Le Premier Empire et les guerres napoléoniennes (partie IX) : la retraite de Russie et l’étoffement de la Sixième Coalition (1812-1813)

Le Premier Empire et les guerres napoléoniennes (partie IX) : la retraite de Russie et l’étoffement de la Sixième Coalition (1812-1813)

Moscou tomba et brûla. La Grande Armée, sombrant dans la débauche, signa la fin d’une épopée commencée en 1805 à Boulogne, où elle fut fondée. L’incendie, volontairement déclenché par le gouverneur Rostopchine, aidé du vent, ravagea Moscou (qui n’était pas la capitale), détruisant 7 000 bâtisses sur 9 500. Napoléon offrit la paix plus d’une fois. Le tsar y resta sourd, ayant trop sacrifié déjà, soutenu par les Anglais et les Suédois. Bernadotte, d’ailleurs, l’avait persuadé de ne pas renoncer devant Napoléon, consumant sa trahison envers son ancien commandant mais, surtout, inadmissible, envers les hommes qu’il dirigeait autrefois. Il lorgnait sur la couronne française. Retenu à Moscou, Napoléon apprit la chute de Madrid, à l’autre bout de son empire. L’armée de Koutouzov se reformait d’ailleurs. Le ravitaillement peinait à être assuré. Murat voulait retrouver son trône et communiquait déjà avec l’ennemi pour le sauver. Napoléon, pourtant, n’écouta pas les avertissements de de Davout, Ney, Murat, Berthier et Caulaincourt (Relations extérieures). Il refusait de croire l’hiver russe si dur. Le 20 octobre, enfin, il ordonna la retraite, comptant retraiter en Pologne et juger alors de la suite. Le maréchal Mortier, sans raison justifiable, fit sauter le Kremlin avant de partir.

Moscou en flammes après sa prise en 1812

Quittant Moscou avec 100 000 hommes, Napoléon voyait se dresser devant lui les 90 000 hommes de Koutouzov. L’empereur décida ainsi de reprendre la route de l’aller, pourtant déjà dévastée, après un accrochage de 30 000 Russes contre 25 000 hommes d’Eugène à Malo-Jaroslavetz le 24 octobre, pourtant victoire française. Arrivée à Smolensk le 9 novembre, la Grande Armée était réduite à 70 000 hommes. L’hiver s’installait et, avec lui, le froid intense dès la mi-novembre. Les soldats, indisciplinés, pillèrent les réserves de nourritures, provoquant le chaos. La différence de langue n’arrangeait rien. Seule la Garde impériale restait disciplinée. Au nord, Wittgenstein prenait sa revanche sur Gouvion Saint-Cyr en triomphant malgré une belle résistance de sa part. Rejoint par Victor, Gouvion Saint-Cyr devaient assurer le nord. Ney, lui, hérita de la tâche particulièrement ardue d’assurer l’arrière-garde de cette Grande Armée talonnée par les Russes. Ney mena d’impressionnants combats après Smolensk. Koutouzov, poussé par Alexandre Ier à l’action, perdit la moitié de son armée : 50 000 hommes, dans la poursuite de la Grande Armée (dont 10 000 au combat seulement). Napoléon, lui, ne commandait plus qu’à 36 000 hommes aptes au combat après Smolensk ! Tout comme les marins français capturés ou encore les prisonniers français en Espagne et au Portugal, les prisonniers français en Russie subirent les pires châtiments, des traitements inhumains. Les capturés étaient brûlés vifs, dénudés, empalés, enterrés vivants … Chose qui est trop souvent oubliée. Les estimations oscillent entre 30 000 et 80 000 soldats ayant subi ce genre de traitement. Le tsar lui-même, horrifié par leur sort, tenta d’en sauver quelques-uns en payant !

Bataille de la Bérézina (26-29 novembre 1812)

Arrivés au niveau de la Bérézina, les 35 000 hommes de la Grande Armée (à quoi il faut ajouter 10 à 15 000 blessés ou trainards) étaient menacés d’anéantissement. Le plan russe prévoyait d’y détruire l’armée de Napoléon par la fermeture de cette nasse que deux pinces de forces russes se rejoignant matérialisaient. Par le courage des pontonniers qui bâtirent deux ponts dans les eaux glaciales et l’héroïsme de 16 000 hommes d’Oudinot et Victor qui tinrent la tête de pont, la majorité de la Grande Armée passa la Bérézina, échappant à la destruction. On fit sauter les ponts à l’arrivée des Russes le 29 novembre à 7h, condamnant 5 000 à 10 000 hommes, blessés, trainards et une division de soldats. Du reste, cette « bataille de la Bérézina » que l’on voit comme la défaite décisive essuyée par Napoléon en Russie, est en fait une victoire tactique, très couteuse certes. Les défaites en Espagne, la nécessité d’une nouvelle armée et l’affaire Malet poussèrent Napoléon à abandonner l’armée pour Paris le 5 décembre malgré la consternation de ses maréchaux. L’effet du départ de Napoléon et des températures atteignant -30° Celsius, furent très néfastes pour les restes de la Grande Armée. De plus, l’empereur avait confié à Murat cette armée fantôme, sûrement pour montrer sa confiance à un maréchal qu’il perdait progressivement. Davout ou Eugène auraient fait de bien meilleurs candidats à ce poste. Les pertes furent nombreuses jusqu’à Vilna. A nouveau, il fut impossible de gérer la distribution de nourriture devant ces hommes affamés. Murat, désormais commandant, ordonna le départ de Vilna en voyant les Russes arriver, abandonnant plus de 100 canons. Les 13 et 14 décembre, la Grande Armée franchissait à nouveau le Niémen, protégée par l’infatigable Ney. La campagne de Russie était terminée. Murat devait tenir en Pologne avec ses 25 000 hommes.

Campagne de Russie (juin-décembre 1812)

Dresser le bilan de cette campagne de Russie est très complexe car les informations manquent. Pourtant, écrire que 500 000 hommes de la Grande Armée ont péri durant cette campagne est aussi faux que répandu. Entre 550 et 560 000 hommes passèrent, à un moment ou un autre, le Niémen. Des corps prussiens, autrichiens, saxons, westphaliens et même français, quittèrent la Grande Armée pour repasser le Niémen pendant la retraite, soit environ 130 000 hommes. Environ 25 000 à 30 000 hommes repassèrent le Niémen avec Murat (généralement les seuls pris en compte). On estime le nombre de prisonniers faits par Koutouzov de 150 000 (chiffre de Koutouzov) à 190 000 (les historiens). Enfin, 50 à 60 000 hommes auraient déserté et se seraient installés et cachés en Russie. Reste alors entre 160 et 185 000 hommes réellement perdus pour la Grande Armée. Par sécurité face à des chiffres flous, le nombre de 200 000 semble plus correct, dont la moitié périrent au combat et l’autre de faim, froid, maladie. Les Russes, eux, perdirent environ 210 00 à 300 000 hommes, dont environ 175 000 au combat (chiffres peu fiables).

La France était sur le déclin et allait affronter l’Europe entière. Loin d’un écho à 1792, les soldats français allaient affronter des armées plus massives et plus acharnées car gagnées par un nationalisme nouveau, notamment russe et allemand. Là commençait la guerre des peuples, clôturant celle des souverains, préfigurant les guerres du XIXe et surtout du XXe siècle. La Confédération du Rhin ne trahissait pas encore, du fait de l’énergie déployée par Napoléon pour mettre sur pied une nouvelle armée.

Napoléon dirigeait, même éloigné. Cambacérès s’occupait des affaires courantes mais informait constamment l’empereur. Or le gouvernement, en l’absence de Napoléon, devait affronter un mécontentement populaire dû notamment aux conscriptions (plus de 165 000 hommes manquaient à l’appel en 1810), aux crises économique et frumentaire, occasionnant protestations et même actes criminels. L’insoumission, qui diminuait depuis 1800 pour s’établir à 13% en 1810, montait de nouveau en flèche, atteignant 45% en Belgique ! En parallèle, la fronde religieuse se faisait féroce, les royalistes s’éveillaient : l’ordre publique se dégradait. L’Angleterre cherchait à affaiblir les côtes françaises, tandis que les mauvaises nouvelles provenant de Russie s’accumulaient et étaient relayées avec de moins en moins de mensonges dans Les Bulletins de la Grande Armée publiés dans le journal officiel : le Moniteur.

Claude-François de Malet (1754-1812)

C’est dans ce contexte tendu que se déroula « l’attentat » du 23 octobre 1812. Un général déchu, Claude-François de Malet, et d’autres conspirateurs décidèrent de profiter de l’absence de Napoléon pour prononcer sa mort et instaurer une dictature ! Le 22 au soir, Malet, se présentant en général devant une caserne de la garde nationale, annonça la mort de Napoléon et l’installation d’un gouvernement provisoire dirigé par Moreau. On le crut ! Le préfet, le chef de la police secrète et le ministre de la Police en personne (Savary) furent arrêtés et promptement envoyés en prison, une salle fut préparée à l’Hôtel de Ville de Paris pour que le nouveau gouvernement puisse travailler, des bataillons furent mis à disposition ! De manière assez extraordinaire, personne ne doutait des informations. Une dernière étape et le coup serait réussi pour Malet : neutraliser le gouverneur de Paris, le général Hulin. Ce dernier n’était pas crédule, alors Malet dégaina et tira, atteignant le gouverneur au visage sans le tuer (lui donnant le surnom de « général bouffe la balle »). Malet fut appréhendé – enfin ! – peu après. Le coup d’Etat était manqué. Tous les conspirateurs furent rattrapés. L’affaire n’avait duré que quelques heures. Des 24 complices, 14 furent condamnés à mort, dont Malet. Du reste, ce coup manqué n’était pas si différent du 18 Brumaire. Des soupçons, jamais confirmés, d’un cerveau royaliste derrière cette affaire est probable. Au moins Talleyrand pourrait se servir de cet échec pour faire mieux en 1814 …

Pour Napoléon, il y avait plus grave : personne n’avait, pendant ces quelques heures, pensé à nommer son fils, roi de Rome, empereur des Français à sa suite ! Il devait consolider sa dynastie. Comme après chaque campagne militaire, l’empereur procéda au renforcement de son empire. La question dynastique fut réglée avec Marie-Louise assurée dans son rôle de régence en cas d’absence de Napoléon mais aussi en cas de la mort de ce dernier, du moins pendant la minorité de Napoléon II. Napoléon se rendit en personne à Fontainebleau pour voir le pape qui, fiévreux et diminué, accepta de signer un « concordat » de Fontainebleau. La victoire était grande pour le régime. Pourtant, Pie VII se rétracta très vite et avança sa faiblesse physique pour annuler sa signature. Napoléon décida de faire fi de la rétractation du pape et publia les écrits. Il tenta d’étouffer la rétractation mais n’y parvint pas. Pour autant, des évêques furent immédiatement nommés.

Napoléon travailla sans relâche pour assurer l’intérieur et l’extérieur de son empire qui s’effritait, il se montrait pour rassurer, il en appela même au Corps législatif, qu’on n’avait pas appelé depuis un an, pour que l’empire n’implose pas alors que l’empereur s’en allait combattre. Il y parvint en obtenant un soutien fort des parlementaires quant au budget, aux conscriptions et à la guerre. Ce n’est qu’en 1812, avec la perte de 500 000 fusils en Russie, que Napoléon tenta d’instaurer une industrie de guerre pour pallier les manques. La campagne d’Allemagne en verrait perdre 200 000 supplémentaires. Napoléon tentait de motiver tout le monde mais déjà le doute s’installait et Talleyrand faisait son œuvre néfaste.

En politique extérieure, la situation était inquiétante. La Prusse, déjà, se détachait. Lors de la retraite de Russie, les éléments prussiens de la Grande Armée, dirigés par Yorck, signèrent un armistice avec les Russes le 30 décembre 1812. Le roi, lui, ne voulait pas encore briser brusquement l’alliance avec Napoléon, de peur des représailles : Augereau occupait toujours Berlin avec 12 000 hommes. La tentation était pourtant forte : la Russie assurait déjà à la Prusse le retour de ses territoires d’avant 1807. Le 7 janvier, Murat laissa le commandement à Eugène de Beauharnais, pour retrouver Naples le 4 février. Napoléon avait voulu le retenir, il était furieux du départ du meilleur cavalier d’Europe. Surtout que Murat présentait déjà des faiblesses : se déliant de l’empereur car trop attaché à sa couronne napolitaine. Alors que l’est de la Prusse se soulevait et que les armées russes avançaient, Frédéric-Guillaume III se rendit à Breslau, capitale de la Silésie, où il fut suivi par son armée. Faute d’ordres, Augereau ne put rien contre cela. Le 27 février 1813, la convention de Kalish était signée entre la Prusse et la Russie. La Prusse déclarait la guerre à la France et joignait aux 150 000 Russes 110 000 Prussiens dans cette « croisade ». Le futur était discuté, les Coalisés s’ouvraient à qui voulait. Berlin fut évacuée et les Prussiens purent s’y établir à nouveau en mars.

Les Prussiens entrèrent en Saxe rapidement. La Confédération du Rhin, dès lors, périclita. Hambourg se rebellait, bien des petits princes changeaient déjà de camp, la Saxe, consciente qu’elle ne pouvait traiter avec la Prusse ou la Russie en raison de leurs ambitions sur la Saxe et la Pologne respectivement (Frédéric-Auguste était, rappelons-le, officiellement à la tête des deux territoires), se tourna vers l’Autriche, d’apparence neutre. Vienne accepta de protéger les intérêts de la Saxe. Mais l’Autriche était surtout sur le point d’opérer, comme la Prusse, un renversement d’alliance. Napoléon demanda à François Ier de porter ses forces de 30 000 à 60 000 hommes dans la Grande Armée. L’Autriche en profita pour retirer Schwarzenberg de la Grande Armée et réarmer. L’armistice de Zeycs fut conclu avec les Russes le 30 janvier 1813. Le diplomate autrichien Metternich, très compétent dans ce rôle, jouait sur trois tableaux. Il jouait l’alliance française, la neutralité et l’alliance anti-française. Ou du moins il transitait d’une voie à l’autre dans cet ordre. Le prétexte pour réarmer l’Autriche et la désertion du corps Autrichiens affaiblissait plus encore Eugène et la Grande Armée : occasionnant l’abandon complet de la Pologne et d’une partie des troupes polonaises de Poniatowski, resté pour défendre Cracovie. L’armistice de Zeycs était semblable à celui de Kalish mais sans déclaration de guerre … Pour le moment. Le 23 avril, l’Autriche quitta l’alliance avec la France officiellement et se déclara neutre et médiateur.

Eugène de Beauharnais voyait 110 000 Russes qui recevaient des renforts le menacer. Eugène était établi sur la Vistule avec des ailes presque entièrement composées de troupes étrangères et les seules réellement capables de combattre car peu engagées en Russie. La Prusse, en rejoignant la coalition, rassembla une armée d’une taille inédite : 100 000 hommes dans l’armée et 145 000 hommes dans la Landwehr, sorte de réserve riche en volontaires. Eugène se replia sur l’Oder. Le vice-roi d’Italie recula en laissant de puissantes garnisons à Magdebourg, Berlin, Stettin … Ces forces, représentant 52 000 hommes, obligeaient la Sixième Coalition à une longue et harassante guerre de sièges et pourraient soutenir une prochaine offensive de Napoléon. Les replis d’Eugène irritèrent l’empereur au plus haut point, surtout l’abandon de l’Oder pour le sud de Berlin et, pire encore, l’abandon sans combat de Berlin dans la nuit du 3 au 4 mars ! Erreur d’une gravité politique et militaire équivalente et prononcée : laisser Berlin réduisit le temps dont disposait Napoléon. Eugène fut également vivement critiqué par l’empereur car son dispositif défensif s’appuyait sur des rivières sans avoir de tête de pont sur l’autre rive ni dispositif de défense en profondeur. Les Coalisés pouvaient mettre à mal la Grande Armée en passant un petit obstacle et en coupant la ligne d’Eugène. A la mi-avril, Napoléon rejoignit, après cinq mois d’absence, le front à nouveau, avec une nouvelle armée de 262 000 hommes (en comptant les rescapés d’Eugène) ! Seulement le manque de chevaux (17 000 cavaliers n’avaient pas de chevaux) et d’instruction des cavaliers serait une grande faiblesse, la superbe cavalerie de l’Empire était morte en Russie. L’artillerie (600 canons) était, elle, de haute qualité. Il manquait en revanche des officiers et sous-officiers, l’expérience et des fusils. Les troupes étrangères, comptant pour beaucoup dans cette nouvelle armée, n’allaient pas tarder à trahir Napoléon. Et puis, que pouvait cette armée contre la masse d’hommes dépêchée par la moitié de l’Europe ?

Sixième Coalition contre Napoléon en août 1813 (lorsque l’Autriche aura rejoint la guerre)

Pourtant, Napoléon avait raclé les fonds de tiroirs, bataillé pour trouver les hommes et l’argent, avait exigé une contribution allemande et eu recours au crédit, chose qu’il rechignait à faire. Il fallait ajouter 150 000 hommes au compte qui tenaient diverses places depuis la retraite d’Eugène en Prusse orientale et en Pologne mais aussi l’armée en Espagne ! L’Empire français avait encore de la ressource. Pour autant, il devenait urgent pour l’empereur de renouer avec la victoire : il en allait des couronnes d’Espagne, de Hollande, de Westphalie et même peut-être de France. Seules des victoires pourraient rassurer le Danemark et la Confédération du Rhin tout en empêchant l’Autriche de franchir le pas. La Suède, par ailleurs, marchait vers la guerre, officiellement. Bernadotte avait rejoint son armée sur le continent le 26 avril 1813 : l’empereur devrait affronter son ancien maréchal sur le champ de bataille. La campagne de Saxe s’ouvrit sur une note amère : A Rippach, le 1er mai 1813, les premiers combats virent le maréchal Bessières emporté par un boulet, ce qui toucha Napoléon.

Sources (texte) :

Marill, Jean-Marc (2018). Histoire des guerres révolutionnaires et impériales 1789-1815. Paris : Nouveau Monde éditions / Ministère des Armées, 544p.

Lentz, Thierry (2018). Le Premier Empire. Paris : Fayard / Pluriel, 832p.

Sources (images) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Prise_de_Moscou (Moscou en flammes)

https://www.napopedia.fr/fr/Campagnes/berezina (bataille de la Bérézina)

https://www.napopedia.fr/fr/Campagnes/russie (carte campagne de Russie)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Fran%C3%A7ois_de_Malet (général Malet)

https://www.wikiwand.com/fr/Charles_XIV_Jean (Sixième Coalition en août 1813)

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