchedhistoire.com/Article-GuerreSecession1/Episode-JeuneRepublique (évolution de la démographie américaine + carte des agrandissements territoriaux)

http://www.17a7.com/?page_id=792 (carte de la partition américaine selon l’abolition de l’esclavage)

https://www.vox.com/2015/4/14/8396477/maps-explain-civil-war (carte des mouvements principaux des esclaves fugitifs + carte des principaux affrontements durant le Bleeding Kansas)

https://www.thinglink.com/scene/748225671481786368 (carte de la loi Kansas-Nebraska)

https://historicindianapolis.com/deja-vu-tuesday-the-know-nothing-party-of-indiana/ (drapeau Know Nothing)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Lincoln (Lincoln)

https://en.wikipedia.org/wiki/File:PresidentialCounty1860Colorbrewer.gif (élection de 1860)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jefferson_Davis (Jefferson Davis)

http://emancipationnoirsmusique.blogspot.com/p/face-la-segregation.html (carte montrant les différentes vagues de sécession)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Jonathan_Jackson (“Stonewall” Jackson)

http://civil-war-uniforms.over-blog.com/2014/03/le-blocus-de-l-union.html (le blocus)

https://narrowpathsfollowed.blogspot.com/2021/03/today-in-history-uss-monitor-battles.html (représentation de l’affrontement entre le CSS Virginia et l’USS Monitor)

https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Farragut (amiral Farragut)

https://en.wikipedia.org/wiki/Seven_Days_Battles (cartes de la bataille des Sept-Jours)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Lee (Lee)

https://fr.wikipedia.org/wiki/George_McClellan (McClellan)

https://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_Antietam (bataille d’Antietam/Sharpsburg)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ulysses_S._Grant (Grant)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Chancellorsville (cartes de la bataille de Chancellorsville)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Gettysburg (bataille de Gettysburg, vision tactique)

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_pr%C3%A9sidentielle_am%C3%A9ricaine_de_1864 (résultats de l’élection présidentielle de 1864)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marche_de_Sherman_vers_la_mer (marche vers la mer)

Les commentaires sont clos.