La Révolution française et les guerres révolutionnaires (partie I) : la chute de l’Ancien Régime (1789-1793)

La Révolution française et les guerres révolutionnaires (partie I) : la chute de l’Ancien Régime (1789-1793)

Carte de la France en 1789

Avant que la France ne sombre dans le chaos de la Révolution française (1789-1799), le niveau de vie y était plutôt bon ! Pour s’en convaincre, avançons que le commerce, intérieur comme extérieur (celui-ci multiplié par 4 depuis 1715), était en essor. En 1788, la France créait 1 061 millions de francs, un niveau qu’on ne retrouvera qu’en 1848 ! Les paysans, pour beaucoup, ne vivaient pas dans la misère mais le prétendaient car les impôts étaient calculés sur la richesse effective, c’est-à-dire celle qu’on observe : les paysans cachaient leurs richesses. On s’étonne souvent du nombre de taxes de cette époque, c’est oublier que ce sont là des taxes féodales, non ajustées depuis, ayant donc perdu beaucoup de leur force ; c’est aussi oublier qu’une même taxe peut avoir sept noms différents en fonction de la région. Il n’existait en réalité que 4 ou 5 taxes, imposant les Français à hauteur de seulement 10% environ. En dehors de Paris, 50% des terres étaient la propriété des paysans. Ce qui ne signifie pas que certains paysans, nommés les journaliers, ne vivaient pas dans la misère. A mesure que la richesse du pays augmentait, le taux de mortalité baissait dans ce royaume qui était le plus peuplé d’Europe : 25 ou 26 millions d’âmes en 1789 : plus que l’Allemagne, l’Autriche et la Hongrie … réunies.

Voltaire (1694-1778) à gauche et Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) à droite

Largement influencés par la littérature allemande, les Voltaire, Diderot et surtout Rousseau accouchèrent de la doctrine révolutionnaire en cette fin de siècle des Lumières. Le Contrat Social, de Rousseau, fut une base indispensable de la Révolution. La guerre de Sept Ans (1756-1763) libéra la presse et la critique. Mouvement se nourrissant, peu après, de la déclaration d’indépendance américaine (1776) qui fournissait un exemple. Les ambassadeurs américains à Paris, Benjamin Franklin et Thomas Jefferson, adulés, étaient entourés de noms que l’on connait : Robespierre, Marat, Condorcet, Voltaire … Les idées révolutionnaires, déjà, divergeaient de la réalité. Le jacobisme socialiste naissait. Tout ceci était possible grâce à Malesherbes, directeur de la librairie de 1750 à 1789, chargé de contrôler la publication, le commerce et la circulation des imprimés, personnage clé buvant les paroles révolutionnaires et bannissant les écrits les tançant. Il prétendait faire des réquisitions : foutaises, il prévenait et aidait à planquer les documents qu’il devait saisir ! Voltaire, Diderot, d’Alembert, Rousseau grandissaient par cette tyrannie littéraire. D’Alembert disait lui-même : « l’opinion gouverne le monde. Les philosophes gouvernent l’opinion. »

Louis XVI, roi de France (1774-1793)

Louis XV avait habilement dissous les Parlements ; les magistrats bloquant les réformes progressistes pour garder leurs privilèges. Seulement, Louis XV décéda en 1774, Louis XVI, bien intentionné, travailleur mais trop gentil, bon en politique extérieure mais désastreux en politique intérieure, absolument pas militaire, prit sa suite. Sous la pression, il décida de rappeler les Parlements mais ne les composa que de riches propriétaires terriens. Une mauvaise idée car les Parlements allaient bloquer sa politique et le peuple serait mécontent. Pareillement, faire de Necker son ministre de la Finance ne fut pas une riche idée. Ce dernier, faisant du crédit sa panacée, empruntant pour garantir des taux d’intérêt délirants, permettait à tous de s’enrichir sur le dos de la France tout en ruinant le pays, résultant en un gouvernement pauvre dans un pays riche ! Necker était évidemment aimé du peuple et des investisseur et Louis XVI eut le plus grand mal à s’en débarrasser. Calonne, qui le remplaça, n’eut pas le courage de tout de suite arrêter la machine infernale. Il le fit pourtant, comme son successeur : Brienne.

Marie-Antoinette, reine de France (1774-1793)

Éclata alors l’affaire du collier. Le cardinal du Rohan, amoureux de Marie-Antoinette, la Reine, se laissa berner par madame de la Morthe. Rohan crut voir la Reine alors que c’était une tout autre femme. Elle demandait à Rohan de lui acheter un collier au prix exorbitant, en échange de certaines faveurs. Louis XVI, dès la première demande de paiement, fit arrêter tout le monde. Seulement il laissa aux Parlements le soin de juger Rohan qui, défendu par la Sorbonne, les philosophes et les juges eux-mêmes, fut acquitté. Ce qui revenait à suggérer que la Reine était prête à se vendre pour un collier ! Louis XVI fit appel aux Notaires, contrepoids traditionnel des Parlements … derrière lesquels ceux-ci se rangèrent finalement. Ils demandaient la réunion des Etats généraux. Louis XVI, ne pouvant imposer une nouvelle taxe pour pallier la détresse financière déclenchée par Necker, réorganisa et coupa ses dépenses, licenciant une partie de sa suite. Excellente décision financière, malheureuse décision politique : les gentilshommes ainsi virés, rejoignaient les mécontents. A Paris, les Parlements refusaient à Louis XVI un emprunt. En provinces, les Parlements refusèrent de récolter les taxes. Situation intenable. Les Parlements exigèrent la convocation immédiate des Etats généraux. Louis XVI, excédé, voulut dissoudre les Parlements à la manière de Louis XV.

Jacques Necker (1732-1804)

Les imprimeurs, à qui on demanda de publier les mesures du pouvoir, trahirent le roi en donnant une copie aux Parlements. La force royale fit taire les protestations du peuple et des Parlements. Les mesures allaient passer lorsque Brienne commença à négocier trop tôt : signe de faiblesse. On s’insurgea partout, la population entrainée par la noblesse. Les maréchaux brisèrent le mouvement. Le clergé refusa de prêter au gouvernement qui avait besoin d’emprunter. Le 8 août 1788, les Etats généraux furent convoqués pour le 1er mai 1789 et, Brienne démissionnant le 25, Necker fut réinvesti aux finances pour gagner en popularité. Le 25 septembre, les Parlements étaient rétablis dans leurs pouvoirs. La résistance venait ainsi des Parlements, l’hostilité au pouvoir venait de la noblesse, le refus d’aider venait du clergé. Parlements, noblesse et clergé menaient la fronde, le peuple n’était qu’utilisé. Croyant réitérer la Fronde de 1648-1653, les ordres n’allaient provoquer que leur propre chute. La Révolution ne fut pas menée contre un tyran.

Aussitôt les Etats généraux obtenus, les libéraux se retournèrent contre les magistrats dont les idées étaient éminemment conservatrices : il fallait déterminer qui mènerait la grande réunion ! Le gouvernement, toujours incapable de donner un cadre à l’événement, fut remplacé par des ambitieux qui écrivirent des cahiers de doléances. Le Tiers Etat se mobilisa, partout, les ambitieux devenaient des députés. Alors qu’une crise protéiforme frappait le pays : économique, agricole, viticole et industrielle, les 1 100 députés se rassemblèrent le 5 mai 1789, pour l’ouverture des tant attendus Etats généraux (le bordel !). Le premier mois fut inutile, la colère monta, le gouvernement montra toute sa faiblesse surtout en la personne de Necker, faisant miroiter au peuple que le chantage pouvait prendre place.

Honoré, Gabriel Riquetti de Mirabeau (1749-1791)

Mirabeau et le Tiers Etat majoritairement, décidèrent de court-circuiter le système en édifiant l’Assemblée nationale le 17 juin. Le 19, le Clergé s’engageait à leurs côtés à une courte majorité. Le 20 juin 1789, parce que la salle de délibération était fermée, la séance se tint dans le jeu de Paume : le fameux serment du Jeu de Paume voulait qu’ils ne se séparent pas tant que la Constitution ne serait pas votée. Le 26, vint la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Paris sombra dans le chaos sans réponse royale. Louis XVI n’avait pas mobilisé de troupes, pensant naïvement que tout se passerait pour le mieux. Les rares hommes dont il disposait étaient de toute façon gagnés aux idées révolutionnaires. Le roi renvoya Necker pour Breteuil le 11 juillet, brisant l’illusion sur laquelle se fondaient les créanciers et les banques. Ces dernières financèrent, en représailles, les séditieux, imitant le duc d’Orléans, cousin du roi, dont l’immense fortune nourrissait déjà les révolutionnaires.

Serment du Jeu de Paume (20 juin 1789)
Prise de la Bastille (14 juillet 1789)

La foule s’attaqua aux Tuileries, timidement défendues. La bourgeoisie se calfeutra ou tenta d’organiser une milice car l’armée ne faisait rien. L’hôtel de police et la prison de la Force tombèrent. Des armureries furent prises. Le 14 Juillet au matin, la foule s’attaqua aux Invalides puis s’amassa devant la Bastille. Mr. de Launay et sa petite garnison se refusèrent à tirer sur la foule. La prison restait une forteresse, du moins jusqu’à ce que des hommes agiles trouvent le moyen de sectionner à la hache les chaînes d’un pont levis donnant sur la cour extérieure de la Bastille. De Launay refusait toujours la violence, quelques tirs furent échangés. Quatre canons furent dirigés contre la seconde porte de la Bastille. La garnison paniqua et livra de Launay à qui on fit la promesse d’un bon traitement. De Launay fut immédiatement massacré, décapité, sa tête juchée sur une pique, baladée dans Paris. Le reste de la garnison de la Bastille fut partiellement décimée. La foule se dirigea vers l’Hôtel de Ville. Le prévôt des marchands en sortit pour discuter, il fut massacré. La journée du 14 juillet 1789, aujourd’hui romancée et devenue fête nationale, fut une horreur. Louis XVI ne réagissait toujours pas ! L’armée fut appelée dans Paris mais par petites vagues. Nombre de rois auraient réagi énergiquement, entrant dans Paris avec l’armée, ralliant les bourgeois et les Parlements terrorisés, soumettant l’Assemblée. Non. Louis XVI ne fit rien. Il renvoya Breteuil et Necker fut rappelé. L’été 1789, à partir de juillet, laissa ainsi place à la Grande Peur : les paysans furent armés contre une prétendue attaque extérieure et nombre de nobles mais surtout le fisc furent attaqués. Le chaos s’abattait sur la France.

Gilbert du Motier de La Fayette (1757-1834)

La féodalité abolie, l’Assemblée nationale se scinda entre les modérés et la gauche. La famine touchait Paris. 5 000 femmes allèrent demander de l’aide à Louis XVI, à Versailles. La Fayette, en quête de gloire, mena à sa suite des militaires pour accentuer la pression. Louis XVI disposa des troupes sans cartouches, refusant obstinément la violence. La famille royale fut ramenée de force à Paris. Une accalmie toucha alors la France, Louis XVI n’en profita pas. Mirabeau, esprit brillant, proposa son aide au roi, sans succès. Il succomba à une affreuse maladie peu après, prédisant le sort funeste de la famille royale avant d’expirer. La troupe versait de plus en plus dans la désobéissance. La fête de la fédération, le 14 juillet 1790, accéléra le mouvement : les parades militaires d’hommes venus de tous les coins de la France étaient assaillies d’idées révolutionnaires.

Du reste, l’Assemblée manquait d’argent. L’évêque de Talleyrand-Périgord proposa alors de se saisir des biens du Clergé, de toute manière destinés au bonheur du peuple ! Ainsi furent créés les assignats, destinés à renflouer les caisses par les biens religieux saisis. Les assignats allèrent plus loin et devinrent de vraies planches à billets, faisant grimper l’inflation en flèche. Le Pape, Pie VI, toléra ce virage anticlérical de l’Assemblée et autorisa la Constitution civile, véritable capitulation du Clergé, le 27 novembre 1790. Là résidaient les deux grandes erreurs de la Révolution : l’inflation menaçait le futur, la religion le présent. La guerre éclata entre le camp des ecclésiastiques constitutionnels et des ecclésiastiques réfractaires (rejetant la Constitution civile, comme le Pape, finalement, en avril 1791). Contre les menaces du Saint-Siège, Danton rassembla une foule que La Fayette s’appliqua à ne pas disperser pour obliger Louis XVI à rejoindre cette nouvelle Eglise constitutionnelle.

Outragé, Louis XVI avec Marie-Antoinette et sa famille fuirent Paris le 20 juin 1791. Le roi, reconnu à Varennes, s’y arrêta pour la nuit fort de la promesse de repartir le lendemain. L’Assemblée interdit toute sortie du territoire, prétextant l’enlèvement du roi. Le 21 juin, la famille royale était ramenée de force à Paris et le roi temporairement dépossédé de ses pouvoirs. A l’Assemblée, les Jacobins voulaient déchoir le roi. Certains Jacobins, réprouvant cette idée, formèrent les Feuillants, plus modérés. Les Jacobins de Condorcet et Robespierre se heurtèrent également aux Cordeliers de Danton et Marat. Louis XVI, aimé du peuple, fut reconnu innocent de toute volonté de sortir de la France, étant parti vers l’est et non le nord. Et puis, sans le roi, le peuple serait perdu : il demeure l’âme et la vie de la France. Des manifestations furent réprimées par les tirs pour la première fois à Paris.

La France se lassait de la Révolution, la tyrannie de la minorité sans légitimité s’imposa. 1792 marqua le retour du banditisme, des saccages, des violences. Le commerce piétinait, l’inflation montait. Les assignats, la religion, mais surtout la guerre extérieure ! Louis XVI se voyait comme seul interlocuteur pour les puissances de la Première Coalition et comptait utiliser ce fait à son avantage. Au demeurant, l’Europe aimait voir le royaume le plus puissant s’infliger ce qu’aucune guerre n’aurait pu infliger. L’Angleterre était heureuse de voir prospérer son commerce, la Prusse s’inquiétait des volontés polonaises, l’Autriche luttait contre les Ottomans et faisait face à une révolte belge, les Russes se battaient en Orient. Il y avait mieux à faire que sauver un royaume déjà trop puissant.

La révolution diplomatique intervenue lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763) fit de l’ennemi héréditaire l’allié utile : l’Autriche des Habsbourg. Les députés, ne voyant pas le bien qu’avait fait cette alliance durant la guerre d’Indépendance américaine, permettant la paix en Europe, renouèrent avec la politique chère à Richelieu qui faisait des Habsbourg l’ennemi désigné de la France. Les colonies étaient considérées un fardeau, pourquoi alors faire la guerre à l’Angleterre ? Il n’était même pas question de la Prusse, terre de la philosophie moderne. En parallèle, des tensions apparaissaient entre l’Espagne et l’Angleterre en 1789-1790. La France, refusant de soutenir l’Espagne, signait la fin du Pacte de famille, existant depuis 1713.

Jacques Pierre Brissot (1754-1793)

La Constituante, idée de Robespierre, déclara la paix universelle ! La France s’engageait à ne plus faire la guerre. Pourtant, il fallait relancer une Révolution qui s’essoufflait. Le Girondins, Brissot en tête, voulaient la guerre avec l’Autriche, multipliant les provocations en 1791-1792. L’Empereur Léopold comprenant la situation, céda sur de nombreux points pour apaiser la France mais n’accepta jamais la guerre : ils étaient encore alliés ! La gauche déploya son éloquence, provoquant la fin des Feuillants et de la quasi-totalité du gouvernement de Louis XVI qu’ils constituaient. La droite écartée, les belliqueux Girondins durent reformer le gouvernement. Léopold expira en mars 1792. Les provocations trouvaient désormais écho en son belliqueux successeur : François II. La guerre fut décidée presque à l’unanimité par l’Assemblée le 20 avril 1792, marquant la fin de la monarchie constitutionnelle qu’entretenait Louis XVI, à défaut de l’absolue qu’il tenait auparavant. La guerre déclarée à l’Autriche, la paix ne reviendrait que 23 ans plus tard.

Louis XVI, lui, refusait toutes les évasions qu’on lui proposait. Le roi, critiqué quoi qu’il fasse, plaça de nouveau des Feuillants au gouvernement. Le 20 juin, anniversaire du jeu de Paume, une foule armée se rendit aux Tuileries et Louis XVI, dénué de gardes, parla avec eux avec un sang-froid exemplaire. La France fut scandalisée par cette brutalisation sur le « bon Roi ». Les Jacobins rattrapèrent le coup en faisant venir des partisans de la Révolution, des ouvriers des ports, comme Marseille par exemple, vers Paris, prétendument pour fêter le 14 juillet. Les Marseillais montèrent vers Paris avec un chant créé peu de temps avant par Rouget de l’Isle, officier de garnison à Strasbourg : la Marseillaise. Tout ceci préparait le 10 août 1792. Danton, jouait sur tous les tableaux et demeurait calme dans le chaos, ce qui lui conférait une grande autorité ; Marat, médecin journaliste, l’ami du peuple, épris d’une folie meurtrière et l’Assemblée entrainée par un Robespierre souhaitant la disparition de la monarchie, donnèrent l’impulsion.

Le 10 août, les Tuileries furent prises d’assaut. La famille royale se réfugia dans l’Assemblée, ce qui n’empêcha pas la foule de massacrer de la pire des manières les courageux gardes suisses, à court de munitions. Danton permit le massacre de prisonniers. Dans Paris on égorgeait, on pendait, on assassinait, on décapitait, on mutilait, les corps étaient empilés, on les brûlait, on donnait la chasse aux ecclésiastiques ; mais aussi on pillait, sans retenue, on renversait les statues des rois, on grattait la fleur de lys, on manqua de raser tous les monuments. Danton fit voter les perquisitions générales ! Tout était saisi mais ça ne rapportait rien car souvent on tuait pour piller. Le chaos régnait et l’Assemblée accoucha de la Première République française : la Convention. La royauté fut abolie. La République bourgeoise, car dirigée par la majorité gironde bourgeoise, prenait place. Seulement si la Convention se déclarait une et indivisible, elle fut rapidement divisée entre les Girondins d’une part, désormais les plus à droite de la gauche : anticléricaux, républicains, démocrates, parlementaires et la Montagne d’autre part qui elle était socialiste, glissant vers l’extrémisme et la dictature en faisant sienne la politique plus à gauche encore des Enragés, des extrémistes de gauche formant un noyau de la Révolution.

Exécution de Louis XVI à la guillotine le 21 janvier 1793

Les Girondins, majoritaires, tentèrent d’écraser les Montagnards, s’opposant ainsi à Robespierre, Danton et Marat. Danton fut le seul fragilisé sur une question de teneur économique, lui qui détournait des fonds … Mais les Girondins échouèrent face à une minorité agressive montagnarde. Les Jacobins, c’est-à-dire les Montagnards, répliquèrent face à la Gironde par le procès du Roi de France. Les Montagnards taxaient de royaliste quiconque s’opposait à l’exécution du Roi, affaiblissant la Gironde. Danton disait : « Nous ne voulons pas juger le Roi, nous voulons le tuer. » finalement et plus simplement « égorgeons le cochon. » Robespierre prononça alors son plus fameux discours, clamant que si le Roi n’était pas condamné à mort, ceux qui l’avaient détrôné seraient jugés coupables d’un acte anticonstitutionnel. Seule la mort du Roi pouvait justifier les responsables du 10 août. Le Roi se défendit devant les juges, on tenta de faire appel au peuple (ce qui l’aurait sauvé) mais la demande fut énergiquement repoussée par les Jacobins. Finalement, le Roi fut condamné à mort par 361 voix contre 360 ! 26 de ces derniers étaient pour la mort mais avec sursis. Finalement on décréta donc 387 voix pour la mort contre 334. Le 21 janvier 1793, Louis XVI monta sur l’échafaud place de la Révolution (aujourd’hui Concorde). Il clama « Peuple ! Je meurs innocent ! » mais les tambours ne laissèrent pas sa voix porter. Ses dernières paroles, avant que la lame de la guillotine ne s’abatte, furent : « Messieurs, je suis innocent de ce dont on m’accuse. Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français. »

Sources (texte) du double dossier sur la période 1789-1815 :

Gaxotte, Pierre (2014). La Révolution française. Paris : Tallandier, 529p.

Marill, Jean-Marc (2018). Histoire des guerres révolutionnaires et impériales 1789-1815. Paris : Nouveau Monde éditions / Ministère des Armées, 544p.

Lentz, Thierry (2018). Le Premier Empire. Paris : Fayard / Pluriel, 832p.

Sources (images) :

http://ancre.chez-alice.fr/rev-emp/annexe.htm (carte France 1789)

https://www.lesinrocks.com/2013/02/05/actualite/actualite/booba-la-fouine-rousseau-voltaire-lendl-mcenroe-anthologie-des-clashs-a-travers-les-siecles/ (Voltaire et Rousseau, ne faites pas attention à l’article, l’image était mon seul intérêt)

https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/5581-louis-xvi-roi-de-france-1774-1793-biographie.html (Louis XVI)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Antoinette_d%27Autriche (Marie-Antoinette)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Necker (Necker)

http://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/%28num_dept%29/11765#prettyPhoto (Mirabeau)

http://www.carnavalet.paris.fr/fr/collections/le-serment-du-jeu-de-paume-le-20-juin-1789 (serment du Jeu de Paume)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Prise_de_la_Bastille (prise de la Bastille)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilbert_du_Motier_de_La_Fayette (La Fayette)

http://louis-xvi.over-blog.net/article-31-octobre-1793-jacques-pierre-brissot-chef-de-file-des-girondins-pendant-la-revolution-fran-aise-15-janvier-1754-59994974.html (Brissot)https://jeune-nation.com/actualite/jdj/testament-de-louis-xvi.html (exécution de Louis XVI)

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