La Révolution française et les guerres révolutionnaires (partie VII) : la campagne d’Italie (1796-1797)

La Révolution française et les guerres révolutionnaires (partie VII) : la campagne d’Italie (1796-1797)

Ayant largement progressé en Italie, Bonaparte avait supporté le principal des actions militaires de l’Autriche sur un front que le Directoire n’avait de cesse de considérer comme secondaire. Et ce malgré ses grandes victoires à Montenotte ou encore à Castiglione. Le siège de Mantoue suivait son court. Bonaparte reçut l’ordre de foncer vers le Tyrol pour faire une diversion en faveur des armées de Moreau et Jourdan. Wurmser, qui avait intercepté cet ordre, mit au point un plan invitant Bonaparte à s’aventurer dans le Tyrol pour mieux lui couper ses arrières, délivrer Mantoue, et annihiler l’armée d’Italie française. Plan intelligent mais dangereux. Si le général Bonaparte décidait de ne pas suivre le plan de Carnot, la position autrichienne deviendrait intenable. Or, Bonaparte porta et portera toujours une attention particulière au renseignement. C’est ainsi qu’il apprit le plan de Wurmser. Bonaparte forgea alors son plan en front inversé pour contrer le plan autrichien. Les actions allaient encore se dérouler autour de Mantoue et du lac de Garde.

Première campagne d’Italie (1796-1797)

Bonaparte, avec 32 000 Français, attaqua d’abord au nord du lac une colonne autrichienne de 25 000 hommes. Un semblant de déjà vu frappait l’armée autrichienne qui avait à nouveau opté pour une scission de son armée. Bonaparte jouait avec le feu : il voulait que Wurmser s’avance trop au sud, lui interdisant tout secours à la colonne autrichienne au nord du lac de Garde, pour écraser ensuite cette même colonne, couper les arrières de Wurmser par la même occasion et le rattraper pour le vaincre avant qu’il n’atteigne Mantoue et sa garnison de 16 000 hommes. Bonaparte comptait sur une condition physique de ses soldats à toute épreuve alors que ces derniers n’étaient pas assez nourris. Comme souvent, Bonaparte avait prévu les marches à effectuer et comptait sur une grande vitesse de déplacement, ce qui sous-entendait une marche forcée.

Général André Masséna (1758-1817)

Lancée le 2 septembre, l’offensive de Bonaparte atteignit Trente le 5 et fit perdre à la colonne autrichienne au nord du lac de Grade la moitié de ses effectifs ! La capitale du Tyrol tombait ainsi en 3 jours. Bonaparte s’employa alors à foncer au sud-est pour rattraper Wurmser. Les divisions de Augereau et Masséna, par exemple, marchèrent 60 km sur des chemins difficiles en une journée ! Dois-je rappeler qu’une armée normale, comme celle des Autrichiens, parcourt 25 km sur chemin praticable en un temps similaire ? Ainsi, dès le 7 septembre, Bonaparte attaquait les arrières de Wurmser. Celui-ci ne parvenait pas à y croire, il pensait Bonaparte vers Trente ou bien enfoncé dans le Tyrol. Le 8 septembre au matin, Masséna et Augereau défaisaient les Autrichiens qui perdaient 5 000 hommes et les poursuivaient jusqu’à Vicence. Les soldats Français, après une telle marche, se montraient supérieurs aux Autrichiens. Donnons l’exemple des hommes de Masséna qui, en quatre jours, avaient ainsi marché 150 km et combattu lors de trois batailles, tout cela en mangeant trop peu. Wurmser atteignit finalement Mantoue et renforça la garnison le 13 septembre mais était vaincu à nouveau. La ville comptait désormais une garnison de 28 000 hommes ! Wurmser échoua lors d’une tentative de sortie.

Une nouvelle armée autrichienne fut envoyée en Italie pour secourir Mantoue. Celle-ci, commandée par le feld-maréchal Alvinzy, était forte de 50 000 hommes. Ainsi, en comptant la garnison de Mantoue, réduite par les dernières sorties, plus de 70 000 Autrichiens s’en allaient faire la guerre à 41 000 Français de l’armée d’Italie. Les Autrichiens divisèrent à nouveau leur armée en deux colonnes (c’est une obsession !), qui devaient se rejoindre à Verone pour fondre sur Mantoue. Bonaparte, lui, centra son armée vers Rivoli. L’offensive autrichienne, lancée le 1er novembre, bouscula la faible défense française à Trente qui reflua vers Rivoli après avoir ralenti l’adversaire. Bonaparte fit de sévères reproches à cette division. Renforcés par le général Joubert, les Français tinrent désormais leur position contre la colonne autrichienne la plus faible. Masséna fut également repoussé au nord, Bonaparte décida d’aller en personne mettre un frein à la progression autrichienne.

Général Napoléon Bonaparte (1769-1821) à Arcole

Le rapport de force devint intenable pour Bonaparte qui, le 12 novembre 1796, attaqua Caldiero avec 13 000 hommes mais fut repoussé en perdant près de 2 000 hommes. Bonaparte devait changer de stratégie. Il tenta alors l’ambitieuse manœuvre d’Arcole : passer sur les arrières d’Alvinzy en prenant le pont d’Arcole et couper le feld-maréchal de sa ligne de communication. Avec une poignée d’hommes, Bonaparte risqua sa vie face aux Croates autrichiens qui tenaient le pont. Bonaparte manqua de mourir dans cette bataille mais fut secouru à trois reprises (notamment par le général Lannes qui, blessé et venu de Milan, couvrit la retraite de Bonaparte et fut blessé à trois reprises). Cet obstacle imprévu permit à Alvinzy de réagir et de défendre Arcole. Bonaparte avait échoué dans son plan de prendre à revers le feld-maréchal mais avait stoppé la progression autrichienne et empêché la concentration des deux colonnes à Verone. Au demeurant, Bonaparte s’empara enfin d’Arcole le 17 novembre pour rapidement la reperdre : il y avait urgence plus au nord. Les Français avaient cédé face à la seconde colonne autrichienne près de Rivoli. Bonaparte prit toujours plus de forces du siège de Mantoue pour combler ses pertes et se porta au nord où il put vaincre la seconde colonne autrichienne le 21 novembre. Alvinzy, apprenant cet échec, décida de se replier, son armée ayant été saignée à blanc avec près de 10 000 hommes tués, blessés ou prisonniers. Wurmser effectua, depuis Mantoue, une nouvelle sortie le 23 novembre sur les arrières de Bonaparte, avec 8 000 hommes. Une telle sortie, effectuée à peine trois ou quatre jours plus tôt, aurait gravement déstabilisé l’armée d’Italie. Effectuée trop tard, la sortie ne parvint pas à briser le siège et occasionna 800 pertes supplémentaires pour les Autrichiens.

Bataille du pont d’Arcole (1796), Bonaparte en première ligne

Qu’à cela ne tienne, l’Autriche lança une quatrième armée contre le général Bonaparte ! Le Saint Empire Romain délivrait contre ce dernier toutes ses ressources. Le feld-maréchal Alvinzy, qui avait démontré son potentiel et n’avait pas été vaincu dans une grande bataille, prit la tête de cette quatrième armée. Le Directoire se décida enfin à considérer le théâtre italien comme le principal, suite aux échecs répétés de Jourdan et Moreau en Allemagne. De faibles renforts portèrent l’armée de Bonaparte à 45 000 hommes contre une armée de 50 000 Autrichiens (sans compter Mantoue).

Bonaparte voulait maintenir le siège sur Mantoue tout en défendant entre Rivoli et Legnago. Pour ce faire, l’armée française était disposée en échelons : positionnés à des points stratégiques dans un petit périmètre. Chaque échelon, isolé des autres, devait pouvoir supporter une attaque surprise de l’ennemi. Bonaparte avait ainsi l’intention de recevoir l’information lui disant quel échelon était engagé par l’ennemi pour envoyer des échelons disposés en réserve sur les points chauds afin de créer une masse de manœuvre suffisante pour repousser l’ennemi. Le périmètre étant petit, l’information mais aussi les mouvements des soldats français seraient rapides. Bonaparte entendait ainsi apporter, depuis sa position centrale dans son dispositif défensif, une réponse rapide à n’importe quel endroit de son dispositif. Les Français, ainsi disposés en défense, laissaient effectivement l’initiative à l’ennemi. Alvinzy pouvait attaquer où il le souhaitait la position française mais des renforts français seraient très rapidement acheminés contre ce point déterminé par les Autrichiens. En faisant mouvement, les Français risquaient cependant de creuser une faille dans leur dispositif défensif. C’est pourquoi les échelons diamétralement opposés à celui ou ceux sous attaque, géographiquement parlant, devaient se charger de couvrir cette brèche. Ces échelons non engagés chargés de couvrir le dispositif français ne servaient pas qu’à maintenir la cohérence de la défense en empêchant l’infiltration autrichienne sur les arrières des Français mais pouvaient également être engagés dans le but précis de couper la retraite de l’ennemi. Un tel dispositif parait à toutes les possibilités et permettait de défendre partout sans égrainer de manière excessive son armée : une démonstration de l’art opératif.

Général Charles Pierre François Augereau (1757-1816)

Alvinzy attaqua la position française en trois colonnes séparées. Le 8 janvier 1797, le général français Augereau était attaqué à l’est de Legnago. Tout semblait indiquer que l’offensive autrichienne partirait de l’est pour délivrer Mantoue en allant vers l’ouest. Mais Bonaparte garda son calme et attendit de comprendre tout le plan autrichien. Du reste, Augereau repoussait les Autrichiens avec les généraux Lannes et Masséna. La première attaque était repoussée le 12 janvier. Bonaparte comprit que l’offensive depuis l’est tenait peut-être plus de la diversion que de l’offensive principale. En effet, Joubert était attaqué au nord. Bonaparte envoya une lettre à son général : « Il est très nécessaire que je sache si l’attaque que l’on vous fait est une attaque réelle, égale ou supérieure à vos forces, ou si c’est une attaque secondaire et pour donner le change. » La lucidité de Bonaparte et sa confiance en la puissance des renseignements sont remarquables. Il cherchait encore à savoir si les Autrichiens rusaient à l’est pour passer en force au nord et délivrer Mantoue, ou si la manœuvre était inverse : faire diversion au nord pour asséner le coup principal depuis l’est et délivrer Mantoue. Bonaparte, pour le moment, gardait son centre de gravité en position centrale. Contrairement à nombre de généraux, Bonaparte ne prit aucune décision précipitée. Il restait calme et attendait une véritable urgence. Il put ainsi déterminer que l’attaque au nord était celle qui méritait plus d’attention et fit manœuvrer ses hommes vers Rivoli.

Antoine Lasalle, ici en général (1775-1809)

Le plateau de Rivoli était assailli depuis le 12 janvier par six colonnes autrichiennes, buttant sur la résistance opiniâtre du général Joubert. Une force significative devait être laissée au sud pour contrer les autres colonnes autrichiennes. Amputée de ces forces ainsi que celles laissées sur le siège de Mantoue, Bonaparte disposait, pour la grande bataille de Rivoli, de 23 000 hommes. Joubert vit débarquer Bonaparte à 2h du matin le 14 janvier. Joubert, qui se battait fusil à la main au milieu de ses hommes, disposait d’une artillerie mieux placée que celle des Autrichiens. Masséna vint prêter main forte alors que ses hommes avaient marché toute la nuit. Alvinzy mettait en difficulté l’aile gauche française et décida de reporter ses efforts au centre pour capturer le plateau de Rivoli. La cavalerie française, dont un certain Antoine Lasalle qui se distingua avec seulement 200 cavaliers, repoussa les Autrichiens. San Marco, point stratégique de la bataille et qui assurait la cohérence autrichienne, était ainsi repris par les Français. La défaite autrichienne était assurée et Lasalle, fougueux chef d’escadron de cavalerie, poursuivit l’ennemi sur des terrains difficiles. Bonaparte, fiévreux depuis début janvier, tenait sa victoire.

Bataille de Rivoli, le général Bonaparte au centre (13 et 14 janvier 1797)

Pour compléter la victoire, Joubert poursuivit Alvinzy avec 15 000 hommes et écrasa une colonne autrichienne entière dans la foulée. Alvinzy, par la bataille de Rivoli, venait de perdre plus de la moitié de ses 28 000 hommes. 3 000 blessés, laissés à Trente, vinrent alourdir le bilan autrichien. Bonaparte et Masséna n’eurent pas droit au repos : il fallait partir au sud pour contrer une dernière colonne autrichienne qui venait de percer la défense française. Le général Sérurier, qui tenait le siège de Mantoue, fut attaqué par la colonne autrichienne le 16 janvier. Bonaparte et Masséna débouchèrent à temps sur le champ de bataille pour défaire cette dernière colonne. Les hommes de Masséna venaient encore de parcourir 60 km après avoir combattu à Rivoli alors même qu’ils avaient marché toute la nuit précédente (s’étonne-t-on encore ?). Les Autrichiens, dont les arrières étaient coupés par Augereau, stupéfaits de trouver Bonaparte dans leur dos, se rendirent. La forteresse de Mantoue, devant les échecs répétés des secours et ravagée par la maladie, fit de même le 2 février 1797. Wurmser achevait de signer le désastre de l’armée autrichienne. Aux 27 000 hommes perdus par Alvinzy s’ajoutaient ainsi les 16 000 prisonniers de Mantoue et une puissante artillerie.

Reddition de Mantoue (2 février 1797)

Dans la foulée, Bonaparte écrasa l’armée papale le 4 février à Bologne. Le Pape avait fait alliance avec les Autrichiens. L’armée d’Italie progressa en Italie vers le centre du pouvoir papal et une paix fut signée dès le 16 février. Ainsi, les Français de l’armée d’Italie, venaient avec quelque 55 000 hommes, de vaincre 200 000 Autrichiens, faisant 80 000 prisonniers et 20 000 tués. Bonaparte reçut 20 000 hommes en renforts et marcha sur Vienne avec 40 000 hommes, laissant 20 000 hommes à Joubert pour sécuriser le Tyrol. Bonaparte prononça alors un discours révélateur : « La maison d’Autriche […] se trouvera réduite, à la fin de cette sixième campagne à accepter la paix que nous lui accorderons, et à descendre, dans la réalité, au rang des puissances secondaires, où elle s’est déjà placée en se mettant aux gages et à la disposition de l’Angleterre. » Pourtant, le général Bonaparte n’était pas encore à Vienne. L’archiduc Charles, très compétent jeune général autrichien, formait une nouvelle armée avec les restes des quatre précédentes. Seulement cette nouvelle armée, la cinquième, était en réorganisation. Bonaparte agissant rapidement, il défit l’archiduc Charles et ses 27 000 hommes à Valogne le 16 mars. Charles tenta alors d’attirer Bonaparte hors du chemin menant à Vienne mais n’y parvint pas. L’archiduc fut vaincu à nouveau, occasionnant 5 000 prisonniers dont 4 généraux.

Joubert, après avoir efficacement écrasé la révolte qui grondait dans le Tyrol, put enfin rejoindre l’armée d’Italie, assurant la gauche de Bonaparte. Ce dernier demanda l’entrée en campagne des armées sur le Rhin pour soutenir son effort. L’armée d’Italie était bien seule. Un premier armistice fut refusé par Vienne. Les armées sur le Rhin, commandées par Hoche et Moreau, n’attaquèrent qu’au jour de la signature de l’armistice, demandé par l’Autriche et accepté par le général Bonaparte. L’offensive sur le Rhin, rassemblant 130 000 Français contre 120 000 Autrichiens, eut juste le temps de commencer avant que le traité de paix de Campoformio ne soit effectif le 18 octobre 1797. Bonaparte achevait l’Autriche et rapportait des millions au Directoire. Mais cette manne soudaine avait un prix : Bonaparte gérait sa politique seul, sans en référer au Directoire. Il discuta les termes de la paix et mit fin à la Première Coalition seul. Bonaparte outrepassa le Directoire qui ne pouvait se passer de lui et le laissa donc faire.

L’Autriche cédait la Belgique, la rive gauche du Rhin, la Lombardie et recevait les états vénitiens. Les îles Ioniennes revenaient à la France. Du reste, Bonaparte était le seul vainqueur de la guerre contre l’Autriche, il avait vaincu cinq armées aux ordres des prestigieux Beaulieu, Wurmser, Alvinzy et Charles.

En France, les royalistes tentèrent de déstabiliser le Directoire depuis la Suisse. De nouvelles élections affaiblirent effectivement le Directoire mais les modérés, non les royalistes, en récoltèrent les fruits. Hoche, ministre de la guerre, songea à marcher sur Paris mais y renonça. Bonaparte, lui, n’hésita pas et procéda à un coup de force pour conforter le Directoire dans sa position le 4 septembre 1797 (18 Fructidor an V) : sauvant à nouveau le régime. Mais l’association Bonaparte-Barras, qui contrôlait la situation, durerait-elle ? Le coup du 18 Fructidor éliminait la nouvelle droite et entrainait le Directoire vers l’extrême gauche. S’il n’exécutait pas, le Directoire déportait vers les colonies, tuant indirectement par les maladies tropicales. Les religieux étaient persécutés et 98 députés jugés gênants furent écartés en mai 1798 pour tenir les Jacobins éloignés. Le Directoire gagnait un an de survie.

Sources (texte) du double dossier sur la période 1789-1815 :

Gaxotte, Pierre (2014). La Révolution française. Paris : Tallandier, 529p.

Marill, Jean-Marc (2018). Histoire des guerres révolutionnaires et impériales 1789-1815. Paris : Nouveau Monde éditions / Ministère des Armées, 544p.

Lentz, Thierry (2018). Le Premier Empire. Paris : Fayard / Pluriel, 832p.

Sources (images) :

http://www.napopedia.fr/fr/Campagnes/uitalie (Première campagne d’Italie)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Mass%C3%A9na (général Masséna)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_d%27Italie (général Bonaparte à Arcole)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_du_pont_d%27Arcole (bataille du pont d’Arcole)

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Charles_Th%C3%A9venin_(busto)_-_Augereau_au_pont_d%27Arcole.jpg (général Augereau)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Charles_Louis_de_Lasalle (Antoine Lasalle)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Rivoli_(1797) (bataille de Rivoli)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Mantoue_(1796-1797) (reddition de Mantoue)

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