La Seconde Guerre mondiale (partie V) : 1943

La Seconde Guerre mondiale (partie V) : 1943

1943- Le vent tourne, l’Axe est à court d’atouts

Rappel : Après avoir soumis l’Europe, Hitler s’est mesuré à l’ogre soviétique en 1941. Stoppé devant Moscou en décembre de la même année, il renouvelle son armée puis repart à l’offensive en 1942 avec deux objectifs inattendus : Bakou dans le Caucase pour s’assurer une source de pétrole ; et Stalingrad pour protéger la prise de Bakou. La résistance soviétique dans Stalingrad est pugnace. La contre-offensive soviétique de novembre piège même les Allemands dans la ville. En Afrique du nord, Rommel pousse de nouveau le front jusqu’à l’Egypte britannique puis est repoussé. Un débarquement Allié ouvre un second front au Maroc et en Algérie. Rommel est dans une position intenable. Dans le Pacifique, les Japonais connaissent la victoire partout jusqu’à la bataille navale décisive de Midway en juin 1942. Ce coup d’arrêt se mue en tournant de la guerre, les Américains reprennent la main en engageant une guerre d’attrition dans l’enfer vert de Guadalcanal.

Le monde début 1943

1943 sera le tournant de la guerre. Les forces de l’Axe, sur tous les fronts, ont atteint leur expansion territoriale maximale en 1942. Commençons de nouveau par le front est. La bataille de Stalingrad suit son cours. La 6ème armée du général Paulus est toujours encerclée et la situation devient si désespérée que les soldats commencent à se suicider en masse. Même un ordre direct de Paulus interdisant le suicide ne suffira pas à enrayer cette « trend » aussi virulente que Pokémon Go à son lancement (Paulus : « Je vous ordonne de ne pas vous tuer » ; random soldat *se tire une balle dans la tête*). Du fait de l’avance des Soviétiques qui resserrent l’étau, les ravitaillements aériens qui étaient déjà douteux, deviennent impossibles. De même, du fait de l’avance des Soviétiques dans l’autre direction (vers l’ouest), un sauvetage devient chimérique. Les Allemands meurent de froid. Hitler ordonne à Paulus de tenir. Pour s’en assurer, le Moustachu, malin comme pas deux, le nomme le 30 janvier 1943 Generalfeldmarschall (maréchal si t’avais pas compris). Or, d’après le théorème de Thalès (rien à voir), aucun maréchal allemand ne s’est jamais rendu. Le 31 janvier, Paulus se rend. M-D-R. Paulus est si insolent, on adore. Il se rend avec environ 90 000 hommes. La précision est de mise car des tarés (ou braves ?) fanatiques refusent de capituler et tiennent encore la ville. Bon, restons calmes, ils tiennent la ville jusqu’au 2 février 1943, ce qui ne fait pas une grosse différence. Ils n’étaient pas nombreux et les Soviétiques nettoient la ville rapidement. L’URSS vient de gagner une victoire d’une grande importance, a détruit une armée allemande entière et surtout, a capturé l’inventeur du plan Barbarossa qui les a mis en PLS cosmique. La défaite à Stalingrad est considérée comme la pire défaite militaire de l’histoire allemande. Concernant les 90 000 soldats allemands, ne t’inquiète pas pour eux, ils vont tout droit en Sibérie dans les camps du Goulag : ils avaient froid ? Ce n’est que le début pour eux ; seuls 6 000 en reviendront dans les années 50 (hospitalité soviétique oblige).

La situation du front est avant Koursk (1943)

Si Hitler voulait impérativement que Paulus tienne à Stalingrad plutôt que de tenter une percée (ce qui était possible au début de l’encerclement), c’est parce que de nombreuses unités soviétiques étaient bloquées dans le secteur pour assiéger la ville. Cela permettait au groupe d’armées A, celui parti dans le Caucase et qui a totalement échoué dans son entreprise (en étant bloqué bien avant Bakou), de se replier et de ne pas être piégé dans le Caucase. Le groupe d’armées A s’en sortira effectivement, mais à quel prix ? Bah à celui du groupe d’armées B hein ! Les efforts soviétiques sont surtout faits sur le sud du front mais le centre allemand recule aussi. Le nord, dont le siège de Léningrad qui suit toujours son cours, ne reculera que très tardivement. En juillet, une opportunité se présente pour le Führer : les Soviétiques ont enfoncé le front allemand en son milieu, il peut donc tenter un mouvement en tenailles. Hitler prépare son attaque mais ses codes secrets ayant été craqués par les Alliés (la fameuse Enigma), les Soviétiques feront, au mieux, semblant d’être surpris.

Bataille de Koursk (1943)

Début juillet 1943, l’opération Zitadelle commence. La bataille la plus importante sera celle de Koursk : la plus grande bataille de tanks de l’Histoire. Les Allemands ont 780 000 hommes et 3 400 tanks, les Soviétiques 1,9 million d’hommes et 5 600 tanks. A cela s’ajoutent 7 800 pièces d’artillerie et 1 800 avions allemands auxquels s’opposent 31 400 (!) pièces d’artillerie et 3 600 avions soviétiques (abus puissance mille). Pour les Allemands, c’est une victoire technique mais une défaite tactique. La phrase est stylée à balancer mais mérite deux-trois explications : les Allemands perdent la bataille, c’est donc une défaite (tactique). Cependant, malgré leur large infériorité numérique, leurs tanks sont bien meilleurs que les tanks soviétiques, ils gagnent donc sur le plan de la technique (de la technologie si tu veux). C’est bon, on peut continuer ? Bien. Les Allemands signent là la fin de leur période offensive : ils n’entreprendront plus jamais d’offensive d’envergure et se contenteront de défendre sur ce front est. On considère souvent Stalingrad comme le tournant de la guerre sur le front germano-soviétique : c’est faux, c’est un coup dur. La vraie rupture s’opère avec la bataille de Koursk, là on tient un tournant de qualité. Les pertes* en sont par ailleurs colossales : 650 avions, 1 200 blindés et 203 000 hommes côté allemand ; 3 000 avions, 7 000 blindés et 1,2 million d’hommes côté soviétique !

*Notons que le terme de perte, militairement parlant, compte tous ceux qui sont définitivement ou momentanément hors combat : tués, blessés, malades, prisonniers, disparus.

Dans le désert, les mauvaises nouvelles pleuvent également pour l’Axe. L’Afrika Korps et ses alliés italiens se retirent vers Tunis et tiennent la ligne Mareth face aux assauts intempestifs de Montgomery. Rommel demande à rapatrier l’armée en Italie en vitesse. Hitler refuse fermement. Ce déchet d’armée, meurtrie par ses derniers échecs et manquant de tout mais surtout de motivation, obtiendra un dernier succès surprenant. Un sursaut d’orgueil (ou surtout des ricains incapables). De fait, la bataille du passage de Kasserine du 19 au 25 février 1943, oppose pour la première fois les Américains aux Allemands de Rommel. Les Américains sont inexpérimentés, leur commandant mauvais et leur équipement moyen. Ils se font balayer par les Allemands et reculent de 80 km. Dwight Eisenhower, après cette défaite, démet le commandant et le remplace par Patton (un mec qui déconne 0). Après cette défaite, les Alliés enfoncent le front et prennent Tunis. L’Afrika Korps et les Italiens se rendent le 13 mai 1943. La guerre du désert aura fait 22 341 morts et 70 000 blessés chez les Italiens, 12 602 morts et 43 212 blessés chez les Allemands ainsi que 40 378 morts et 143 158 blessés chez les Alliés.

Un petit point sur le Moustachu de service. En écartant tout jugement moral (la phrase commence si mal), Adolf Hitler est, de 1939 à 1942, un commandant intelligent, bien servi par ses généraux qui lui permettent d’éclatantes victoires sur le plan militaire. Hitler est également un excellent orateur et un redoutable diplomate. Cependant, il déteste être contesté par ses généraux, fait qui devient gênant à partir de la guerre germano-soviétique. Face à la défaite, il se montre d’une piètre maîtrise de ses émotions. Il veut coûte que coûte tenir le moindre mètre de terrain au mépris d’une stratégie plus intelligente consistant à se replier pour former une puissante ligne de défense. Hitler est donc un bon commandant dans la victoire et un piètre dans la défaite. L’Allemagne nazie perd définitivement l’avantage en 1943 sur tous les fronts et commence à reculer. Dès lors, Hitler sera intraitable, ordonnant de tenir partout. Il va jusqu’à limoger ses meilleurs généraux pour leurs contestations (von Manstein par exemple). Cette stratégie permet peut-être le prolongement de la guerre (de l’agonie dirons-nous) mais est de toute façon vaine. Pour défendre Hitler (on adore défendre cet ignoble personnage), cette stratégie s’explique par le fait qu’il ne veut pas perdre des ressources irremplaçables (certaines en URSS par exemple dans le Donbass, le nickel de Nikopol, etc …).

Dans le Pacifique, les ricains imposent un peu de démocratie. L’économie américaine tourne désormais à plein régime et, même si elle s’occupe simultanément de deux fronts, donne massivement de l’équipement et de la nourriture aux Soviétiques, au RU et aux Chinois, elle surclasse largement le Japon dans tous les domaines (oklm). En aviation, les Zéros japonais, auparavant redoutés, sont désormais obsolètes. Par ailleurs, les USA sortent un nouveau et redoutable bombardier : le B-29 « superforteresse volante » dont le rayon d’action, 2 500 km, est impressionnant et permettra bientôt de bombarder le Japon. Il est ici intéressant de voir que les Britanniques pratiquent le « tapis de bombes » par des « bombardements de zone » alors que les Américains, bien plus raffinés, pratiquent le « bombardement de précision ». La différence réside dans le fait que le premier vise purement et simplement la population alors que le second vise un objectif militaire (usine de production par exemple). Soyons clair : cela revient au même, les usines étant le plus souvent imbriquées dans les zones civiles et les bombardements étant imprécis au possible. Roosevelt, qui vouait aux gémonies les barbares bombardements sur les civils les pratique désormais sans vergogne : les ennemis aussi sont cruels, alors pourquoi se priver ?

Que ce soit en aviation ou en marine, le Japon ne peut remplacer ses pertes et se contente de colmater les brèches. Cette réalité frappe notamment les tankers qui transportent le pétrole extrait des Indes Orientales néerlandaises en 1943, ce qui est autrement alarmant. En réalité, c’est là la manifestation d’une différence profonde entre les capacités japonaises et américaines, l’effet de surprise vient seulement de passer. En avril 1943, l’amiral Yamamoto, qui dirige en partie les actions du Japon, est abattu dans les airs (classique pour un amiral … Ah non !). C’est tout bonnement un assassinat orchestré par les USA : ils ont intercepté l’information qu’il s’envolait pour le front et les Américains ne lui laissèrent aucune chance. Rétrospectivement, cet assassinat du japonais le plus influent du Japon qui soit raisonnable et sans illusions sur une possible victoire de son pays est plus que dommageable. S’il avait encore été là en 1945, il aurait peut-être évité le désastre nucléaire. Du reste, la mort de Yamamoto est un véritable coup dur pour le Japon.

Les Japonais suivront une stratégie proche de celle des Allemands : tenir jusqu’à la fin. Avec une particularité cependant : ce sont des tarés finis. Mais pourquoi donc ? J’y viens Michel, les Japonais considèrent le fait de se rendre comme la pire des humiliations. De là, nous l’avons vu, les prisonniers traités comme des chiens (mais mal, pas comme tu t’occupes de Choupette) et les charges désespérées à la baïonnette préférées à la reddition même face à des mitrailleuses automatiques (la stupidité est, comme toujours, le corolaire du fanatisme). D’autres préfèrent se faire seppuku (et non pas harakiri), c’est-à-dire s’ouvrir joyeusement le ventre et éventuellement attendre que ton meilleur ami te décapite avec un katana (harakiri désigne exactement la même chose, cependant le terme Seppuku (d’origine chinoise) est considéré comme moins vulgaire, Harakiri (terme pourtant d’origine japonaise) désigne donc le Seppuku pour le bas peuple, les samouraï se font ainsi Seppuku, il en va de même pour le soldat). Cette tendance suicidaire (pour l’honneur ! Bravo mec) rend les batailles dans le Pacifique terribles autant pour les ricains (c’est un cauchemar) qu’au niveau de la différence des pertes. Le Japon est constamment saigné à blanc. Chaque île est défendue jusqu’à la mort.

Un rare exemple d’exception est la bataille de Guadalcanal. Début février 1943, le Japon évacue ses hommes de cette fournaise. Les pertes sont à la hauteur du surnom qu’on donne à la bataille : le « Stalingrad du Pacifique » (parfois aussi le « Verdun du Pacifique »). Stalingrad et Guadalcanal se terminent d’ailleurs environ au même moment. Les Japonais décomptent 30 000 morts (25 000 à terre), les Américains 7 100 (1 769 à terre). Sur mer, 2 cuirassés, 1 porte-avion léger, 3 croiseurs lourds, 1 croiseur léger, 11 destroyers, 6 sous-marins coulent corps et bien pour les Japonais. Ces pertes se montent à 2 porte-avions lourds, 6 croiseurs lourds, 2 croiseurs légers, 14 destroyers pour les Américains. Comme on peut le voir, et comme l’indiquent les tonnages coulés (ce qui indique la valeur d’un navire), les pertes maritimes sont équilibrées. Cependant l’industrie japonaise est bien incapable compenser ses pertes. La même comparaison peut se faire pour l’aviation: les USA produisent 48 000 avions pour la seule année 1942, le Japon 9 000 depuis 1941.

Les deux plans simultanés américains

L’été venu, les Américains hésitent quant à la marche à suivre sur ce front du Pacifique. Chester Nimitz, grand amiral, préconise une attaque par la mer (forcément, il est amiral), en prenant une savante suite d’îles pour cible avant de s’attaquer à l’archipel japonaise. Douglas MacArthur, grand général, préconise une attaque terrestre (forcément, il est général) en passant par les grandes îles au sud, de la Nouvelle-Guinée aux Philippines, puis d’attaquer le Japon. Notons que MacArthur inclut la reprise des Philippines dans son plan, le bonhomme avait dit qu’il reviendrait ! Après quelques débats, les deux plans sont validés. Oui oui, les deux plans en simultané. Bah ouais gros, les ricains ils ont pas notre time hein, ils sont tellement monstrueux qu’ils peuvent se le permettre (au grand dam des Nippons déjà dépassés). Bref, les USA sont cheatés, faut l’savoir. Une réserve est tout de même à faire : en acceptant les deux plans simultanément, les Etats-Unis prennent un risque déraisonnable, donnant l’occasion aux Japonais d’espérer une victoire décisive sur le Pacifique centre (Nimitz) puis sur le Pacifique sud (MacArthur), ou inversement.

Un détour par la Chine et la Birmanie est nécessaire pour parfaire le tableau. Le ravitaillement américain transitant par la « Bosse » (Himalaya) depuis la fermeture de la route de Birmanie, ne suffit pas. La Chine nationaliste, en 1943, est complètement coupée du monde. Pour sauver la Chine, il faut reprendre possession de la route de Birmanie. Pour ce faire, Stilwell, malgré ses bévues de l’année passée, est encore à la tête de forces chinoises en Birmanie. Tchiang Kaï-shek*, pour le coup, est d’accord avec sa vision des choses. Des restes des armées chinoises décimées l’année dernière, Stilwell créé la « Force X » (50 000 hommes qui sont en Inde) et la « Force Y » (350 000 hommes dans le nord de la Birmanie). En parallèle, une force britannique a infiltré les lignes japonaises et sabote les infrastructures sous les ordres du général Orde Wingate. Ils reconnaissent en plus le terrain et montrent que les Européens peuvent se battre en Birmanie et dans la jungle : Wingate et ses hommes seront surnommés les Chindits.

*A noter qu’en Asie, le nom vient avant le prénom, usage que je me propose de respecter ici.

Revenons en Europe pour en narrer la deuxième partie de 1943. Alors qu’une invasion de la Sicile puis de l’Italie est en préparation, ouvrant un second front en Europe, la Wehrmacht ne peut que reculer en URSS. Les Allemands pratiquent également la terre brulée (juste revanche) et organisent une retraite méthodique jusqu’au Dniepr (un fleuve en Ukraine) durant laquelle 170 000 allemands meurent et 760 blindés sont perdus. Côté soviétique, ce sont près de 1,7 million d’hommes qui meurent avec 2 000 tanks perdus. Ces chiffres sont récurrents depuis 1941 mais sont, bien qu’inchangés, désormais à l’avantage de l’URSS. Cette dernière peut remplacer ses pertes (bien qu’astronomiques) contrairement aux Allemands. La guerre d’usure voulue par Hitler ne peut, dès lors, plus marcher. Malgré un maréchal von Manstein au top de sa forme, les Soviétiques sont increvables. Kiev est reprise début novembre 1943. Au nord cependant, le siège sur Léningrad tient encore ! Mais plus pour longtemps. Au centre, Smolensk est reprise le 25 septembre, Briansk ensuite, déstabilisant le dispositif défensif allemand et interdisant définitivement à la Wehrmacht le chemin de Moscou (enfin seul Hitler y croyait encore).

Les Alliés débarquent en Sicile dans la nuit du 9 au 10 juillet alors que la bataille de Koursk se joue à l’est. La conquête de l’île durera jusqu’au 17 août 1943. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, bien qu’il soit intéressant, ce serait entrer dans le détail (ouais t’as la flemme quoi … Totalement). Ce qu’il faut retenir c’est que les Alliés débarquent en Sicile et ne cessent d’amener des hommes et du matériel. Ils envahissent l’île en partant dans toutes les directions (mais surtout au nord) pour empêcher une défense efficace de l’Axe. La dernière poche sera, bien entendu, autour du détroit de Messine (là où la distance entre la Sicile et la péninsule italienne est la plus faible). Les Allemands et les Italiens parviennent à transférer une grande partie de leurs forces dans le sud de l’Italie pour le plus grand plaisir des Alliés : l’avancée sera dure en Italie.

Les Alliés voient cependant poindre une lueur d’espoir : Mussolini est arrêté le 25 juillet sur ordre du roi italien Victor-Emmanuel III. L’Italie, dès lors, cherche à négocier sa sortie de la guerre, chose qu’Hitler ne peut se permettre (tu le sens le coup foireux ? Moi oui). Les Alliés débarquent au sud de l’Italie le 3 septembre 1943. Grâce à l’arrestation de Mussolini, la paix est officiellement annoncée entre l’Italie et les Alliés le 8 septembre. Cette paix donne le prétexte à Hitler pour envahir l’Italie. Pourtant, cette invasion éclair et la résistance à l’avance des Alliés en Italie ont un prix : les unités sont souvent prélevées sur le front de l’est.

Winter Line en Italie (1943)

La Wehrmacht déferle du nord de la péninsule, annexant le nord et prenant le centre dont Rome. Le 12 septembre, un commando allemand libère Mussolini (mission impossible à l’ancienne, tu connais). Ce dernier est forcé par Hitler à créer un état fantoche (« oh non, Hitler stp j’veux pas wesh ! »). L’Italie est donc officiellement en guerre et en paix avec les Alliés (sacrée Italie, toujours le mot pour rire !). Kesselring est aux commandes dans le sud et a pour mission de retarder l’avancée Alliée. Rommel commande au nord. Naples se soulève avant d’être libérée par les Alliés. Les Allemands bombardent copieusement le sud de l’Italie (un allié sympa ces Allemands). Kesselring est conscient de la facilité avec laquelle il peut défendre la péninsule italienne : le front n’est pas large et le centre ne manque pas de reliefs pour bâtir des lignes de défenses. Et c’est exactement ce qu’il fait (quel génie !). La Winter Line comprend plusieurs lignes de défenses situées au sud de Rome. Jusqu’à la fin de l’année 1943, les Alliés se cassent les dents dessus.

Dans le Pacifique, la contre-attaque commence. Les îles Gilbert (nord-est de l’Australie) sont lentement libérées mais l’opposition est féroce. La conquête de l’atoll de Tarawa est particulièrement coûteuse. Les Américains ne peuvent se permettre de vivre cela pour chaque atoll, l’opinion publique y serait farouchement opposée. Alors les Alliés pratiqueront la stratégie du saute-mouton (calme-toi immédiatement avec la vision cocasse qui te vient en tête : on est dans une guerre, faut pas imaginer n’importe quoi) qui consiste à isoler et contourner sans les attaquer plusieurs îles très bien défendues par les Japonais. Reste plus qu’à placer une base aérienne non loin et les japs ne peuvent plus rien. Leur défense ne leur servira jamais à rien, pas con. A cela s’ajoute une combinaison interarmes (aviation, infanterie, marine) toujours plus efficace et des débarquements de plus en plus maîtrisés. Toujours dans le Pacifique centre, après les îles Gilbert suivent les îles Carolines. Parmi ces dernières se trouve la base navale nippone de Truck, redoutable. Dans le Pacifique sud, MacArthur, avec le soutien de la flotte d’Halsey, avance de bond en bond dans le Nouvelle-Guinée. La ville de Rabaul, avec sa garnison de 100 000 Japonais, représente un formidable obstacle. MacArthur renoncera à la combattre, il s’installe sur de nombreuses îles à portée de Rabaul par avion pour isoler la ville.

Les Japonais se perdent, qui plus est, dans une campagne compliquée en Birmanie. Ils arrivent aux portes de l’Inde britannique. Ils n’iront pas plus loin. La situation des Anglais n’est pas pour autant facilitée : les unités indiennes sont envoyées en Europe donc bah … Forcément, c’est la desh de soldats. Et Gandhi a la fabuleuse idée d’emmerder le colonisateur, ce qui mobilise le peu de forces qu’ils ont loin du front (c’est une belle idée que d’être pacifiste et de vouloir l’indépendance de son pays mais bon … Il y a une guerre à mener hein).

Les Japonais sont par ailleurs toujours bloqués en Chine. Des accords officieux limitent les combats mais la bataille de l’ouest d’Hubei et celle de Changde sont des exceptions et surtout des grandes batailles (100 000 hommes engagés dont la moitié de perdus des deux côtés concernant la bataille de Changde en novembre-décembre 1943, on n’est pas sur des batailles de bisounours). Si elles ne sont pas décisives, elles forcent les Japonais à garder beaucoup d’hommes en Chine.

Alors que se termine 1943, les forces de l’Axe s’engagent dans une défense aussi acharnée qu’inutile de leurs territoires.

Sources (texte) :

Keegan, John (2009). La Deuxième Guerre mondiale. Paris : Perrin, 817p.

Bernard, Nicolas (2015). La Guerre germano-soviétique, 1941-1943. Paris : Tallandier, 448p.

Bernard, Nicolas (2015). La Guerre germano-soviétique, 1943-1945. Paris : Tallandier, 576p.

Bernard, Nicolas (2016). La Guerre du Pacifique, 1941-1945. Paris : Tallandier, 816p.

Lopez, Jean ; Wieviorka, Olivier (2015). Les mythes de la Seconde Guerre mondiale. Paris : Perrin, 350p.

Lopez, Jean ; Aubin, Nicolas ; Bernard, Vincent (2018). Infographie de la Seconde Guerre mondiale. Paris : Perrin, 192p.

Sources (images) :

https://commons.wikimedia.org/wiki/Atlas_of_World_War_II#/media/File:Ww2_allied_axis_1942_dec.png (monde début 1943)

https://www.beastsofwar.com/flames-of-war/battle-kursk-75th-anniversary-part-one-games-background/ (front avant Koursk)

http://warfarehistorynetwork.com/daily/wwii/battle-of-kursk-eastern-front-turning-point/ (Koursk)

https://en.wikipedia.org/wiki/Winter_Line#/media/File:ItalyDefenseLinesSouthofRome1943_4.jpg (Winter Line)https://www.nationalww2museum.org/war/articles/pacific-strategy-1941-1944 (plans simultanés)

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