La guerre de Sécession (partie XV) : Fredericksburg, Stones River et le feu à l’arrière (fin 1862)

La guerre de Sécession (partie XV) : Fredericksburg, Stones River et le feu à l’arrière (fin 1862)

Rappel : Après la terrible bataille des Sept-Jours, Lee chercha à pousser son avantage sur le front oriental. Il savait Washington à portée de main. Connaissant le tempérament du général McClellan qui lui faisait face, Lee décida de le laisser sur ses arrières pour concentrer ses efforts sur le général Pope. La seconde bataille de Manassas (28-30 août 1862) lui donna raison : les généraux confédérés Jackson et Longstreet firent reculer Pope malgré l’infériorité numérique. Le Président Lincoln, dépité, limogea Pope et demanda à McClellan de redresser le moral de l’armée fédérale. Ce dernier, léthargique quand il s’agissait d’attaquer mais exceptionnel quand il s’agissait de former et préparer les hommes, redressa le moral en deux jours. Lee, qui pensait avoir affaire à une armée démoralisée, osa diviser son armée en quatre et attaquer une garnison fédérale à Harper’s Ferry, ce qui manqua de lui coûter son armée. Celle-ci, incomplète, affronta, en infériorité numérique, l’armée fédérale de McClellan à Sharpsburg, sur l’Antietam, le 17 septembre 1862. McClellan mena une attaque désordonnée et se refusa à saisir deux opportunités qui se présentèrent à lui. Malgré tout, il fut, un temps, en passe de l’emporter. Une division confédérée, revenant à marche forcée de Harper’s Ferry, permit à Lee de repousser les Fédéraux. L’armée confédérée s’en retourna néanmoins en Virginie. Lee ne se montra pas décisif, ce qui ne poussa pas les Européens à reconnaitre les Etats Confédérés. Lincoln, pour sa part, proclama l’émancipation des Noirs. Mais le texte, encore timide, ne satisfaisait pas les républicains tout en ne manquant pas de révolter les démocrates.

Début décembre, Lincoln prononça un discours évoquant à nouveau d’éventuelles compensations financières pour les États qui accepteraient la fin progressive de l’esclavage. Il s’adressait là à l’Union, pour laquelle sa proclamation d’émancipation n’avait pas d’effet direct. Mais il assura que tout esclave libéré par les hasards de la guerre le serait à jamais. Les Noirs étaient exclus de la milice d’État depuis 1792, malgré le fait que certains aient participé à la guerre de 1812. L’armée n’avait jamais enrôlé de Noir. Lincoln lui-même empêcha le recrutement de volontaires Noirs en 1861 et refusa la constitution de régiments noirs au Kansas, en Louisiane et dans les îles de Caroline du Sud jusqu’à l’été 1862. La marine, elle, recruta immédiatement sans distinction de couleur. Si Lincoln était hostile à l’idée d’armer les Noirs, c’était parce qu’il craignait que cet acte ne retourne contre lui tous les soldats blancs tout en déchaînant le Sud. Pourtant, l’Union avait cruellement besoin d’hommes. Alors, les régiments noirs se formèrent sans faire de bruit, petit à petit. Le ministère de la Guerre autorisa l’enrôlement de « contrebandes » dans un régiment de Caroline du Sud fin août 1862. Pendant ce temps, des régiments de Noirs libres et « contrebandes » se formaient en Louisiane et au Kansas. En octobre, un régiment noir du Kansas prit part à une escarmouche qui fit 10 morts dans ses rangs : les premières victimes noires sur le champ-de-bataille.

En janvier 1863, le colonel Thomas Wentworth Higginson vanta les mérites des soldats noirs dans un raid qu’il venait de réaliser. La presse nordiste relaya l’information. Le gouverneur du Massachusetts, Andrew, obtint l’autorisation du Président de lever deux régiments de Noirs : le 54e (qui deviendra le plus célèbre) et le 55e. Pour autant les Noirs étaient encadrés d’officiers blancs et séparés de l’armée. Bien des officiers considéraient d’ailleurs encore leurs soldats de couleur comme des Nègres tout justes bons pour les corvées. Et le gouvernement les destinait en effet à des tâches de garnison et de corvées. Peu luttèrent au front en 1862 ; cela restait l’affaire des Blancs.

Les Confédérés furent horrifiés de se battre contre des Noirs, mais surtout outrés par les mesures du Nord. Ils refusèrent de traiter ces soldats, lorsque capturés, comme des prisonniers de guerre. Dans le pire des cas, c’était l’exécution sommaire. Dans le meilleur, la cour martiale. Davis menaça de simplement exécuter tous les noirs qui tombaient entre ses mains mais le Nord avertit qu’une telle mesure appellerait des représailles. Il en demeura que des abolitionnistes prisonniers furent exécutés à l’annonce des mesures et que celles-ci mirent également fin aux échanges de prisonniers entre les deux camps.

Le 7 novembre, nous l’avons vu, Lincoln, excédé par la lenteur de McClellan, le releva de son commandement. Son subordonné, le général Burnside, prit sa place. Celui-ci ne s’estimait pas prêt pour une telle charge et il démontra rapidement que son intuition était juste. Il fit immédiatement mouvement vers Richmond mais fut juste assez ralenti pour que Lee prenne position sur le fleuve Rappahannock que Burnside comptait traverser. Celui-ci voulait donner à l’Union une victoire avant la fin de 1862. Estimant que traverser en aval ou en amont serait trop prévisible, il décida de traverser juste devant Lee, l’attaquant de front sur Fredericksburg. Lee fut surpris en effet … Par la stupidité de cette manœuvre.

Représentation de la bataille de Fredericksburg (13 décembre 1862).
Deux des trois ponts flottants sur lesquels les Fédéraux traversèrent la Rappahannock durant la bataille de Fredericksburg.

Le 13 décembre, Burnside attaqua de front les Marye’s Heights, des hauteurs sur lesquelles étaient retranchés Longstreet et Lee ; une position fortifiée. Les Fédéraux attaquèrent à découvert des Confédérés qui défendaient derrière un mur. Ce fut un massacre. L’aile gauche de l’armée fédérale, sous les ordres de William B. Franklin, attaquait quant à elle Jackson dans une disposition moins suicidaire sur le Mont Prospect. Ses hommes trouvèrent une brèche dans la défense confédérée que Franklin n’exploita pas et que Jackson s’empressa de colmater. La bataille fut à sens unique, les Fédéraux perdirent 13 000 hommes, les Confédérés moins de 5 000. Burnside assuma la responsabilité de son désastre.

Vision tactique de la bataille de Fredericksburg (13 décembre 1862).
William B. Franklin (1823-1903), général de l’Union.

Une telle défaite fragilisa Lincoln. Les rumeurs sur sa démission battaient son plein. Surtout, des tensions éclatèrent entre les républicains conservateurs et les républicains radicaux. C’était en réalité une extension de l’hostilité régnant entre Seward et Chase. Ce dernier ambitionnait d’être le prochain candidat des républicains. La branche radicale du parti se rassembla pour exiger la démission de Seward. Lincoln convoqua les républicains radicaux et les confronta avec tout son cabinet – dont Chase – pour défendre Seward. Chase présenta sa démission. Seward en avait fait autant avant même la confrontation. Lincoln les refusa toutes les deux.

Davis, quoique vainqueur, n’était pas dans une meilleure position. Joseph Johnston, remit de ses blessures, demanda un nouveau commandement. Davis le plaça à l’Ouest, ce que Johnston prit comme un camouflet. Pourtant, Davis voulait vraiment reprendre la main à l’Ouest, notamment en résistant à Vicksburg. La ville était menacée par une campagne de Grant et Sherman. McClernand, un général politique démocrate nordiste très ambitieux, avait justement convaincu Lincoln de le laisser monter une armée à l’Ouest pour prendre Vicksburg. Alors qu’il envoyait des régiments fraîchement levés à Memphis, il mit un peu plus de temps à lui-même arriver sur place. Si bien que Grant et Sherman prirent ces régiments pour eux et partirent en campagne sans McClernand. Ils formèrent chacun une colonne mais Grant fut harcelé par la cavalerie confédérée, habilement conduite par Nathan Bedford Forrest et Earl Van Dorn (qui firent des chevauchées différentes mais avec un objectif similaire : couper les ravitaillements, faire tomber les poteaux télégraphiques, déboulonner des kilomètres de rails). A tel point que Grant dut renoncer mais, faute de poteaux télégraphiques, ne put en informer Sherman. En réalité, Grant se rendit compte sur le chemin du retour, qu’il aurait pu vivre sur le pays, chose qu’il n’oubliera pas pour la suite. Sherman affronta, seul, les Confédérés. Comprenant que Grant n’allait pas venir, il renonça.

Nathan B. Forrest (1821-1877), lieutenant-général confédéré.

Pendant ce temps, William S. Rosecrans s’activait à Nashville dans le Tennessee. Lent à s’activer mais imperturbable une fois lancé, Rosecrans marcha à la rencontre de l’armée de Bragg dans le Tennessee. Celle-ci se trouvait proche de Murfreesboro. Malgré les efforts de la cavalerie sudiste pour enrayer la progression fédérale, Rosecrans continua sa route. Les deux armées, de forces similaires, se retrouvèrent sur une rive de la Stones River le 30 décembre. Les deux généraux avaient prévu une aile droite forte pour bousculer la gauche de l’adversaire et couper les ravitaillements. Seul Bragg put suivre son plan car c’est lui qui prit l’initiative le 31 décembre 1862, à l’aube.

Vision tactique du début de la bataille de Stones River (Murfreesboro) le 31 décembre 1862.

Alors que les Fédéraux petit déjeunaient, Bragg lança l’offensive sur toute la ligne mais en particulier sur la gauche de l’armée de l’Union. 13 000 Confédérés étaient massés contre cette aile gauche. Le combat, acharné, vit les Fédéraux reculer. Philip Sheridan, à la tête de sa division, sauva l’armée fédérale. Il avait flairé l’offensive sudiste et avait préparé sa division plus tôt que le reste de l’armée, si bien qu’elle tint la ligne et jugula la poussée confédérée sur l’aile gauche.

Vision tactique de la suite de la bataille de Stones River (Murfreesboro) le 31 décembre 1862.

La ligne de Rosecrans en vint à former un « v ». Bragg appuya sur la pointe centrale du dispositif, la pilonnant avec son artillerie, mais n’en vint pas à bout. Le Confédéré, pensant que les Fédéraux allaient se replier, cria victoire un peu trop tôt le soir venu car le lendemain, Rosecrans n’avait pas bougé. Après les escarmouches du 1er janvier 1863, un combat plus sérieux reprit le 2 janvier. Les Confédérés y perdirent des plumes. Voyant des renforts se joindre à la troupe de Rosecrans le 3 janvier, Bragg abandonna. La bataille de Stones River (ou Murfreesboro) fut la plus sanglante de la guerre proportionnellement aux troupes engagées : Bragg perdit un tiers de son armée, Rosecrans 31%.

Représentation de la bataille de Stones River (Murfreesboro) le 31 décembre 1862.

En Virginie, le moral était au plus bas dans l’armée du Potomac (Union). Burnside, critiqué par ses subordonnés, offrit sa démission. Il fut remplacé par Joe Hooker « le battant ». Celui-ci n’était pas connu pour sa finesse mais bien plus pour son ambition. Il souhaitait la mise en place d’une dictature militaire. Lincoln, conscient de ses penchants, le nomma tout de même en l’avertissant. Hooker réorganisa l’armée en peu de temps et créa – enfin ! – une unité de cavalerie séparée de l’armée, comme l’avaient fait les Confédérés il y a un an.

Joseph Hooker (1814-1879), dit « le Battant », général de l’Union.

Sur le front Ouest, Grant pataugea devant Vicksburg de janvier à mars 1863 en essayant de contourner la ville et de trouver un angle d’attaque, sans succès. Pendant ce temps, ceux en faveur de l’armistice se renforçaient dans le Nord. C’était ce « feu à l’arrière » que Lincoln craignait au moins autant que les aléas de la guerre. En 1863, ceux-ci furent en partie emmenés par Clement L. Vallandigham et son discours à la chambre. Celui-ci disait le gouvernement despotique et jugeait une sortie de la guerre plus souhaitable que le sacrifice de maintes vies pour abolir l’esclavage. Les Etats de l’Ouest songeaient à quitter l’Union et se rassembler avec le Sud car le commerce par le Mississippi était plus profitable que le commerce Est-Ouest. Grant pouvait ôter toute sa substance à cet argument en prenant Vicksburg et c’est en cela qu’il était indispensable.

Clement L. Vallandigham (1820-1871), avocat, journaliste et homme politique (démocrate) américain.

Les journaux démocrates incitaient à la désertion : plusieurs régiments furent dissous, faute d’effectifs suffisants. Vallandigham fut arrêté par Burnside (qui avait autorité en Ohio) pour un discours défaitiste ; puis jugé par une cour militaire qui décida de l’emprisonner toute la guerre durant. Vallandigham demanda l’habeas corpus, qui lui fut refusé. Un discours était-il un motif de trahison ? Un tribunal militaire pouvait-il juger un civil ? Pouvait-on refuser l’habeas corpus si loin du front ? Ces questions légitimes étaient négligées en temps de guerre. Lincoln soutint l’arrestation et calma les esprits en assurant que toutes les restrictions de liberté seraient annulées après la guerre. Il utilisa également une image forte : devait-il faire fusiller les déserteurs influencés par un manipulateur à l’arrière ou faire arrêter ce manipulateur pour le bien du pays ?

Le 25 février 1863, le National Banking Act fut ratifié : l’Etat reprenait le contrôle de sa monnaie (abandonné par le président Andrew Jackson en 1832) car bien des billets de banque à la fiabilité douteuse circulaient.

La conscription fut votée dans l’Union le 3 mars 1863 (ce qui renforçait l’argumentaire des démocrates). Le recrutement, par tirage au sort, s’avéra confus : il y avait beaucoup de moyens d’échapper à la conscription. Les appelés pouvaient notamment persuader le recruteur qu’ils étaient indispensables à la survie de leur famille, en étant écartés pour maladie ou incapacité physique, en payant un remplaçant, en payant 300 dollars de pénalités ou en ne se présentant pas au bureau de recrutement, tout simplement. Sur 207 000 conscrits au premier appel en 1863, seuls 46 000 appelés rejoignirent effectivement l’armée, accompagnés de 74 000 remplaçants. Il y eu de nombreuses fraudes : des recruteurs ou médecins corrompus, des recruteurs qui gonflaient les listes de personnes inexistantes pour ne pas avoir à faire du porte-à-porte ou s’aventurer dans des quartiers hostiles à la guerre, etc.

Comme dans le Sud, la possibilité d’engager un remplaçant fut critiquée. Mais plus encore celle de pouvoir payer 300 dollars (soit un an de salaire pour un ouvrier non qualifié à l’époque) pour éviter l’appel. Le slogan « la guerre du riche et le combat du pauvre » se refléta dans le Nord. Pourtant, les chiffres tendent à démentir cette affirmation. Dans l’Union, les républicains n’avaient pas instauré cette indemnité de 300 dollars au hasard. Dans la Confédération, le prix des remplaçants s’était envolé jusqu’au millier de dollars. Au Nord, comme on pouvait éviter l’appel pour 300 dollars, le coût des remplaçants plafonna légèrement en dessous de ce prix. Certes, c’était un an de salaire pour les ouvriers non qualifiés, mais les remplaçants étaient tout de même à la portée de tous. Et surtout, les ouvriers non qualifiés étaient ceux qui répondaient le moins aux appels.

On a pu étudier les chiffres des Etats de New York et de l’Ohio : il n’existe presque aucune corrélation entre la richesse et le recours à l’indemnité. Ainsi, dans quatre circonscriptions de l’Ohio, 18% des ouvriers non qualifiés avaient versés les 300 dollars, tout comme 21% des négociants, banquiers, avocats, médecins, fabricants et employés de bureau, ou encore 47% des fermiers et ouvriers agricoles. On constatera ainsi que dans ces quatre circonscriptions témoins, en écartant ceux qui n’avaient pas répondu à l’appel, ceux qui furent exemptés d’office et ceux qui payèrent l’indemnité ou un remplaçant, 5,8% des ouvriers non qualifiés furent déclarés « bon pour le service », ainsi que 8,6% des ouvriers qualifiés, 18,9% des fermiers et ouvriers agricoles, 2% des marchands, banquiers, fabricants et courtiers, 1,8% des employés de bureau et 6,3% des professions libérales.

Un recensement de 1860 nous donne la répartition des hommes par catégorie professionnelle et une étude de la Commission sanitaire des États-Unis nous donne le pourcentage de soldats établis sur un panel regroupant tous les Etats hormis le Delaware et le Maryland. Ainsi, les fermiers et ouvriers agricoles représentaient 47,5% des soldats et 42,9% de la population masculine. Ces chiffres s’élevaient à 25,1% des soldats pour 24,9% de la population masculine chez les ouvriers qualifiés, 15,9% des soldats pour 16,7% des hommes chez les ouvriers non qualifiés 5,1% des soldats pour 10% des hommes pour les « cols blancs » et commerçants, 3,2% des soldats pour 3,5% des hommes pour les professions libérales et 3,2% des soldats pour 2% du reste des hommes. Ces pourcentages peuvent nous faire croire que les « col blancs » sont les moins représentés. Déjà, une étude très sérieuse de l’historien Bell Wiley fixe le pourcentage de soldats « cols blancs » à 7,8% pour 10% de la population masculine. Mais au-delà de ça, il faut noter que 15 à 20% des jeunes ouvriers devenaient des cols blancs au cours de leur vie et 5% de cols blancs redevenaient des cols bleus. Ces chiffres sur la mobilité sociale montrent qu’une partie non négligeable des cols blancs le devenaient avec l’âge. Or, l’armée recrute la majorité de ses soldats autour de 21 ans.

Il est enfin intéressant de noter que les immigrants n’ayant pas la nationalité américaine (ou prétendant ne pas l’avoir) étaient d’office exemptés de conscription. Parmi les immigrants, les Irlandais et les Allemands catholiques formaient les populations qui, relativement à leur poids démographique, faisaient le moins la guerre. Notamment car les catholiques étaient portés vers le parti démocrate et refusaient les objectifs de guerre définis par les républicains. Or, ces immigrants formaient l’une des populations les plus pauvres. Si ces pauvres-là n’allaient pas à la guerre, c’est peut-être que celle-ci était effectivement la guerre des riches, mais cela contredisait en même temps que la guerre était faite par les pauvres.

Toujours est-il que nombre de nordistes se muèrent en chasseurs de primes : étant engagés comme remplaçants et touchant les primes locales, régionales et nationales pour un pactole atteignant le millier de dollars, nombreux étaient ceux qui désertaient à la première occasion pour devenir à nouveau remplaçant d’une autre personne. Ils étaient les « voleurs de primes ». Les soldats qui apportèrent la victoire finale à l’Union furent ceux engagés en 1861 et 1862. À l’arrière, des « courtiers en remplaçants » ou des « courtiers en primes » conseillaient des hommes pour qu’ils profitent au maximum du système, en échange d’un pourcentage du gain. Des assureurs contre la conscription émergèrent : le citoyen pouvait payer quelques dollars par mois pour une police de 300 dollars en cas d’appel. Des fonds, plus éthiques et souvent étatiques, se mirent également en place pour payer les exemptions aux plus démunis. Les gouverneurs démocrates et opposés à la guerre, en particulier, créèrent ces fonds. Enfin, des patrons d’entreprise ou d’usine payèrent les indemnités pour garder leurs salariés, parfois en faisant baisser les salaires de 10%. En tout, 7% des appelés par le tirage au sort se retrouvaient finalement incorporés. Ce n’était pas tant une conscription qu’une manœuvre pour inciter au volontariat. Au final, une bonne partie des soldats de 1861 et 1862 se réengagèrent.

Source (texte) :

McPherson, James M. (1991). La guerre de Sécession. Paris : Robert Laffont, 1020p.

Sources (images) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Fredericksburg (bataille de Fredericksburg, représentation et vision tactique)

https://en.wikipedia.org/wiki/William_B._Franklin (général Franklin)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nathan_Bedford_Forrest (lieutenant-général Forrest)

https://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_Stones_River (bataille de Stones River, représentation et vision tactique)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Hooker (général Hooker)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Clement_Vallandigham (Clement Vallandigham)

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