La guerre du Péloponnèse (partie IV) : Pylos, Délion, la guerre partout (426-424 av. J.-C.)

La guerre du Péloponnèse (partie IV) : Pylos, Délion, la guerre partout (426-424 av. J.-C.)

Rappel : En totale rupture avec les guerres précédentes, la guerre du Péloponnèse vit les Etats grecs former des troupes légères non-conventionnelles. Pour Athènes, il n’était pas question d’affronter les redoutables hoplites péloponnésiens. C’est ainsi que la guerre du Péloponnèse fut bien davantage caractérisée par des sièges, des batailles navales, des raids, du pillage, de la piraterie et l’emploi d’archers, de peltastes, de frondeurs et de cavaliers. Pour les Grecs, il n’était pas noble de tuer à distance comme le faisait un archer. Mais durant la guerre du Péloponnèse, il fut de moins en moins question de noblesse et de plus en plus d’efficacité. Après les invasions péloponnésiennes de l’Attique en 431 et 430 av. J.-C.[1] et la peste qui décima Athènes subséquemment à l’invasion de 430, les Spartiates n’osèrent pas réitérer l’invasion de l’Attique en 429 av. J.-C. de peur de contracter la maladie. A la place, Archidamos II décida de poser un siège sur Platées, toujours impunie depuis son massacre des soldats Thébains en 431 av. J.-C. Ayant obtenu une promesse d’aide de l’allié athénien, les Platéens refusèrent de négocier avec Archidamos. Pourtant, Athènes n’était pas à côté. La cité démocratique ne protégeait pas même les champs de l’Attique visibles depuis ses murs, il était illusoire de penser qu’elle protègerait Platées, située de l’autre côté du Cithéron. Alors que les Platéens luttaient seuls face aux Spartiates, Athènes obtenait la chute de Potidée, assiégée depuis 432 av. J.-C. et punirent les civils d’un exode. En 428 av. J.-C., les adversaires d’Athènes à Mytilène, favorables à une oligarchie et poussés à la révolte par Sparte, se soulevèrent. Athènes réagit rapidement pour châtier son tributaire et posa immédiatement le siège sur Mytilène. Sans aide d’Athènes, Platées tomba fin 428 av. J.-C., les hommes furent exécutés, les femmes et enfants réduits en esclavage. Sans aide de Sparte, Mytilène tomba en 427 av. J.-C. et ses habitants furent réduits en esclavage. Par crainte de se montrer faible ou par vengeance, Athènes et ses adversaires bafouaient une autre tradition en châtiant les civils. En 427 av. J.-C. Corcyre se déchira dans une guerre civile entre les riches oligarques et le peuple démocrate. Spartiates comme Athéniens envoyèrent des flottes soutenir leur camp, enveniment le conflit.


[1] Dans cet article et ce dossier, toutes les dates sont sous-entendues avant Jésus-Christ, sauf indication contraire.

Aucune invasion de l’Attique n’eut lieu en 426, prétendument à cause d’un tremblement de terre ; bien plus probablement parce que les Spartiates craignaient la peste, qui connaissait une recrudescence à Athènes. Celle-ci n’avait jamais tout à fait disparu mais semble avoir été surmontée après ce second pic de 426. En quatre ans, la peste infligea à Athènes des pertes éminemment plus lourdes que n’importe quelle bataille terrestre ou maritime. Même le désastre de Sicile en 413 – dont nous parlerons – ne saurait faire compétition. En nous appuyant sur les chiffres avancés par Thucydide, on estime que la peste emporta plus du tiers des hoplites d’active et de réserve (10 000 hommes perdus) et 30% des cavaliers (300 hommes perdus). La cavalerie, seule arme contre les invasions péloponnésiennes, vit ses effectifs plus durement amputés par une année de peste que par les trente années précédentes.

Globalement, il faudra environ dix ans à Athènes pour retrouver son potentiel militaire après la peste de 430. Si la population fut touchée dans les mêmes proportions que l’armée, alors quelque 60 000 des 200 000 habitants d’Athènes durent succomber, la plupart la première année. Un tel trou démographique fit plus que grever le potentiel militaire de la cité-État ; nombre de famille perdirent la capacité de s’occuper de leurs terres (pour causes de morts trop nombreuses ou d’infirmes). Militairement parlant, la disparition de ces non-combattants (femmes, enfants, esclaves) n’était pas à sous-estimer. Des femmes en âge d’enfanter périrent. Ces dernières faisaient la cuisine et soignaient les hommes durant les sièges et ce sont les esclaves qui portaient les bagages de l’armée. Or, ceux-ci étaient décimés et surutilisés dans la marine, en tant que rameurs (la flotte athénienne requérant 40 à 60 000 marins).

Sans les esclaves, l’armée n’avait plus la même capacité de transport, ce qui limitait la durée des opérations, tout comme leur ambition. Si la flotte avait, elle aussi, perdu un tiers de ses effectifs (on parle ici du personnel, les « thètes », non les esclaves) du fait de la peste (donc 6-7 000 morts environ), alors l’année 430 fit plus de victimes parmi les marins que la bataille de Salamine en 480. Les forces armées athéniennes ne se remirent complètement de la peste qu’en 415, quinze ans après l’apparition de la maladie. En additionnant les morts, la population de l’Attique dut perdre 70 à 80 000 habitants du fait de la peste, la majorité desquels décédèrent dans les premiers mois, après mai 430.

La guerre touchait toute la Grèce, donnant parfois lieu à de terribles accrochages. Durant l’été 426, une troupe d’hoplites athéniens fut massacrée dans les montagnes par des tribus étoliennes (ouest de la Grèce). En parallèle, les Athéniens parvinrent, en combinant une opération amphibie et une armée terrestre, à obtenir une petite victoire en Boétie contre les Tanagréens et quelques soldats thébains. L’hiver 426 vit un groupe d’Athéniens dirigé par Démosthène entrer en Amphilochie (nord-ouest de la Grèce). Démosthène, aidé d’Acarnaniens, massacra des Ambraciotes en fuite puis des centaines d’autres dans leur sommeil. Les Ambraciotes subirent au moins 1 000 morts.

En 425, c’est le roi de Sparte Agis, fils d’Archidamos, qui mena la cinquième invasion de l’Attique. Ce fut une catastrophe : il attaqua trop tôt, les cultures n’étaient pas encore mûres, l’empêchant de nourrir son armée ou de les détruire. Agis fut finalement contraint de retourner dans le Péloponnèse du fait d’un débarquement athénien à Pylos, au sud du Péloponnèse. Les Lacédémoniens[2] ne revinrent plus en Attique de toute la guerre dite d’Archidamos (431-421) qui marque le premier acte de la guerre du Péloponnèse. Il y a une raison à cela : les Athéniens capturèrent 120 spartiates d’élite, nous verrons comment.


[2] Lacédémone et Sparte désignent la même ville, tout comme on parle indifféremment de Spartiates ou de Lacédémoniens.

En tout, ces cinq invasions de l’Attique, qui totalisèrent quelque 150 jours d’occupation du territoire seulement, coûtèrent environ 750 talents (environ 300 millions d’euros) aux Péloponnésiens. Une somme pour laquelle un Etat grec pouvait, à cette époque, maintenir une flotte de 250 navires en mer pendant 3 mois. Les Athéniens, sur le même lapse de temps (431-425), avaient, eux, brûlé 4 500 talents en sièges et opérations maritimes ! Au demeurant, Athènes était bien plus riche que Sparte. Malgré cinq invasions, les envahisseurs péloponnésiens n’avaient pu s’attaquer qu’à une partie de l’Attique, laissant de grands pans de cette vaste étendue inviolés. Les cultures des paysans athéniens n’avaient que peu soufferts ou avaient repoussé. Les propriétés privées, difficiles à détruire, furent rarement endommagées. En répercussion directe de ces invasions, Athènes avait envahi deux fois par an jusqu’en 424 (donc quatorze fois), d’après Thucydide, la Mégaride (alliée de Sparte dont le territoire menait à l’Attique). Chaque fois, les Athéniens attaquaient avec quelque 10 000 hoplites. Mais jamais ils ne purent provoquer un combat, pas plus qu’ils ne firent changer Mégare d’alliance.

Mais quelle était donc ce débarquement à Pylos (sud-ouest du Péloponnèse) qui poussa Agis à se retirer prématurément d’Attique ? Toujours en 425, Démosthène prit la mer pour aller en Sicile. Seulement voilà, des vents contraires l’en empêchèrent. Il décida alors de débarquer à Pylos avec une petite garnison et de fortifier la position. Il voulait encourager les hilotes à la révolte. Sparte sembla paralysée et décida de retirer son armée d’Attique pout faire face. Pour la première fois de la guerre, les Athéniens s’installaient durablement dans le Péloponnèse. Cédant à la panique, Sparte demanda même une suspension des hostilités (refusée par Athènes) et envoya quelques centaines d’hommes vers Pylos sous la direction d’un général fort peu conventionnel mais brillant : Brasidas. Démosthène comptait sur l’incapacité des Lacédémoniens à attaquer des fortifications, à raison. Les Spartiates s’établirent sur l’île de Sphactérie pour bloquer les Athéniens et les attaquer à Pylos.

Démosthène (? – 413 av. J.-C.) : stratège athénien.

Alors qu’ils faisaient face aux Spartiates à Pylos, les Athéniens affrontèrent les hommes du Corinthien Lycophron à la bataille de Solygéia plus au nord, pendant l’été 425. Les Athéniens débarquèrent et affrontèrent par hasard ces hoplites corinthiens. Le combat fut violent. Les Athéniens l’emportèrent grâce à la mort du général adverse, l’intervention de la cavalerie athénienne et grâce aux unités placées en réserve. La victoire était limitée. Les Athéniens repartant immédiatement sur leurs navires, aucun avantage stratégie ne fut gagné. On ne peut en dire autant de l’évolution de la situation à Pylos.

Non seulement Brasidas échoua devant les fortifications athéniennes, mais les Spartiates furent de surcroît bloqués sur Sphactérie par l’arrivée expresse d’une flotte athénienne sous les ordres de Cléon … La situation allait de mal en pis pour Sparte. Les Athéniens, avec des troupes non conventionnelles (archers, frondeurs …) attaquèrent depuis les navires les Spartiates isolés. Les Lacédémoniens venaient, qui plus est, de mettre feu à la forêt de l’île par inadvertance. Ils n’avaient plus rien pour se cacher. 128 Spartiates furent tués par des traits et 292 se rendirent, dont 120 de l’élite spartiate (les Homoioi, les « paires » ou « semblables »). Non seulement l’invincible infanterie spartiate avait été vaincue mais en plus une partie des hommes avait déposé les armes ! L’exemple des Spartiates aux Thermopyles en prenait un coup. Les Athéniens gardèrent ces Spartiates comme otages, ce qui explique qu’aucune invasion de l’Attique n’eut lieu dans les années suivantes.

Carte du Péloponnèse représentant l’Etat spartiate et montrant Pylos et Sphactérie (sud-ouest).

En 424, Athènes multiplia les bases avancées partout dans et autour du Péloponnèse après le succès de Pylos : Cythère, Égine, Céphallénie, Méthana, Nisaia, Naupacte, Zacynthe. Tout ceci devait isoler Sparte de ses ravitaillements, ceux-ci provenant d’Egypte, de Libye, de Sicile, et d’Italie. Ces postes avancés athéniens avaient également pour vocation de pousser les hilotes à la révolte et de faire éclater les dissensions au sein de l’alliance du Péloponnèse. Mais Athènes n’avait pas les moyens de fournir assez d’hommes pour que tous les postes avancés soient efficaces. Du reste, la défaite de Sphactérie et les postes avancés athéniens de Pylos (425) et Cythère (424) poussèrent Sparte, la plus traditionaliste des cité-États grecques, à former un corps d’archers et de cavaliers en 424 : des troupes non-conventionnelles. Le général spartiate Brasidas mit en place une stratégie similaire à celle des Athéniens : il recruta 700 hilotes – chose peu commune – et attaqua dans le nord de la Grèce, nous y reviendrons. Dans la foulée et suite au recrutement d’hilotes par Brasidas, Sparte sélectionna 2 000 autres hilotes pour les récompenser du grand service rendu à l’Etat en les libérant de la servitude. Une fois la parade terminée, les Spartiates massacrèrent les 2 000 hilotes à l’abris des regards.

Les Spartiates n’étaient pas les seuls à verser dans le massacre immoral. En 425, des prisonniers partisans de l’oligarchie à Crocyre s’étaient rendus aux Athéniens avec la promesse que tant qu’ils n’essayeraient pas de s’échapper, ils auraient la vie sauve. Les Athéniens poussèrent sciemment quelques prisonniers à tenter de s’enfuir pour ensuite dire l’accord caduc et massacrer des dizaines de prisonniers. Pour leur part, les Spartiates jetaient les prisonniers dans le fossé de Caïadas – à proximité de Sparte – où ils mourraient de leurs blessures ou de faim. Tout ceci était une partie de la guerre de l’ombre : celle de la terreur, des massacres et des agents entrainant des séditions dans des villes tierces. Généralement, les riches propriétaires essayaient de conserver ou rétablir une oligarchie qui leur soit favorable tandis que le peuple, plus pauvre, favorisait la démocratie. Corcyre répondait à ce schéma avec sa guerre civile (427-425). Tout ceci était plus qu’une guerre par procuration : des milliers de Grecs mourraient pour rien. Les aristocrates promettaient une oligarchie modérée et les démocrates l’égalité de tous devant la loi. En cas de victoire, les riches oubliaient vite leur modération et les pauvres oubliaient vite l’égalité. Souvent, les démocrates assassinaient les riches pour gagner la lutte.

Après sept années de guerre non-conventionnelle, un affrontement entre phalanges d’hoplites eut enfin lieu en 424. Si une véritable bataille entre une armée athénienne et une armée spartiate n’aurait jamais lieu (les Athéniens considérant un tel affrontement trop risqué), Athènes accepta d’affronter les Boétiens, pourtant tout aussi redoutables et eux aussi mieux entraînés que les Athéniens. Alors pourquoi ? Les Athéniens voulaient mettre fin à cette guerre sur deux fronts. Ils pensaient pouvoir assommer d’un coup les Boétiens, fermer définitivement ce front, ainsi empêcher d’autres invasions spartiates de l’Attique – ceux-ci n’ayant plus la possibilité de se replier en Boétie en cas de difficultés -, et pensaient même démocratiser Thèbes, comme ils le firent pendant une décennie (457-447) après la victoire d’Oïnophyta (457). Les succès que furent une petite bataille en Boétie en 426, ainsi que les événements de Pylos et Sphactérie poussèrent les Athéniens à l’audace.

Démosthène devait débarquer avec une armée depuis la flotte, soulever les campagnes boétiennes contre l’oligarchie puis rejoindre une autre armée pour affronter, en surnombre, l’armée boétienne. L’action de Démosthène fut démasquée avant qu’il ne finisse ses préparatifs. Il rebroussa donc chemin sans avoir rien accompli et priva Athènes d’une partie de son armée. Alors même que la supériorité numérique était nécessaire à la victoire contre une armée boétienne mieux entraînée, seule une armée de réservistes athéniens allait devoir affronter les Boétiens à effectifs équilibrés.

Hippocrate (459-424 av. J.-C.) : stratège athénien.

Hippocrates, le général athénien, considérait l’opération vouée à l’échec et se repliait. Les hommes de la Confédération boétienne, suivant la tradition, ne comptaient pas suivre un ennemi ayant renoncé. Mais Pagondas, vieux général thébain qui se souvenait très bien de la fédération démocratique qu’avaient imposés les Athéniens, ne l’entendait pas ainsi. Il poussa ses hommes à attaquer les Athéniens par surprise, sur un terrain accidenté, tardivement dans la journée. L’affrontement eu finalement lieu à Délion, à deux heures de marche d’Athènes. Là, 35 à 40 000 hommes allaient s’affronter. Pourtant, les armées n’étaient fortes que de 7 000 hoplites. Il faut ici noter que le fait qu’Athènes ne déploie que 7 000 hoplites est une conséquence de la peste. Les Boétiens avaient quelque 10 000 hommes de troupes légères, 500 peltastes et la meilleure cavalerie de Grèce (1 000 hommes). Les Athéniens avaient autant d’infanterie et de cavalerie mais un peu moins de troupes légères.

Carte du centre de la Grèce avec les positions d’Athènes, Thèbes et Délion.

Délion suivit le schéma classique des batailles d’hoplites. Les armées étaient souvent composées de soldats provenant de plusieurs cité-États. Les meilleurs guerriers (provenant généralement de la cité-État commandant l’armée) étaient toujours placés sur la droite de la ligne tandis que les soldats les moins bons et/ou les moins fiables étaient placés à gauche. Ainsi, la droite – forte – de chaque ligne enfonçait la gauche – faible – de l’autre ligne. C’était une course de vitesse à quelle aile droite triompherait la première. Après cette première phase de combat, l’aile droite ayant vaincu le plus rapidement pouvait prendre à revers l’aile droite adverse. Si les deux ailes droites rivales faisaient partir en déroute l’aile gauche adverse en même temps, alors les ailes droites pivotaient et s’affrontaient entre elles. Seuls les meilleurs soldats restaient pour cette seconde phase du combat. Cet ordre des choses peut s’expliquer. La cité-État dirigeant l’armée s’arrogeait tout le mérite d’une victoire tout en ayant la satisfaction de voir que son allié le moins fiable avait subi les pertes les plus importantes.

Vision tactique de la bataille de Délion (424 av. J.-C.)

À Délion, c’est exactement ce qu’il se passa. L’aile droite athénienne enfonça l’aile gauche boétienne constituée de Thespiens tandis que l’aile droite boétienne, constituée de Thébains, enfonça l’aile gauche athénienne composée d’hommes de cités alliées. Cependant, en plus de la surprise, le dispositif boétien avait une particularité : parce que le terrain était assez exigu et flanqué par des torrents, les Thébains purent aligner 25 rangées d’hoplites sur leur aile droite au lieu des 8 rangs de profondeur habituels. Cette profondeur permit de défaire l’aile gauche athénienne avant que la puissante aile droite athénienne ne vienne à bout des Thespiens. Ceux-ci, par ailleurs, résistèrent héroïquement. Lorsque la droite athénienne finit par encercler et anéantir les Thespiens, des éléments de cavalerie boétienne chargèrent la droite athénienne qui paniqua, croyant faire face à une armée de cavaliers. Alors que l’aile gauche boétienne moribonde l’emportait subitement, les Thébains enfoncèrent l’aile gauche athénienne, flanquèrent et firent fuir le centre athénien. La bataille fit quelque 2 000 victimes chez les Athéniens (ce qui est un nombre anormalement élevé, les pertes étaient généralement d’environ 10% à 15% tout au plus). Mais relativisons, Délion fit au bas mot cinq fois moins de victimes parmi les hoplites athéniens que n’en fit la peste.

Les Boétiens poursuivirent les Athéniens dans leur déroute mais une partie des fuyards se réfugia dans Délion. Or, les Boétiens avaient fait de Délion un sanctuaire dédié à Apollon. Les Athéniens commettaient un sacrilège en s’y réfugiant. Alors, les Boétiens en commirent un plus gros encore en empêchant les Athéniens de collecter leurs défunts à Délion pendant 17 jours. Concernant la garnison de Délion, les Boétiens posèrent rapidement le siège sur la place et firent tomber la ville en utilisant, de ce que l’on sait, une sorte de grand lance-flammes et des frondeurs.

Sources (texte) :

Hanson, Victor Davis (2005). La guerre du Péloponnèse. Paris : Flammarion, 593p.

Orrieux, Claude et Schmitt Pantel, Pauline (2020 pour la 4e édition). Histoire grecque (4e édition mise à jour). Paris : PUF, 511p.

Sources (images) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mosth%C3%A8ne_(g%C3%A9n%C3%A9ral) (Démosthène)

https://www.lhistoire.fr/carte/sparte-la-cit%C3%A9-qui-vaincu-ath%C3%A8nes (carte montrant où se situe Pylos)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hippocrate_(strat%C3%A8ge) (Hippocrate)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_P%C3%A9loponn%C3%A8se (carte montrant où se situe Délion)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_D%C3%A9lion (vision tactique de la bataille de Délion)

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