La guerre de Sécession (partie XVIII) : tout se tient, donc rien n’est stable (été 1863 – printemps 1864)

La guerre de Sécession (partie XVIII) : tout se tient, donc rien n’est stable (été 1863 – printemps 1864)

Rappel : Enivré par sa grande victoire à Chancellorsville, le général confédéré Lee poussa son armée vers le nord pour menacer directement Washington. Il avait donné ordre à ses hommes de ne pas engager de bataille générale mais un accrochage à Gettysburg se transforma en la bataille la plus importante de la guerre. Du 1er au 3 juillet 1863, les Confédérés essayèrent d’enlever les positions défensives des Fédéraux sur Cemetery Ridge, en vain. Saignée à blanc, l’armée confédérée dut battre en retraite. Simultanément, sur le front occidental tombait Vicksburg (4 juillet). Suite à quoi les Fédéraux du général Rosecrans déferlèrent sur le Tennesse. Si Rosecrans fut arrêté et refoulé par le général Bragg après la bataille de la Chickamauga (septembre 1863), Grant reprit l’initiative avec une victoire lors de la bataille de Chattanooga (novembre 1863). Fin 1863, la Confédération ne pouvait plus nourrir d’espoir à propos d’une quelconque reconnaissance internationale.

Au Sud, Davis connut un revers politique plus dur encore que celui de Lincoln un an plus tôt. La Confédération ayant été formée pour défendre une conception des libertés et de la société, il n’était pas alors question de former des partis. Pourtant, le bipartisme avait ses avantages. Lincoln pouvait prendre la température grâce aux démocrates et à leur force dans les élections. Il pouvait aussi se permettre de museler l’opposition pour des raisons politiques (contre l’opposition au recrutement, par exemple). Davis ne disposait pas de ces leviers et faisait face à de multiples attaques venant d’individus trop nombreux et isolés pour prendre de grandes mesures efficaces. Comme il était élu pour un mandat de six ans non renouvelable, Davis n’avait pas non plus formé de parti. Les défaites de l’été 1863 poussèrent à l’émergence de « proto partis » d’opposition attisés par l’inflation. Celle-ci fit un bon de 70% en quatre mois, dans le Sud, après Gettysburg.

Une véritable opposition se forma dans la Confédération dès 1863 : la majorité du Président Davis était très courte et en fait permise, ironie du sort, par les gouverneurs des Etats confédérés déjà occupés par l’Union. Ceux-ci avaient tout à gagner d’une guerre totale qui pourrait ramener leur territoire et rien à perdre car aucun de leurs habitants ne pouvait être enrôlé ni imposé. C’est eux qui permirent à Davis une conscription plus forte et un impôt plus élevé. Presque la moitié du Congrès élu en 1863 était hostile à Davis. La majeure partie de cette opposition, pourtant, n’était hostile qu’à Davis et à la guerre totale, pas à la guerre en elle-même. Une minorité penchait pour la paix. Cette minorité était soupçonnée de trahison. En Caroline du Nord, dernier Etat à avoir fait sécession en 1861, la minorité en faveur d’une paix séparée était plus forte mais elle ne remporta pas le siège de gouverneur. Dans le Sud, les pacifistes étaient surnommés les « tories » ou les « reconstructionniste » (car en faveur d’une reconstruction de l’Union) ; au Nord, les pacifistes étaient surnommés les « copperheads » (cette étiquette politique fut donnée par les républicains aux démocrates pacifistes et faisait référence au serpent venimeux éponyme).

Des sudistes suggérèrent à Davis de faire des ouvertures pour une paix honorable avec le Nord. Cette proposition ne visait pas à réellement faire la paix car Lincoln n’accepterait pas de paix sans émancipation des esclaves, ce que les sudistes ne pouvaient considérer comme honorable. L’idée, ici, était de montrer un Sud favorable à la paix pour motiver l’élection de copperheads au Nord, ce qui mènerait à une possible paix réellement honorable ou, du moins, grèverait l’effort de guerre de l’Union. Davis ne vit pas l’ingéniosité de cette proposition et la refusa catégoriquement.

De son côté, Lincoln s’annonça prêt à amnistier les Etats sécessionnistes faisant la demande de réintégrer l’Union tout en émancipant les Noirs. Cette offre était valable pour tout Etat sécessionniste montrant 10% d’électeurs favorables à la paix et la réintégration dans l’Union. Il appartiendrait alors au Congrès de juger si l’Etat pouvait effectivement être réintégré et si ses sénateurs pouvaient siéger, de nouveau, au Congrès des Etats-Unis. Une question demeurait : qui devait s’occuper du processus ? Si on considérait l’Union comme indestructible et la sécession anticonstitutionnelle (point de vue de Lincoln), cela revenait à dire que les Etats du Sud faisaient toujours partie de l’Union mais étaient momentanément dirigés par des rebelles. Il s’agissait alors d’une insurrection et Lincoln avait autorité pour châtier et amnistier. Si on considérait que les Etats du Sud avait bel et bien quitté l’Union, le Congrès était compétent car les réintégrations feraient suite à des conquêtes ou des demandes.

Lincoln avait l’intention d’opérer des changements modérés au Sud, même en cas de victoire ; tandis que des républicains radicaux voulaient, eux, une véritable révolution balayant les planteurs et la classe dirigeante sudiste et remaniant le modèle socio-économique de ces Etats. Cette divergence d’opinion donnait son importance au choix du décisionnaire entre le Président et le Congrès. En vérité, cette question fut vite réglée : le Président et le Congrès allaient agir de concert. Le modelage de la reconstruction attendrait.

Pourtant, celle-ci commençait déjà. Le 22 février 1864, après avoir déclaré l’Institution particulière nulle et non avenue, Banks, dirigeant militaire nordiste de la moitié de la Louisiane, organisa des élections pour établir un nouveau gouvernement. Un quart des électeurs (relativement à la liste de 1860) votèrent, malgré l’absence de la moitié de l’Etat. La politique des 10% de Lincoln était un triomphe. De fait, Banks avait pris de court les radicaux qui souhaitaient aller plus loin dans l’émancipation et les droits des Noirs, allant jusqu’à demander leur participation au suffrage. Banks, en imposant une vision plus modérée, fit accepter l’émancipation sans protestation. La Louisiane intégra la prohibition de l’esclavage dans sa loi fondamentale en juillet 1864. En mars, un quart des électeurs de l’Arkansas (par rapport aux inscrits sur les listes de 1860) adopta une nouvelle Constitution rejetant la sécession et l’esclavage. Là aussi, l’Union n’occupait que la moitié de l’Etat.

Nataniel P. Banks (1816-1894), président de la chambre fédérale des représentants (1856-1857) gouverneur du Massachusetts (1858-1861) et général de l’Union.

Les républicains radicaux étaient désormais pleinement favorables au suffrage pour les Noirs. L’un des meilleurs arguments pour convaincre, au-delà d’une égalité qui n’était pas acceptée, concernait la guerre ; allait-on vraiment donner aux sudistes renégats – une fois vaincus – le droit de vote sans l’octroyer aux Noirs qui s’étaient battus pour l’Union ? L’émancipation posait une autre question : quel degré de liberté allait-on offrir aux « affranchis sans terre et sans domicile » ? Le « système de travail libre » prévoyait pour l’instant que les esclaves travailleraient toujours pour les mêmes plantations avec des conditions d’obéissance et de loyauté proches de l’esclavage mais en étant payés. Pour l’heure, nombre de Noirs, surtout des « contrebandes » s’entassaient dans des camps à l’hygiène douteuse où proliféraient les maladies, tuant bien plus que les balles. Une vague de Blancs abolitionnistes – surtout des femmes – vint de Nouvelle-Angleterre pour élever intellectuellement les Noirs en leur apprenant la lecture, l’écriture et l’arithmétique. De nombreuses associations soutinrent cette action.

Les élections approchant (1864), Chase tenta de briguer la présidence avec les républicains radicaux mais fut vite décrédibilisé par les frères Blair, fervents soutiens du Président qui firent état de sa corruption. Chase, ministre du Trésor, présenta sa démission, Lincoln refusa. Du reste, la réélection de Lincoln n’était pas assurée. Pas un parti n’avait choisi comme candidat le président en fonctions depuis 1840. Pas un seul n’avait réussi enchainer deux mandats depuis 1832. Frémont et McClellan étaient des candidats sérieux. Le premier forma un troisième parti (radical démocrate) mais fut naïvement utilisé pour faire perdre des voix aux républicains dans les Etats où les scores s’annonçaient serrés. Le second était en passe de devenir le candidat des démocrates.

Tous deux tenaient Lincoln pour responsable de la mauvaise gestion de la guerre, notamment parce que les deux hommes avaient perdu leur commandement. Finalement, Lincoln fut désigné à l’unanimité par les républicains. Mais le fossé qui séparait les modérés des radicaux, surtout sur la question de la reconstruction, ne manquerait pas de faire planer une menace. Lincoln s’opposa d’ailleurs rapidement à son propre parti lorsque celui-ci essaya d’aller trop vite sur les droits des Noirs (loi Wade-Davis). Andrew Johnson, démocrate belliciste venant d’un état du Sud, fut désigné pour la vice-présidence en cas de victoire de Lincoln, afin d’apaiser les démocrates et les sudistes. Pourtant, le sort des armes allait décider de celui des élections en 1864. Or, bien que la Confédération semblait être au bord du gouffre fin 1863, plusieurs facteurs allaient leur permettre de demeurer une sérieuse menace.

En 1864, Lincoln nomma Grant général en chef à la place de Halleck. Grant nomma Sherman à la tête du théâtre occidental. Philip Sheridan fut placé à la tête de la cavalerie à l’Est. Malgré la présence de Grant, Meade resta le général de l’armée du Potomac. Les trois meilleurs généraux de l’Union se trouvaient enfin au sommet de la hiérarchie (Grant, Sherman et Sheridan). Toutefois, les soldats de l’Union, engagés depuis trois années, pouvaient désormais partir. Les incitations du gouvernement et la pression des pairs poussèrent 136 000 soldats chevronnés à se réengager. Mais 100 000 autres rentrèrent chez eux (qui, avant cela, perdirent tout leur mordant, ce qui fut néfaste à quelques offensives). Pour les remplacer, il y avait les recrues de la conscription, les chasseurs de primes et les remplaçants, qui désertaient en masse. Malgré tout, l’armée de l’Union restait deux fois plus nombreuse que celle de la Confédération. Mais avec les conquêtes venait l’occupation. Une partie significative des troupes devait occuper les 160 000 km² conquis, faire face aux résistants et francs-tireurs tout en protégeant les voies de communication. Lorsque Sherman fit campagne contre Atlanta en 1864, la protection de la ligne de communication par voie ferroviaire longue de quelque 700 km nécessitait autant d’hommes que ce que le général pouvait aligner au front. Ainsi, la Confédération parvenait encore à faire quelques fois jeu égal.

Et puis, contrairement à l’Union, la Confédération força plus encore la main de ses citoyens. La conscription touchait désormais les hommes de 17 à 50 ans ainsi que ceux ayant payé un remplaçant ; pratique désormais interdite. En sus, les soldats déjà engagés depuis trois ans étaient obligatoirement maintenus sous les drapeaux. Certains se réengagèrent d’office, surtout dans l’armée de Lee qui était aussi chevronnée que fidèle à son général. En fait, la majorité des soldats de la Confédération étaient désormais aguerris, contrairement à l’armée fédérale dont la moitié des hommes expérimentés venaient de rentrer chez eux.

Tous ces facteurs ainsi que l’élection présidentielle fédérale prochaine qui dépendait des opérations donnaient un véritable espoir aux Confédérés. Tout était encore possible. Grant n’avait pas l’intention de se laisser faire. Il voulait mettre en place une coordination des armées de l’Union pour empêcher celles des Confédérés d’opérer des transferts de troupes d’un front à l’autre. Pour cela, il voulait que l’armée du Potomac suive à la trace Lee et engage le combat alors que Sherman attaquait Johnston en Géorgie et s’enfonçait loin derrière les lignes ennemies pour détruire au mieux les ressources de la Confédération. Ces deux armées avaient une supériorité numérique sur l’ennemi de deux pour un minimum.

Mais ce n’était pas tout. Grant ordonna également à trois forces plus modestes commandées par des généraux politiques que l’on ne pouvait pour l’instant relever de leurs fonctions d’attaquer simultanément pour enrayer l’effort confédéré. Ces généraux étaient Benjamin Butler dans les îles des Caroline, Franz Sigel en Virginie occidentale et Nathaniel Banks en Louisiane. Butler devait remonter au Nord et se placer entre Richmond et Petersburg pour faire tomber, dans l’idéal, la capitale confédérée, coupant les arrières de Lee. Sigel devait lui attaquer dans la vallée de la Shenandoah et priver Lee d’une partie de son faible approvisionnement. Banks devait, pour sa part, attaquer Mobile et empêcher des forces confédérées de renforcer Johnston face à Sherman.

Franz Sigel (1824-1902), major-général de l’Union.

Ce plan aurait été redoutable si les trois généraux politiques n’avaient pas échoué. Banks, tout d’abord, se vit ordonner par Washington de donner priorité à une mission visant à étendre la mainmise de l’Union en Louisiane tout en récoltant du coton. Il pourrait prendre Mobile ensuite. Cette perte de temps devint un revers lorsque Richard Taylor (fils du célèbre Zachary de la guerre du Mexique), ancien protégé de Jackson, attaqua vigoureusement Banks en Louisiane. Taylor fit reculer Banks le 8 avril 1864 avant que celui-ci ne parvienne à le repousser. Démoralisé, Banks ne se porta sur Mobile que bien trop tard. Les Confédérés purent renforcer Johnston de 15 000 hommes venant d’Alabama. En face, Sherman avait de plus octroyé 10 000 hommes à Banks pour son action. Butler, de son côté, remonta la James River rapidement avec 30 000 hommes et se positionna effectivement entre Richmond et Petersburg.

Benjamin Butler (1818-1893), sénateur (1859) puis gouverneur du Massachusetts (1883-1884) ainsi que général de l’Union.

Ces deux villes n’étaient défendues que par 5 000 Confédérés. En agissant rapidement, Butler aurait pu enlever Richmond sans difficulté. Mais il fut lent, si bien que c’est Beauregard qui l’attaqua le 16 mai vers Drewry’s Buff. Les pertes furent lourdes des deux côtés et les Fédéraux repoussés. Sigel, avec 6 000 hommes, essaya de prendre Staunton, point de ravitaillement de Lee dans la vallée de la Shenandoah. C’est à New Market, non loin de Staunton, que l’ancien vice-président des États-Unis, John C. Breckinridge, attaqua Sigel à la tête de 5 000 Confédérés le 15 mai et repoussa les Fédéraux. Banks et Sigel furent relevés de leur commandement mais Banks regagna sa place de gouverneur militaire en Louisiane.

Vision tactique de la bataille de New Market (15 mai 1864).
John C. Breckinridge (1821-1875), vice-président des Etats-Unis (1857-1861) puis secrétaire à la Guerre de la Confédération et général confédéré.

Grant devait donc agir seul. L’armée du Potomac traversa le fleuve Rapidan qui la séparait de l’armée de Virginie septentrionale. Le 5 mai 1864, les deux corps d’armée de Lee accrochèrent trois corps d’armée de Grant dans la Wilderness, bois très dense, non loin de Chancellorsville. Lee avait intentionnellement attaqué les Fédéraux pendant leur traversée du Rapidan et sur un terrain où le nombre comptait moins. Le commandant confédéré, pour le moment privé des hommes de Longstreet, ne pouvait opposer que 40 000 hommes (64 000 avec Longstreet) aux 115 000 Fédéraux. Attaquée pendant sa traversée, l’armée du Potomac put tout de même enfoncer la ligne confédérée en jetant 70 000 hommes dans la fournaise.

Représentation de la bataille de la Wilderness (5-7 mai 1864).

Bousculé sur sa droite le 6 mai, Lee fut en mesure de répondre avec l’arrivée opportune de Longstreet. Les Confédérés avaient l’avantage de connaitre le terrain. Ce bois était dense, une jungle emplie de fumée à mesure que la végétation prenait feu. Les soldats voyaient mal et ne pouvaient s’orienter. Un général de brigade de Longstreet fit savoir à ce dernier qu’il existait un terre-plein de chemin de fer inachevé totalement caché par la végétation et permettant de contourner les Fédéraux pour ensuite déclencher une attaque surprise sur le flanc. Quatre brigades confédérées s’exécutèrent avec succès. C’est alors que, dans la fumée et la confusion, à cinq kilomètres de l’endroit où était tombé Jackson un an plus tôt, Longstreet fut atteint à l’épaule par une balle confédérée.

Vision tactique de la bataille de la Wilderness (5-7 mai 1864).

Longstreet allait survivre à sa blessure mais serait hors de combat pendant cinq mois. L’attaque confédérée se ramollit du fait de cette perte. Lee relança l’offensive au plus vite. L’aile droite des Fédéraux fut alors enfoncée sur plusieurs kilomètres, faisant paniquer les subordonnés de Grant. Celui-ci ramena le calme. Le 7 mai, alors que les armées s’affrontaient par escarmouches, Grant ordonna à son armée de contourner l’aile droite de Lee pour prendre le village de Spotsylvania de nuit dans l’optique de continuer la bataille le lendemain. Pour la première fois en Virginie, l’armée du Potomac restait sur l’offensive après le premier contact. Le moral de l’armée fédérale, habituée aux défaites et à reculer, grimpa par ce simple fait. Sheridan s’élança alors avec 10 000 cavaliers et nargua son homologue confédéré, Jeb Stuart, loin derrière les lignes. Stuart laissa la moitié de sa cavalerie auprès de Lee et poursuivit Sheridan avec quelque 5 000 cavaliers. Les Fédéraux de Sheridan, deux fois plus nombreux et armées de carabines à feu rapide, écrasèrent la cavalerie confédérée le 11 mai. Stuart fut tué dans l’engagement, ce qui constituait une nouvelle grave perte pour Lee.

Philip Sheridan (1831-1888), général de l’Union.

Ce dernier affrontait désormais Grant à Spotsylvania. Chaque camp creusait ses tranchées mais les Fédéraux restaient sur l’offensive. Les Confédérés avaient construit de puissantes fortifications de campagne. Grant essaya par plusieurs assauts furieux d’attaquer de front et de contourner la ligne les 9 et 10 mai. Rien n’y fit. Le 11, Grant tenta une offensive frontale rapide sur un front limité, prenant exemple sur une quasi percée du jour précédent. Pas moins de 15 000 hommes se jetèrent ainsi dans la fournaise. Lee, dupé par des mouvements de chariots qu’il avait interprété comme une nouvelle tentative de contournement, avait dégarni le front attaqué de plusieurs canons qui firent défaut.

Vision tactique de la bataille de Spotsylvania le 10 mai 1864.

Le 12 mai, les Fédéraux coupèrent l’armée de Lee en deux et firent prisonniers la majorité de la brigade Stonewall. Lee voulut mener personnellement la contre-attaque. Ses hommes le convainquirent de rester à l’arrière et une division vint repousser les Fédéraux ayant percé la ligne. Ce fut le combat de l’Angle sanglant de Spotsylvania. Pendant 18 heures, du matin à minuit, sur quelques mètres carrés, une lutte acharnée prit place. Aucun des deux camps ne voulut céder le terrain, résultant en un carnage. Lee ordonna enfin une légère retraite pendant la nuit pour gagner de nouvelles lignes de défenses. Le lendemain matin, les Fédéraux enjambèrent 150 Confédérés morts entassés dans 70 mètres carrés de tranchées.

Vision tactique de la bataille de Spotsylvania le 12 mai 1864.

Grant envoya à Washington une dépêche disant « Je propose de vider la querelle le long de cette ligne, même si cela doit prendre tout l’été. » La presse nordiste s’empara de la phrase et l’euphorie gagna le peuple qui pensait les Confédérés bientôt définitivement vaincus. C’était prématuré : la désillusion serait grande. Pour l’instant, Grant avait perdu 32 000 hommes du 5 au 12 mai 1864. La bataille de Wilderness et Spotsylvania infligea des pertes proportionnellement similaires à l’armée de Lee, donc deux fois moindres (18 000 pertes). Les deux armées cherchèrent du sang frais et Lee parvint paradoxalement à en trouver plus facilement. Il se renforça avec des vétérans de la vallée de la Shenandoah et d’autres venant de Richmond. Grant prit des recrues et des hommes de la défense de Washington. Mais la période mai-juin était celle du départ de plusieurs vétérans de l’armée fédérale. L’Union se renforça d’un plus grand nombre mais d’une moindre qualité.

Source (texte) :

McPherson, James M. (1991). La guerre de Sécession. Paris : Robert Laffont, 1020p.

Sources (images) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nathaniel_Prentice_Banks (général Banks)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Franz_Sigel (général Sigel)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Franklin_Butler_(homme_politique) (général Butler)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_New_Market (bataille de New Market)

https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Cabell_Breckinridge (général Breckinridge)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philip_Sheridan (général Sheridan)

https://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_the_Wilderness (bataille de la Wilderness)

https://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_Spotsylvania_Court_House (Bataille de Spotsylvania)

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