Le Premier Empire et les guerres napoléoniennes (partie VI) : la guerre de Cinquième Coalition (1809)

Le Premier Empire et les guerres napoléoniennes (partie VI) : la guerre de Cinquième Coalition (1809)

Depuis Austerlitz, l’armée autrichienne avait été profondément remaniée par l’archiduc Charles, frère de l’empereur et ministre de la guerre : imitant les Français, l’infanterie se substituait à la cavalerie comme priorité. Vienne exclue d’Allemagne, d’Italie, perdant la Dalmatie, ne supportant plus le Blocus continental, voulait sa revanche. François Ier était pourtant seul à céder au parti de la guerre, tout au plus l’Angleterre donnerait-elle quelques subsides, et encore, pas en abondance. Napoléon, lui, ne voulait pas de cette guerre : son Empire traversait une crise protéiforme. Ayant 200 000 hommes engagés en Espagne, il put heureusement compter sur la Confédération du Rhin qui permit de lever 250 000 hommes dont seulement 100 000 Français. Eugène de Beauharnais supportait lui le front italien avec 75 000 hommes, aidé de Marmont en Dalmatie avec 15 000 hommes. En face, les archiducs Jean, Ferdinand et Charles alignaient 300 000 hommes sur trois fronts dont 35 000 hommes dirigés contre le duché de Varsovie. Les forces étaient globalement équilibrées. Les événements d’Espagne, la guerre contre l’Autriche, le passage des Français en Prusse poussèrent celle-ci au bord de la guerre. Son armée, théoriquement limitée à 45 000 hommes après Tilsit, dépassait de beaucoup cette restriction. Trois tentatives de soulèvement, dans l’armée prussienne, s’éveillèrent et furent écrasées facilement par Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie. Du reste, le bellicisme prussien larvait.

Si l’Autriche entrait en guerre, formant la Cinquième Coalition avec l’Angleterre, c’était avec des garanties russes, persuadant Napoléon que Tilsit retardait seulement la guerre contre le tsar. Sentiment renforcé par le refus russe catégorique d’entrer en guerre contre l’Autriche et l’aide discrète donnée à l’offensive autrichienne dans le duché de Varsovie. En réalité, Alexandre Ier était encore favorable à l’alliance française, contrairement à son entourage, il avait été lui aussi surpris par la rapidité par laquelle l’Autriche était entrée en guerre : les troupes russes étaient déjà engagées en Finlande et en Moldavie. L’archiduc Charles pensait avoir le temps d’envahir la Bavière étant donné l’occupation de la Grande Armée en Espagne : Napoléon prit l’Autriche de court une fois de plus en créant ladite armée d’Allemagne extrêmement rapidement. L’Autriche attaqua en Pologne, en Italie et en Allemagne sans déclaration de guerre le 10 avril 1809. En Pologne, l’archiduc Ferdinand opposait 40 000 hommes aux 12 000 Polonais du prince Poniatowski. Après un combat acharné, ce dernier retraita. Poniatowski livra Varsovie sans combattre pour en éviter le siège et mena une guérilla.

L’Europe en 1809 au déclenchement de la Cinquième Coalition

En Italie, le même jour, l’archiduc Jean lança ses 32 000 hommes pour libérer le Tyrol, faiblement défendu. Au contact de l’armée d’Eugène de Beauharnais qui n’était pas encore prête, l’archiduc obligea le vice-roi à un engagement en nette infériorité numérique. La bataille de Salice, le 16 avril, fut longtemps indécise, avant qu’Eugène n’ordonne la retraite qui se fit dans le désordre, perdant 3 000 hommes et 3 000 prisonniers. L’archiduc ne s’en sortait pas mieux. Eugène se replia vers l’Adige, ce qui énerva Napoléon qui, regrettant d’avoir donné le commandement à son beau-fils, affecta Macdonald à la tête de l’armée d’Italie : Eugène écopait du rôle secondaire.

En Allemagne, Napoléon rassembla ses forces en mars et pensait que la guerre allait commencer fin avril, le temps que les manœuvres courtoises de diplomatie s’achèvent. Néanmoins, ne composant pas avec l’hypothèse la plus probable mais la plus dangereuse, comme il convient de le faire à la guerre, Napoléon se prépara à l’éventualité d’une offensive brusque. L’Autriche opta pour l’offensive immédiate mais celle-ci fut caractérisée par sa … lenteur. L’Autriche mettait en place les magasins mobiles, les besoins de la troupe accompagnant cette dernière pour contrer la rapidité française : ces magasins ralentissaient largement la marche. Pourtant, l’armée d’Allemagne de Napoléon, avant que celui-ci ne vienne en prendre le commandement, se positionna dangereusement vers Ratisbonne. Napoléon intervint et changea les positions en rassemblant les corps de Davout et Masséna, ce qui obligea le premier à un dur combat à Tengen qu’il remporta au prix de 2 500 hommes, infligeant presque 6 000 pertes* au centre autrichien. L’archiduc Charles interpréta mal ce combat, pensant que Napoléon était à Tengen : il y concentra ses forces.

*Notons que le terme de perte, militairement parlant, compte tous ceux qui sont définitivement ou momentanément hors combat : tués, blessés, malades, prisonniers, disparus.

Prince de Toscane et archiduc d’Autriche Louis (1784-1864)

Le 20 avril, les deux armées se faisaient face : Napoléon voulait détacher l’une des ailes autrichiennes du reste de l’armée. L’Empereur ordonna à Davout de tenir Tengen quoi qu’il advienne tandis que lui, au milieu d’unités allemandes et avec le corps de Lannes, devait détacher une aile autrichienne. La bataille d’Abensberg s’engagea. Le maréchal Lannes écrasa une partie du corps du prince (également archiduc d’Autriche) Louis qui lui faisait face, Napoléon se chargea, non sans mal, de vaincre le reste de ce même corps. Débordé sur ses deux ailes, le prince Louis évita le désastre en engageant des réserves. Lannes avait perdu 200 hommes, occasionnant 4 000 pertes à Louis ainsi que bien des prisonniers. Napoléon alourdit ce bilan, faisant 3 000 victimes supplémentaires au prince Louis. Le 21 avril, Napoléon poussa l’effort jusqu’à son objectif : Landshut, ajoutant au décompte 1 500 victimes et 6 200 prisonniers. L’aile gauche autrichienne en lambeau, la ligne de communication avec Vienne était, pour l’archiduc Charles, désormais coupée. Celui-ci n’avait pas réagi. Davout lui faisait face sans engager de bataille générale : la division du général Friant supportant la majorité de l’effort français et donc, des pertes. Le 21 avril, Charles avait déjà perdu environ 10 000 hommes, pour 2 000 Français (dont 1 100 de la division Friant de Davout !). Les Autrichiens, pourtant, s’emparèrent de la position clé de Ratisbonne, permettant un lien entre les deux rives du Danube. Napoléon, désormais sûr du plan autrichien, confia la poursuite de l’aile gauche au maréchal Bessières, renforça le corps de Davout et se porta, avec Masséna et Lannes, sur Eckmühl. L’Empereur amassait là 90 000 hommes en vue d’une offensive générale.

Encore une fois, Napoléon trouvait là un excellent équilibre entre sûreté, économie des forces et concentration des hommes. Au contraire, l’archiduc Charles hésitait lui entre l’offensive et la défensive, ce qui le poussa à attaquer avec la moitié de son armée le maréchal Davout. Il venait, de fait, de se priver et d’une victoire offensive et d’une victoire défensive : son attaque, comptant 36 000 hommes, était trop faible pour inquiéter les défenses françaises de 40 000 hommes et échoua le 22 avril tout en fragilisant fatalement les défenses autrichiennes exposées à l‘offensive principale de Napoléon. Celui-ci débouchait d’Eckmühl pour secourir Davout. Prise entre deux feux, l’armée autrichienne recula. Lannes s’échigna à prendre les hauteurs. La cavalerie autrichienne mena une superbe résistance, couvrant le recul de l’infanterie. La cavalerie franco-allemande eut raison de la belle cavalerie autrichienne qui résista jusqu’au soir. La bataille d’Eckmühl perdue, l’archiduc Charles se replia sur Ratisbonne, comptant 6 000 hommes perdus et 3 000 prisonniers contre 2 500 victimes pour Napoléon. Le 23 avril, Napoléon enleva Ratisbonne, faisant 6 000 prisonniers et 2 000 tués et blessés aux Autrichiens. L’Empereur fut blessé d’une balle dans le pied mais fut rapidement soigné : il partageait les dangers de la troupe. Ainsi la campagne de 1809 contre l’Autriche commençait par cinq victoires françaises en cinq jours : l’archiduc Charles avait perdu 60 000 hommes pour 15 000 pertes côté français ! La route de Vienne s’ouvrait, faiblement défendue.

Archiduc Jean-Baptiste d’Autriche (1782-1859)

Sur le front italien, les combats se déroulaient sur l’Adige mais Napoléon savait qu’à la guerre, seul le front principal était décisif : il avait raison, l’archiduc Jean dut retraiter vers Vienne pour aider son frère Charles. Jean avait perdu 18 000 hommes dans les combats et, se couvrant dans sa retraite, n’apportait que 20 000 hommes supplémentaires. Napoléon libéra la Bavière et engagea des forces dans le Tyrol afin d’être en position centrale entre les deux frères, empêchant les archiducs Charles et Jean de rassembler leurs forces pour combattre devant Vienne. De sanglants combats de détails furent menés jusqu’à Vienne qui tomba le 13 mai, un mois après le début de la campagne. Pourtant, l’archiduc Charles, chef expérimenté malgré ses récentes défaites, avait rassemblé ses forces sur la rive gauche du Danube. Franchir un fleuve était toujours une épreuve délicate devant l’ennemi. Pour Napoléon, il fallait franchir le second fleuve d’Europe devant 115 000 Autrichiens : un défi. Des deux côtés, on voulait en finir avec une grande bataille rangée.

Campagne française contre la Cinquième Coalition (1809)

Napoléon fit diversion pour prendre l’île de Lobau, coupant en deux les flots du large Danube. Ainsi, il fallait traverser le Danube en plusieurs fois mais avec des ponts moins longs : il en fallait un de 400 mètres de large, pour atteindre un banc de sable, puis un second de 340 mètres pour atteindre Lobau et enfin un de 120 mètres de long pour arriver sur la rive gauche. Arriver sur Lobau ne présentant pas un grand danger, le pont crucial était ainsi aussi le plus court : le dernier. Le 19 mai, les ponts étaient jetés sur le Danube mais par manque de moyens, étaient fragiles. Le 20, les hommes de Lasalle et de Molitor passèrent le Danube, se retrouvant dans la plaine de Marchfeld. Les Français capturèrent Essling et Aspern. Le pont principal céda par deux fois le 20 mai, notamment à cause des Autrichiens qui envoyaient en amont des brûlots et autres débris. Le 21 mai, le grand pont céda encore mais fut rapidement réparé. Dès le 20, les Autrichiens avaient commencé à manœuvrer pour englober les deux points d’appuis qu’étaient Essling et Aspern. Le débit du Danube, qui avait gagné 2,5 mètres de hauteur, avait quadruplé. Napoléon hésita mais resta. Le 21, 90 000 Autrichiens, armés de 264 canons, fondirent sur 25 000 Français appuyés par 90 canons. Lannes tenait Essling, Masséna tenait Aspern et Bessières l’intervalle entre les deux, avec la cavalerie.

Bataille d’Essling-Aspern (21-22 mai 1809)
Archiduc Charles-Louis d’Autriche (1771-1847)

Aspern, tenue par 7 000 Français de Masséna, était l’objet de l’attaque principale autrichienne avec … 36 000 hommes. Les Français tinrent pendant quatre heures, perdirent et reprirent partiellement le village. A Essling, Lannes tenait également la position, soutenu par la cavalerie de Bessières. A 18h, une attaque générale autrichienne fut déclenchée par l’archiduc Charles. Ecrasés par l’artillerie, Essling et Aspern tinrent, bien qu’Aspern soit presque perdue : des divisions juste débarquées apportèrent un soutien décisif. La cavalerie française fut supérieure et n’arrêta les combats qu’à minuit. Les pertes furent lourdes des deux côtés, quoique supérieures pour les Autrichiens qui luttaient à découvert. A 3h du matin, le 22, les combats reprirent. Essayant d’enrayer l’offensive autrichienne sur Aspern, perdue et reconquise à plusieurs reprises, Napoléon décida d’engager trois divisions d’infanterie qui venaient d’arriver sur la rive gauche. L’empereur comptait faire effort au centre, briser la ligne ennemie et envelopper la droite autrichienne qui luttait contre Masséna à Aspern. La première ligne rompit, la seconde tint. En revanche, ce sont les ponts qui rompirent. Au-delà du manque d’hommes, Napoléon était menacé du manque de munitions et de vivres. Cette réalité marqua toutes ses décisions suivantes.

Vision tactique de la bataille d’Essling-Aspern

A 9h, Napoléon ordonna d’économiser les munitions. A 10h, il n’y en avait plus. Lannes devait rétrograder en combattant sans munition. L’archiduc Charles le comprit, consolida son centre, écrasa l’armée française sous l’artillerie et relança l’offensive. Alors que la cavalerie chargeait en furie pour redresser la situation, Lannes établit à 11h une nouvelle ligne de défense dans un fossé. Un boulet emporta une de ses jambes et provoqua la mort, quelques jours plus tard, de l’un des maréchaux les plus efficaces de Napoléon, mais également son meilleur ami. Bessières prit la relève. Les défenses établies par Lannes étaient trop fortes au centre, Charles reporta ses efforts sur Aspern et Essling. Malgré une belle défense de Molitor, Aspern tomba. Pas Essling. Une dernière attaque générale autrichienne ne changea rien. L’archiduc, malgré sa large supériorité numérique, de l’ordre de deux pour un minimum, et l’épuisement des munitions françaises, ne parvint pas à vaincre. 90 000 Autrichiens n’avaient pas vaincu 25 000 Français (60 000 à la fin de la bataille). Les pertes s’élevaient à 23 000 de chaque côté dans cette bataille d’Essling (nommée Aspern pour les Autrichiens). Napoléon laissa Masséna organiser le repli sur l’île de Lobau. La variable des ponts avait sauvé l’armée autrichienne et donnait à Napoléon au mieux une victoire moyenne, voire un jeu blanc. Beaucoup considérèrent pourtant Essling comme une défaite de Napoléon. Défaite ou non, l’armée française démontrait toute sa solidité et avait tenu le terrain en perdant, cependant, un tiers de ses effectifs.

Le maréchal Jean Lannes mortellement blessé à Essling

Ce bilan mitigé ne pouvait clôturer la guerre. Pire, Napoléon avait été contenu pour la première fois. La Prusse, poussée par le naissant nationalisme allemand, voulait la guerre et une quatrième tentative de l’armée prit Nuremberg, inquiéta les arrières français avant d’être écrasée. Frédéric-Guillaume refusait la guerre ou, du moins, attendait la « prochaine défaite » de Napoléon. La Prusse suspendit ses paiements à la France, la Russie contenait la contre-attaque polonaise. Le tsar annonça à Napoléon qu’il comptait sur son « génie supérieur » en clair : il devait se débrouiller. Pour combler les pertes, Napoléon montra une grande énergie et l’armée italienne de Eugène, Macdonald et Marmont arriva, écrasant au passage l’archiduc Jean le 14 juin, à Raab, faisait perdre aux Austro-hongrois 6 200 hommes. Pendant un mois, Napoléon prépara son prochain débarquement, construisant de solides ponts, des péniches, plaçant des canons partout sur Lobau et les îlots alentours pour soutenir le débarquement. Il avait construit 3 500 mètres de ponts, quatorze ponts en tout : il n’y aurait plus de problème. Charles fortifiait lui la distance entre Essling et Aspern.

Le 2 juillet, Napoléon mena une diversion là où on l’attendait : vers Essling et Aspern. L’armée autrichienne attirée vers cette diversion, Napoléon franchit le Danube plus au sud, où seule une avant-garde lui barrait le chemin. En 24h du 4 juillet au soir au 5 juillet, toute l’armée française passa sans encombre sur la rive gauche sous le nez d’une armée de 140 000 hommes. Masséna à gauche, Oudinot au centre (remplaçant Lannes) et Davout à droite formaient le premier échelon. L’armée d’Italie, la Garde et Bernadotte formaient le second échelon, la réserve. Napoléon avança sans être inquiété vers Wagram : Charles, berné sur le franchissement du Danube, devait se replier pour corriger ses positions hautement dangereuses. Essling et Aspern tombèrent sans combat …

Napoléon à la bataille de Wagram (5 et 6 juillet 1809)

A Wagram, 190 000 Français, Allemands et Italiens, appuyés par 500 canons, affrontaient 140 000 Autrichiens et 450 canons. La disposition des troupes de Napoléon montrait clairement une droite normale, un centre puissant et une gauche faible. L’Empereur répondait en fait au dispositif autrichien qui était, lui, puissant sur les deux ailes et faible en son centre : Wagram. Napoléon voulait, avec un puissant centre, séparer l’armée autrichienne en deux. Il envoya Oudinot, Bernadotte et Eugène au centre. Seul Bernadotte, avec ses troupes saxonnes, ne fut pas repoussé. Mais l’armée d’Italie d’Eugène prit malheureusement les Saxons pour des ennemis et ouvrit le feu : les Français venaient de perdre une chance unique de couper l’armée autrichienne facilement. La journée s’acheva sur cette action, la grande bataille serait pour le 6 juillet.

L’archiduc Charles comptait déclencher une offensive générale sans réserve, son armée étant disposée en un seul échelon, avec un important effort sur la gauche française, faible, permettant de couper Napoléon de ses ponts et l’attaquer de flanc. Un beau plan s’appuyant sur une idiotie : se priver de réserve. Charles ne pourrait pallier aucun imprévu. L’attaque autrichienne fut déclenchée à 4h du matin. La droite française de Davout fut attaquée : les Autrichiens tentaient un débordement. Davout repoussa l’attaque, obligea les Autrichiens à se replier et s’empara du plateau de Wagram. Au centre, Bernadotte, voyant ses Saxons au moral miné par les tirs fratricides de la veille, se replia sans raison, abandonnant l’importante position qu’il tenait. Les Autrichiens en profitèrent pour prendre la position, Masséna tenta de contre-attaquer mais fut repoussé et, heureusement, protégé dans sa retraite par l’énergique intervention de la cavalerie de Lasalle. Bernadotte avait essayé de soutenir Masséna mais ses Saxons refusèrent finalement de combattre et se retirèrent. Ces mouvements faisaient échouer le plan de Napoléon d’une puissante offensive au centre. Pendant ce temps, la gauche française, une seule division, luttait contre un corps d’armée entier et ne pouvait tenir.

Vision tactique e la bataille de Wagram
Dernière charge du général Lasalle à Wagram

Napoléon changea ses plans, ordonna à Masséna de redescendre pour constituer une aile gauche digne de ce nom et envoya Macdonald, alors en réserve, combler le trou. Ces mouvements étaient dangereux devant l’ennemi, Napoléon les fit couvrir par la cavalerie de Bessieres et par la grande batterie d’artillerie de Drouot, rappelant la grande batterie de Marengo en 1800 qu’avait imaginé l’excellent général Desaix. Ce furent 100 canons qui firent feux ensemble sur les Autrichiens. Ainsi couvert, Macdonald put préparer son offensive qui endommagea sérieusement le centre autrichien. La droite et le centre français avançaient : Davout, Oudinot et Macdonald faisaient plier la gauche et le centre autrichiens. L’aile gauche française, elle, aux prises avec l’offensive principale autrichienne, tenait le terrain, efficacement soutenue par les batteries disposées sur l’île de Lobau qui faisaient feu sur le flanc autrichien, infligeant d’énormes pertes. L’archiduc Charles perdait sur tous les fronts, il ordonna la retraite générale : sa droite poursuivie par Masséna, son centre et sa gauche poursuivis par Marmont, Macdonald, Oudinot et Davout. Napoléon tenait la victoire de Wagram, déplorant la mort de 5 000 hommes dont, à la fin de la bataille, le brillant général Lasalle. Les Autrichiens avaient, eux, 5 600 morts, 20 000 blessés, 12 000 prisonniers. Napoléon perdait en tout 25 000 hommes, soit presque autant que les Autrichiens. Macdonald fut fait maréchal. Il est intéressant de dire que l’artillerie eut un rôle primordial pendant Wagram. Après la bataille de Znaïm, le 11 juillet, qui vit la perte pour les Autrichiens de 5 000 hommes supplémentaires, l’armistice fut signé.

L’armée autrichienne n’était pas vaincue et pouvait encore aligner 250 000 hommes en étant optimiste. Pourtant les négociations commencèrent. Napoléon voulait le trône de François Ier sans concessions territoriales ou bien l’inverse, conditions dures pour montrer qu’il pouvait reprendre la lutte. L’Autriche était partagée mais François Ier voulait la paix. Par le traité de Schönbrunn le 14 octobre 1809, l’Autriche céda des terres allemandes, italiennes (dont les provinces Illyriennes sous directe domination française) et polonaises, perdant l’accès à la mer Adriatique, 3 millions d’habitants, devant payer 85 millions d’indemnités de guerre, restreindre son armée à 150 000 âmes, renforcer le Blocus continental et déclarer la guerre à l’Angleterre. La Cinquième Coalition dépérissait.

Sources (texte) :

Marill, Jean-Marc (2018). Histoire des guerres révolutionnaires et impériales 1789-1815. Paris : Nouveau Monde éditions / Ministère des Armées, 544p.

Lentz, Thierry (2018). Le Premier Empire. Paris : Fayard / Pluriel, 832p.

Sources (images) :

https://www.youtube.com/watch?v=b8zcRzsORX4&t=354s (vidéo de laquelle vient la carte de l’Europe)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_d%27Autriche (prince Louis)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_d%27Autriche (archiduc Jean)

http://www.napopedia.fr/fr/Campagnes/sautriche (campagne française en 1809)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d%27Essling (bataille d’Essling-Aspern)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Louis_d%27Autriche-Teschen (archiduc Charles)

https://souvenirsdutemps.vraiforum.com/t3668-La-bataille-d-Essling-ou-d-Aspern-21-22-mai-1809.htm (vision tactique de la bataille d’Essling)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Lannes_mortally_wounded_at_Essling_(E._Boutigny).jpg (mort du maréchal Lannes)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Wagram (bataille de Wagram)

https://www.napopedia.fr/fr/Campagnes/wagram (vision tactique de la bataille de Wagram)

https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/iconographie/derniere-charge-du-general-lasalle-tue-a-wagram-le-6-juillet-1809/ (dernière charge du général Lasalle)

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