Le Premier Empire et les guerres napoléoniennes (partie V) : le système européen, le pape et l’Espagne (1807-1808)

Le Premier Empire et les guerres napoléoniennes (partie V) : le système européen, le pape et l’Espagne (1807-1808)

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838)

Malgré les fissures dans le système européen qui, on le sait, provoqueront l’effondrement en devenant de béantes brèches, Napoléon touchait bientôt à son apogée. En 1807, au lendemain du traité de Tilsit, rien ne semblait lui résister et l’Europe semblait stabilisée. Cambacérès, archichancelier, avait tenu l’Empire mais Napoléon, même absent, avait pris toutes les décisions importantes. Quelques ministres changèrent le 9 août 1807 dont, étonnamment, Talleyrand. Ce fut, pour ce diplomate de talent mais à la vanité de plus en plus marquée, une vraie blessure ! Cette destitution fut masquée en promotion. Talleyrand se croyait indispensable, Napoléon semblait vouloir lui prouver le contraire. L’empereur ne l’écoutait déjà plus en 1806 et 1807 et Talleyrand n’avait pas voulu des accords de Tilsit qu’il avait dû signer. Cette destitution était un camouflet. Napoléon réforma le pouvoir législatif en supprimant l’une des deux chambres, le régime devenait monocaméral, ôtant sa force à ce pouvoir. Les décrets et les sénatus-consulte (acte voté par le Sénat ayant valeur de loi) en contournaient les dernières résistances. La magistrature, dont les membres mal payés étaient peu compétents, fut purgée. Leur inamovibilité n’était désormais effectivement qu’après 5 ans de services. On aurait le temps de mesurer leur compétence. Sur 2 000 magistrats, 170 furent révoqués. La presse, déjà contrôlée, l’était plus encore. Un arrêté de janvier 1800 avait déjà interdit 60 des 73 feuilles politiques de Paris jusqu’à la paix. L’Etat avait toute-puissance sur les publications. Chateaubriand, par exemple, fut interdit de publication et sommé de quitter Paris. Enfin, le 30 mars 1807, la noblesse, grimée en « titres décoratifs » pour ne pas revenir sur l’abolition des privilèges de la Révolution, fut créée dans l’Empire. Concernant les titres, il existait déjà toute la famille impériale au sens large. Napoléon franchit le pas en accordant ces « décorations » au mérite et à titre personnel, décorant d’abord ceux aux origines modestes pour éviter les scandales. Les titres impériaux furent distribués surtout à partir de 1809.

Le pape Pie VII (1800-1823)*

Napoléon jouissait d’un pouvoir presque absolu. Il se permit même une confrontation frontale avec le Saint-Siège. Celui-ci, après le sacre de 1804, désirait aborder les questions du concordat en France, de l’application du concordat en Italie, de l’Eglise en Allemagne et de l’occupation de la Légation avec Napoléon. Les quelques gestes de la France dont le rétablissement du calendrier grégorien (1er janvier 1806) n’étaient pas la réponse attendue. Le concordat italien, moins sévère que son pendant français mais restreignant les pouvoirs du pape, fut refusé en bloc par ce dernier. Le Pape était autrement inquiet de l’anticléricalisme grimpant en Allemagne : les nouveaux rois et ducs n’étaient pas contre récupérer plus de pouvoir. Les articles dits « organiques » du concordat étaient l’objet de discussions comme le divorce civil qui était, pour la France, une avancée trop importante pour être retirée. En fait, globalement, le Pape n’obtint rien. En juin 1805, Napoléon « réorganisa » la religion en Italie : il fit fermer nombre d’établissements. Le 1er janvier 1806, le roi d’Italie (Napoléon) fit renforcer les troupes d’occupation des Légations et appliquer le Code civil dans lequel figurait la primauté du mariage civil sur le mariage religieux. Le Pape répliqua, refusant dès lors les investitures canoniques. Occupations poussives, invention du catéchisme impérial et Blocus continental mettant l’Italie à la disposition de l’empereur : les Etats pontificaux étaient désormais dans l’escarcelle impériale. Les lettres entre le souverain pontife et l’empereur se firent aigres.

*Pour les souverains, j’indique toujours les dates du règne et non de l’homme, il en va de même pour le souverain pontife.

Elisa Bonaparte, grande-duchesse de Toscane (1809-1814)

Pie VII, ne respectant pas la tradition, refusa d’investir Joseph sur le trône de Naples. Pire, il accueillit les opposants napolitains. Talleyrand menaça d’une intervention militaire. Deux villes pontificales étaient occupées. Pie VII refusa de prononcer le divorce de Jérôme Bonaparte et sa femme Petterson, américaine, alors que Jérôme était promis à une princesse allemande. Napoléon força la procédure. Après Tilsit, l’empereur se déchaina contre Pie VII dans une lettre brutale. De part et d’autre, on rendait les coups. Pie VII tenta un apaisement en invitant Napoléon, qui refusa. L’Empereur dicta ses conditions, inacceptables, pour l’apaisement. Le Saint-Siège devait entre autres déclarer la guerre à l’Angleterre ! La lettre, rejetée par Rome, Napoléon réorganisa l’Italie, entourant davantage la Ville éternelle. Elisa Bonaparte, seule sœur de Napoléon nantie d’un pouvoir politique, déjà princesse, devenait Grande duchesse de Toscane mais était surtout gouverneur générale de Toscane, faisant d’elle la première femme haut fonctionnaire de l’histoire de France. Alors que le Pape coupait ses relations diplomatiques avec la France en rappelant ses représentants de Paris, Napoléon ordonna qu’on marche sur Rome. Début février, ce fut chose faite. Les ennemis politiques furent capturés et le Pape se considéra comme prisonnier, ce qui n’était pas loin d’être vrai. On ne toucha cependant pas au Vatican. Les Etats pontificaux n’étaient plus, ils intégraient le système européen de Napoléon.

Charles IV, roi d’Espagne (1788-1808)

L’Espagne, alliée de la France, l’était depuis longtemps. Après la guerre de Succession d’Espagne (1701-1713), Louis XIV avait placé un Bourbon sur le trône madrilène. Rien, pourtant, ne devait réunir les deux couronnes. Alors un Pacte familial fut conclu : une alliance. Charles III était un roi moderne qui redonna de l’éclat à son pays et chercha à se départir de l’encombrante alliance avec la France, cherchant des appuis en Europe. La mort l’emporta le 14 décembre 1788, Charles IV lui succéda. A la veille de la Révolution, un roi inexpérimenté, mou, montait sur le trône madrilène. Charles IV refusait les idées révolutionnaires. Le roi ne fut pas franchement enchanté de voir son cousin Louis XVI se faire guillotiner. Alors que des tensions naissaient entre Madrid et Londres, Paris resta longuement silencieuse avant de prendre le parti espagnol. Le mal était fait, les relations venaient de se dégrader. Charles IV se rapprocha de George III d’Angleterre. En novembre 1792, Godoy fut nommé principal ministre en Espagne. En mars 1793, la France déclara la guerre à l’Espagne sur l’initiative de Danton que Charles IV avait pourtant essayé de corrompre.

Ferdinand VII, roi d’Espagne (1808, 1813-1833)

La France fut presque toujours vainqueur contre l’Espagne et envahit la Catalogne en mai 1794. La paix de Bâle fut alors signée. L’Espagne fit volte-face, devint une grande alliée de la France et déclara la guerre à Londres. Distante, lente à déclarer la guerre à la Russie et, on l’a vu, proposant d’attaquer Napoléon dans le dos en 1806 : de manière générale, la France n’avait plus, depuis plusieurs années, une haute estime de l’Espagne, vue comme en déliquescence. L’ambassadeur français à Madrid forçait le trait et soutenait Ferdinand, prince d’Asturies, fils de Charles IV, qu’il poussait au coup d’Etat. Economiquement, familialement, politiquement, socialement, l’Espagne menaçait d’exploser. Le Portugal la mena à sa perte.

Manuel Godoy (1767-1851), homme politique

La France voulait corriger la dynastie Bragance de Lisbonne qui desserrait le Blocus continental en commerçant avec l’Angleterre. Napoléon lança l’invasion du Portugal en octobre 1807. Pour cela, les Français devaient, géographie oblige, passer par l’Espagne et s’installer solidement au nord pour mener la guerre. Charles IV et Godoy, qui voulaient racheter leur conduite, acceptèrent sans hésitation. Ferdinand, fils de Charles, comptait lui épouser une princesse française et prendre le pouvoir. Le Portugal voyant la France engagée en Espagne, tenta de gagner du temps en disant se soumettre aux volontés françaises. Le général Junot continua sa route et entra le 30 novembre 1807 dans Lisbonne, presque sans combattre. La royauté portugaise était en fuite vers le Brésil portugais.

Jean-Jacques-Régis de Camabacérès (1753-1824)

En parallèle, Charles IV fit arrêter son fils pour complot contre sa personne. Il fut finalement pardonné alors que Napoléon disait prendre Ferdinand sous sa protection. Charles disait, à raison, voir derrière ce complot l’œuvre de la France. L’ambassadeur français était plus qu’impliqué dans l’affaire ! Charles IV trouvait enfin l’occupation française du nord de son pays préoccupante. Napoléon accepta l’idée d’un mariage avec une princesse française pour Ferdinand et nomma Murat à la tête de 80 à 100 000 hommes en Espagne le 20 février 1808. Charles IV demanda clairement à l’Empereur quels étaient ses projets, Napoléon répondit exprès à côté. Talleyrand (bien que déchu de ses fonctions) était assurément favorable au projet, Cambacérès y était fermement opposé. Talleyrand eut sa part de responsabilité dans les événements, tout comme Napoléon. Alors que Murat marchait lentement vers Madrid, Ferdinand obligea par des émeutes populaires Godoy à démissionner et Charles IV à abdiquer en sa faveur les 18 et 19 mars. Murat entra dans Madrid le 24. Il ramena le roi déchu dans la capitale en lui proposant de laisser Napoléon arbitrer la chose. Charles IV renonça à son abdication le 27 mars !

Joseph Bonaparte, roi de Naples (1806-1808), roi d’Espagne (1808-1813)

Le général Savary, dépêché à Madrid, proposa à Ferdinand la médiation de Napoléon. Ferdinand alla à la rencontre de l’Empereur alors que ce dernier ordonnait à Murat de se comporter comme une force d’occupation. Lors de la rencontre à Bayonne, Napoléon incita Charles IV à ne pas abdiquer et à confier à Murat la lieutenance de l’Espagne jusqu’à la fin de la crise ! Une émeute éclata le 2 mai à Madrid lorsque le fils et la fille de Charles IV furent mis sous la protection de Napoléon. La répression se fit dans le sang. Environ 200 soldats français morts pour un bon millier d’Espagnols. Furieux, Napoléon rencontra Charles IV, Marie-Louise (reine) et Ferdinand VII. La scène, surréaliste, vit le roi se lamenter de son fils tandis que la reine suggérait à Napoléon de le faire monter sur l’échafaud. Si bien que le 6 mai, Ferdinand VII et Charles IV abdiquèrent ! Ils laissaient à Napoléon la résolution de la crise et, partant, la couronne ! Napoléon refusa la couronne à son beau-frère Murat qui la voulait tant, lui préférant son frère Joseph Bonaparte, tandis que Murat devenait roi de Naples à la place de Joseph. On créa une nouvelle Constitution espagnole transposant les principes français, adaptés, en Espagne. Le 8 juillet 1808, Joseph devint roi des Espagnes et des Indes.

Aux juntes espagnoles, populations armées, se joignit l’armée régulière contre « l’Antéchrist Bonaparte ». Les ecclésiastiques formaient 25% à 50% des juntes en Espagne. Sur ordre de Savary, la répression française fut violente et disproportionnée. Villes et villages étaient rasés pour des raisons futiles comme, dans le cas du maréchal Bessières, des effigies de Napoléon brûlées. Aux fréquentes exécutions sommaires répondait la tout aussi atroce guérilla espagnole. Les Français, même blessés, étaient égorgés, empalés … Les maréchaux français n’acceptaient aucune autre autorité que celle de Napoléon, absent. Joseph entra dans Madrid, déserte. Le général Dupont, en Andalousie que Napoléon avait refusé de renforcer, se trouva encerclé et déposa les armes à Baylen le 22 juillet 1808. Le désastre de Baylen, qui voyait, chose inédite, une armée napoléonienne vaincue, eut des répercussions internationales graves. Joseph quitta Madrid le 31, la Grande Armée passa sur la défensive. Une armée anglaise de 17 000 hommes, dirigée par Sir Arthur Wellesley (bientôt duc de Wellington) débarqua au Portugal le 1er août et triompha de l’armée de Junot, 13 000 hommes, le 21 août à Vimeiro. La convention de Cintra, signée le 30, évita la captivité aux Français. Les insurgés, contrôlant Madrid, proclamèrent Ferdinand VII (alors à Compiègne) roi d’Espagne. L’insurrection alignait théoriquement 250 000 hommes. Joseph voulait négocier, Napoléon voulait écraser : il porta la Grande Armée à 250 000 hommes et décida de venir diriger les opérations lui-même.

Avant cela, Napoléon devait se rendre à Erfurt pour discuter avec la Russie. Du 27 septembre au 14 octobre, on discuta pour rien. Ni l’Autriche ni la Prusse n’étaient représentées alors que concernées en premier lieu sur quelques questions. C’est que l’Autriche réarmait et refusait de reconnaitre Joseph roi d’Espagne. Napoléon demanda à Vienne s’ils voulaient la guerre, Vienne nia. A Erfurt, Talleyrand, plus guère ministre des Relations extérieures, l’était pourtant encore pour les grandes occasions. Ce grave dérèglement s’accompagnait d’un Empereur hautain : « taisez-vous, roi de Bavière » lança-t-il en public à Maximilien-Joseph. Pire, Talleyrand décida de trahir Napoléon à Erfurt car il désirait, depuis 1805, une alliance avec l’Autriche et une Prusse forte pour faire barrage à la Russie. Talleyrand déclara au tsar : « C’est à vous de sauver l’Europe et vous n’y parviendrez qu’en tenant tête à Napoléon. » Ou encore : « le Rhin, les Alpes, les Pyrénées sont la conquête de la France ; le reste est la conquête de l’Empereur ; la France n’y tient pas. » Rien d’étonnant, dès lors, à ce que Napoléon ne put obtenir quoi que ce soit à Erfurt.

Entrevue d’Erfurt (27 septembre – 14 octobre 1808)

Napoléon intervint en Espagne dès novembre 1808. Son offensive s’orientait résolument vers le sud en passant par Burgos où l’armée espagnole principale, du général Castanos, engageant 45 000 hommes, fut vaincue par Lannes, laissant entre 4 000 et 9 000 morts et 3 000 prisonniers sur le terrain. Ney poursuivait les restes de cette armée en direction de Madrid, le général Moncey assiégea Saragosse, le général Gouvion Saint-Cyr s’empara de la Catalogne, le maréchal Lefebvre fonça sur les Astries, le maréchal Victor descendait au centre de la péninsule vers Valladolid. Ce dernier fut bloqué dans des défilés gardés par des batteries espagnoles, fin novembre. Il fallut un acte de témérité incroyable de la cavalerie polonaise pour passer. Napoléon avait décidé cette manœuvre, s’attirant la réponse : « impossible sire ! » et Napoléon de répliquer : « impossible, je ne connais pas ce mot-là. » Ainsi, les Polonais intégraient la Garde impériale, Napoléon leur disant : « Je vous reconnais pour ma plus brave cavalerie. » La route de Madrid, objectif principal de l’empereur, était ouverte. Napoléon entra dans Madrid le 4 décembre et se lança à l’assaut des débarqués anglais au Portugal fin décembre. Apprenant que le danger autrichien se précisait, Napoléon confia à Soult la mission de rejeter les Anglais à la mer, ce qu’il fit sans pour autant les détruire à La Corogne le 16 janvier 1809. Les Anglais avaient tout de même perdu 6 000 hommes.

Le 18 février, Lannes termina l’atroce siège de Saragosse : après 50 jours de courageuse résistance et une ingénieuse offensive, déplorant 54 000 morts sur les 100 000 âmes que comptait la ville, Saragosse capitula. A Medellin, le 28 mars, Victor étrilla une armée espagnole, faisant 12 000 victimes et 7 000 prisonniers des 35 000 Espagnols avec des pertes françaises comparablement ridicules, de l’ordre de 300 morts. L’Espagne était presque « pacifiée », Napoléon devait s’en aller combattre l’Autriche.

Joseph retrouva Madrid le 22 janvier 1809 et travailla d’arrache-pied pour assoir son pouvoir dans la durée par une politique d’apaisement et des négociations. Napoléon, même éloigné, ne voulait rien entendre. Une fois hors de Madrid, la guerre était partout. Joseph, chef des armées en Espagne, ne l’était en réalité en rien. Constamment humilié, sans aide financière ni renforts, n’ayant aucun ascendant sur les maréchaux de son frère, Joseph demanda à abdiquer, son frère lui refusa ce droit également. Soult, qui se voyait roi du Portugal, fut repoussé par le retour les Anglais de Wellesley.

Joseph Fouché (1759-1820)

L’Autriche se préparait à n’en plus douter à la guerre. Mais d’abord, une opposition parlementaire se faisait plus forte en France. Les parlementaires boudaient surtout l’appel toujours plus hâtif des classes de conscrits pour l’armée : Napoléon venait d’appeler, en septembre 1808, la classe 1809 et partiellement la classe 1810 ! Mais si cette opposition, sans aucun recours contre le pouvoir, fut rapidement écrasée, Cambacérès craignait qu’elle ait entrainé un « complot ». L’intrigue tournait autour du rapprochement entre deux hommes que tout opposait : Fouché et Talleyrand. Fouché, craignant pour sa place, s’inquiétait, pour sa part, de la succession de l’Empereur et le disait à tous. Alors, Fouché et Talleyrand mêlèrent leurs plans : mettre Murat sur le trône et faire une alliance avec l’Autriche qui se réarmait. Savary et Rémusat confirmèrent que Talleyrand et Fouché se retrouvaient, d’abord en privé (chez madame de Rémusat entre autres) puis en public. Napoléon, de retour à Paris, convoqua les deux intéressés et quelques autres. L’Empereur explosa particulière contre Talleyrand : « Vous êtes un voleur, un lâche, un homme sans foi. Vous avez toute votre vie manqué à tous vos devoirs. Vous avez trahi, trompé tout le monde. Il n’y a rien pour vous de sacré ; vous vendriez votre père. Je vous ai comblé de biens, et il n’y a rien dont vous ne soyez capable contre moi […] Tenez, vous êtes de la merde dans un bas de soie ! » Talleyrand, pourtant, ne fut en rien disgracié et sa relation avec Napoléon se normalisa rapidement. Fouché reçut un sévère avertissement : « Occupez-vous de la Police et non des affaires étrangères à votre ministère ». Du reste, la question dynastique fut explorée. On doutait de la fertilité de Napoléon car aucun enfant ne naissait de l’union impériale avec Joséphine de Beauharnais. La naissance du petit Léon, fils de Napoléon et d’une maîtresse, fit vaciller la place, pourtant centrale, des Beauharnais dans la famille impériale. Pour assurer le futur de la dynastie, Napoléon allait devoir divorcer de Joséphine et se remarier pour avoir un héritier. Talleyrand était évidemment en faveur d’un mariage avec une Habsbourg. Mais Napoléon refusait pourtant la question du divorce, il y avait plus urgent : l’Autriche menaçait.

Sources (texte) :

Marill, Jean-Marc (2018). Histoire des guerres révolutionnaires et impériales 1789-1815. Paris : Nouveau Monde éditions / Ministère des Armées, 544p.

Lentz, Thierry (2018). Le Premier Empire. Paris : Fayard / Pluriel, 832p.

Sources (images) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Maurice_de_Talleyrand-P%C3%A9rigord (Talleyrand)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pie_VII (Pie VII, pape)

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisa_Bonaparte (Elisa Bonaparte)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_IV_(roi_d%27Espagne) (Charles IV d’Espagne)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_VII (Ferdinand VII, roi d‘Espagne)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Manuel_Godoy (Godoy)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques-R%C3%A9gis_de_Cambac%C3%A9r%C3%A8s (archichancelier Cambacérès)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Bonaparte (Joseph Bonaparte)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Entrevue_d%27Erfurt (entrevue d’Erfurt)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Fouch%C3%A9 (Fouché)

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