La Seconde Guerre mondiale (partie III) : 1941
1941- Attaquer l’URSS est toujours une riche idée
Rappel : Après avoir vaincu la Pologne avec l’aide de l’URSS en octobre 1939, l’Allemagne attaque l’Europe septentrionale. Le 10 mai 1940, elle lance son attaque à l’ouest. Par un enveloppement qu’une percée par les Ardennes a permis, les Allemands contraignent les Alliés à la retraite puis à l’évacuation à Dunkerque fin mai 40. L’Allemagne fond alors sur Paris et signe l’armistice avec la France le 22 juin 1940. La Bataille d’Angleterre s’engage ensuite et laisse bientôt place au Blitz : la Grande-Bretagne est sous les bombes. Les Italiens, après leur attaque tardive sur la France, décident d’attaquer les Britanniques en Egypte et les Grecs depuis l’Albanie. Les deux campagnes sont des échecs cuisants.
1941 sera la première année de la démesure. En Afrique, la France Libre mène ses premières actions, sous le commandement du capitaine de Hauteclocque, aka le général Leclerc, qui prononce d’ailleurs le serment de Koufra (après la prise du fort du même nom) le 1er mars 1941 : celui-ci consiste à dire que la France Libre ne déposera pas les armes avant de voir les couleurs de la France flotter sur la cathédrale de Strasbourg. Bref, les Italiens perdent toujours plus de terrain en Afrique du nord (quelqu’un est surpris dans l’assistance ? Personne ? C’est normal). Si bien que tonton Moustachu doit envoyer l’élève dissident de la classe : le général Rommel. Il arrive début février à Tripoli et met en place l’Afrika Korps. Pourquoi est-il dissident te demanderas-tu ? Question pertinente. C’est un bon général (voire très bon) mais qui n’obéit pas à la hiérarchie et ne sait gérer un large front. Fort heureusement, il aura un front étroit en Afrique du Nord. Rommel, AKA « le renard du désert », contre-attaque le 3 avril et repousse les Britanniques à la frontière initiale entre la Libye et l’Egypte. Son offensive achoppe sur Tobruk, solidement tenu et dont il fait le siège. Parallèlement, la Bulgarie rejoint l’Axe en Europe.
Faisons un point sur la situation de la Yougoslavie veux-tu ? (T’as pas le choix). La Yougoslavie est entourée par le IIIe Reich, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et l’Italie, toutes des puissances de l’Axe (#MalaisePalpable). Seule la Grèce est sympa dans la zone. Après un bref coup d’Etat fasciste dans le pays, la Yougoslavie retrouve un gouvernement proche des Alliés. Hitler doit aider son pote Mussolini contre la Grèce : autant emporter la Yougoslavie sur le passage (ce sera plus simple !). Le 6 avril 1941, l’invasion commence. La Yougoslavie sera l’exemple de Blitzkrieg le plus abouti. Cette tactique consiste à bombarder les lignes ennemies depuis le ciel (la Luftwaffe), puis à briser la ligne de front en de multiples endroits avec des colonnes de blindés (Panzerdivisionen), puis d’exploiter les brèches avec l’infanterie, enfin de former des poches pour détruire totalement la ligne. Zagreb tombe le 10 avril, Belgrade le 12, Sarajevo le 15. La paix est signée le 18 : fin du game.
L’Axe pousse au sud et attaque la Grèce. Athènes tombe le 27 avril malgré une aide des Anglais, les Allemands atteignent le sud de la Grèce le 30 avril. Un mois plus tard, les Allemands organisent la plus grande opération aéroportée jamais tentée pour enlever la Crète, dernier bastion de résistance. Cette opération frôle la catastrophe pour Hitler mais atteint son objectif. Bon. Bah voilà. Un mois : deux pays, beau ratio.
Il est important de nommer une motivation, détruire une légende et donner une conséquence de cette invasion éclair des Balkans. A part aider son gars sûr le Duce Mussolini, Hitler craignait surtout de voir les Alliés bombarder, depuis la Yougoslavie ou la Grèce, les champs pétrolifères roumains dont il a désespérément besoin. Une légende tenace est de dire qu’Hitler (conditionnel : alerte spoil !) aurait pu vaincre l’URSS en partant un mois plus tôt, chose qu’il ne put faire à cause de cette campagne des Balkans : faux. Avant l’invasion de l’URSS, le terrain était impraticable à cause de fortes pluies résultant en une tenace boue (la Raspoutitsa). Une vraie conséquence de cette invasion est une mobilisation de forces allemandes à cause de la résistance virulente (bien plus qu’en France) de Josef Broz, AKA Tito, et de ses hommes en Yougoslavie. Les Allemands souffriront, toutes proportions gardées, de cette résistance. Hitler, en vue de sa prochaine invasion de l’URSS, arrête le Blitz sur le RU après 8 mois de bombardements. Pour le Führer, attaquer l’URSS, au demeurant toujours neutre dans cette affaire, c’est renouer avec son idéologie initiale. Hitler se doit de combattre ce qu’il nomme le « judéo-bolchévisme », un fléau bien trop proche. Il s’agit également de s’emparer du Lebensraum, « l’espace vital » pour garantir l’expansion de la race aryenne.
Maintenant on va attaquer un gros morceau : la guerre germano-soviétique (tu peux sortir le pop-corn ou la tisane). Si la Yougoslavie est le plus bel exemple d’une Blitzkrieg maîtrisée, l’URSS sera la démonstration du contraire (à peu de choses près néanmoins), à cause de l’immensité du territoire à envahir. Hitler prévoit cette invasion depuis l’hiver 1940 après le succès inattendu et foudroyant en France. Ça tombe bien, l’URSS a annexé les pays Baltes donc la frontière entre pays de l’Axe et l’URSS est immense : 2 400 km (de la mer baltique à la Mer Noire). Le Moustachu amasse ses troupes à la frontière et Staline (moustachu également, mais sa moustache est si banale) refuse de croire que l’Allemagne va l’attaquer. Après tout, Hitler n’oserait jamais faire fi du pacte de non-agression signé presque deux ans plus tôt ! Pas aussi rapidement ! Il ne croit même pas Richard Sorge, son espion basé au Japon qui lui file la date EXACTE de l’attaque qu’il va subir. Il croit encore moins Churchill, qui se fait pressant mais en qui il n’a aucune confiance : il croit que les Britanniques veulent le manipuler pour qu’il attaque l’Allemagne.
Le 22 juin 1941, un an exactement après l‘armistice franco-allemand, Hitler déclenche l’opération Barbarossa. Sans vergogne ni déclaration de guerre préalable, il attaque avec la Roumanie, la Hongrie, l’Italie, mais aussi la Finlande (revanche de la guerre d’Hiver, longue histoire pelo). L’attaque est scindée en trois groupes d’armées : nord, centre et (là je vais te surprendre Guy …) sud. Le premier doit foncer vers Léningrad (objectif idéologique), le second sur Moscou (objectif politique) et le dernier sur Kiev (objectif économique). 3,8 à 4 millions d’hommes attaquent l’URSS (je sais pas si tu vois ce que ça fait déjà un million …). C’est la plus grande invasion jamais orchestrée. La Wehrmacht et ses alliés jettent dans cette opération 4 919 blindés, 4 006 avions, 45 096 pièces d’artillerie. Le groupe d’armées sud rencontre la plus franche opposition. La progression est incroyablement rapide. Des centaines de milliers de soviétiques (sous-équipés) sont faits prisonniers ou tués. La Luftwaffe allemande a anéanti l’aviation russe en détruisant 3 966 avions au sol et 2 891 dans les airs dans les quatre premiers jours sur un total de 10 775 (soit 63,6% du total). C’est bien plus le manque d’infrastructures qui ralenti la Wehrmacht que l’Armée rouge. Cette dernière est plus nombreuse, mais moins bien équipée que l’assaillant allemand. L’URSS n’étant engagée dans aucun camp bascule alors brusquement dans le camp des Alliés. Les Etats-Unis mettent en place le Lend-Lease d’abord pour les Britanniques le 11 mars 1941 et qu’ils étendent ensuite à l’URSS : ils donnent argent, ingénieurs, équipement en tout genre et nourriture en masse, les quantités seront croissantes ; comme quoi le capitalisme c’est sympa parfois (dois-je rappeler qu’ils sont neutres ?). Les Britanniques font de même concernant l’URSS.
Les Soviétiques instaurent rapidement le principe de la terre brûlée, ne laissant rien à l’envahisseur. Au nord, les territoires baltes sont « libérés » par les Allemands, puis le siège est posé devant Léningrad le 8 septembre 1941. Au centre, la ligne Staline (ligne de fortifications) ralentit légèrement la progression allemande mais Minsk est prise le 9 juillet, puis Smolensk tombe le 31 après d’effroyables combats de rue (les prémices de 1942 pour les deux camps, teasing). Au sud, l’avance est spectaculaire, mais moins que sur les deux autres axes. Cela est dû au fait que Mikhail Kirponos, assisté de Konstantin Rokossovsky, s’occupent du front, soit deux des meilleurs commandants soviétiques. Ils étaient également mieux préparés avec plus d’effectifs. Odessa, assiégée, offre une farouche résistance. Kiev résiste fin août. Le groupe d’armées centre, alors à seulement 350 km de Moscou, oblique pour compenser le retard du groupe d’armées sud. Les généraux allemands ont tenté de changer l’avis du Führer pour prendre Moscou mais le Moustachu est non seulement Enervé mais aussi Têtu. La motivation d’Hitler est économique, il veut mettre la main sur les réserves de nourriture de l’Ukraine. Le plus grand encerclement de l’Histoire a alors lieu le 19 septembre 1941 et avec la prise de Kiev le 26 : 665 000 prisonniers russes d’un coup, soit 5 armées, 50 divisions (la démesure n’est-ce pas, ça fait peut-être même plus de personnes que dans le RER A en heure de pointe … Mais c’est à vérifier). Le groupe d’armées sud buttera ensuite en Crimée contre Sébastopol dont le siège s’éternisera. Au demeurant, l’avance allemande n’empêchera pas l’URSS de déplacer vers l’est, d’août à octobre 1941, 80% de son industrie : 1523 usines !
Il est temps d’aborder un sujet à la tristesse avérée quand on rejette les théories nihilistes (s’agirait de grandir… Dans les camps on jouait pas au tennis bordel). Les Slaves sont considérés par Hitler comme une race inférieure, aussi détestables que les Juifs, les fameux judéo-bolcheviks. Derrière les groupes d’armées de la Wehrmacht suivent les Einsatzgruppen (de A à E) en URSS. Ils ont pour seul objectif d’éliminer méthodiquement les Juifs et les Slaves. Ces massacres n’attendent pas bien longtemps avant de tomber dans la démesure : les 29 et 30 septembre 1941, les Einsatzgruppen procèdent à leur plus gros massacre concernant la Shoah par balle (= abattre froidement les Juifs et les Slaves, le nom est assez explicite), au ravin de Babi Yar (Ukraine) 33 771 Juifs, hommes, femmes, enfants, sont massacrés. L’idéologie est partie intégrante de la campagne, comme on l’avait déjà compris avec l’objectif Léningrad (berceau du bolchévisme). Le sujet ne sera que peu abordé mais ces tueries effroyables auront cours pendant tout le reste de la guerre.
Le groupe d’armées centre allemand se remet alors en route pour marcher sur Moscou, enfin ! L’opération Typhoon (prise de Moscou) sera un échec (ascenseur émotionnel). Une pluie tardive pour la saison rend le terrain boueux, la Wehrmacht est salement ralentie. Puis le froid s’installe à nouveau. La conquête reprend son cours. Un général russe, traversant les âges pour contrer toutes les conquêtes, frappe encore : le « général Hiver » (c’est une image, j’espère que t’as compris). Et ouais, il fait -40°C, l’huile des moteurs gèle et les hommes souffrent (déjà toi, quand il fait -2 tu dis qu’il caille sa mère alors imagine -40). Comme par hasard, les hivers de la guerre seront les plus froids du siècle (illuminatis ?). Gardons-nous d’aller trop loin cependant : le froid exacerbe surtout la souffrance mais n’étouffe que peu l’offensive allemande. La Wehrmacht arrive dans la banlieue de Moscou, voit le Kremlin au loin, atteint d’ailleurs le terminus de la ligne de bus qui y amène. Pourtant, le 29 novembre 1941, ils atteignent leur extension maximale. Contrairement à une légende tenace, ce ne sont pas les troupes de Sibérie qui sont rappelées par Staline pour rejeter l’envahisseur loin de la capitale. Non, Staline avait bien trop peur des Japonais ! C’est donc plutôt l’inverse, la Stavka craint une attaque japonaise sur Vladivostok et augmente ses effectifs en Sibérie. Ce sont simplement les ressources humaines, qu’on pourrait croire inépuisables, du pays. La Stavka (c’est l’état-major russe, donc ceux qui envoient les hommes sans arme à la mort par certaine de milliers pour cette « Grande Guerre Patriotique », des mecs en or) balance tout ce qu’elle a en réserve. Sur le front germano-soviétique, l’année se clôture donc sur une vaste offensive soviétique le 5 décembre occasionnant un recul conséquent (100 à 200 km) des Allemands et l’échec, de facto, de la Blitzkrieg.
En Afrique du nord, Rommel assiège Tobrouk du 10 avril 1941 au 9 décembre de la même année (proche de la frontière libyo-egyptienne). Les Britanniques contre-attaquent avec l’opération « Crusader » le 18 novembre : Rommel a étendu ses lignes logistiques au maximum, il ne dispose plus que de 20 chars (arme indispensable pour la guerre du désert) et ses troupes sont épuisées. En décembre, imitant ses collègues en URSS, Rommel bat en retraite.
Et si on rendait la guerre un peu plus mondiale ? Parce que pour l’instant c’est pas bien drôle ! Japon … Met-nous à l’aise avec ta stupidité stp. Le 7 décembre 1941, l’attaque surprise (mais un peu attendue quand même) de Pearl Harbor n’atteint ABSOLUMENT PAS son objectif. Expliquons un peu ce qui est insensé. Pourquoi le Japon attaque-t-il ? Bonne question Michel : comme tout empire, le Japon est expansionniste ; pas de bol, il y a que des mastodontes à côté. Ici l’histoire apparemment simple prend un virage inopiné. Pour comprendre ce qui mène le Japon à la guerre, il faut rappeler les conflits entre la Marine et l’armée de terre du pays. Surtout, il faut rappeler que les Etats-Unis condamnent la progression japonaise. En plus d’une aide apportée aux nationalistes chinois (qui reste limitée pour le moment), Roosevelt estime qu’il faut ramener le Japon à la raison par un embargo. C’est que le Japon a pris pied en Indochine française, il faut stopper sa progression. L’empire du Soleil-Levant dépend totalement du pétrole américain. Roosevelt ordonne qu’on limite les livraisons. De fait, ses subordonnés vont couper totalement -et non limiter- les livraisons de pétrole dès le 25 juillet 1941. Les négociations qui s’en suivent ne donnent rien. Or le Japon voit diminuer sa réserve de pétrole. Sans carburant, elle ne pourra plus rien faire. Les conditions qu’imposent les Etats-Unis sur cette ressource stratégique sont bien trop dures, inacceptables pour le Japon. Dès lors, il faut choisir entre négocier et attaquer. La Marine prévoit de laisser au gouvernement jusqu’au 30 novembre pour résoudre le problème, dans le cas contraire, les armes parleront avant la pénurie de carburant. Le Japon tentera de négocier jusqu’au bout mais ne veut, parallèlement, rien lâcher, ce qui rend cet effort inutile. Selon bien des rapports, le Japon serait bien incapable de se mesurer aux Américains. La Marine n’ignore pas ce fait. Pourtant, cela fait des années qu’elle se targue de mériter plus de crédits annuels car elle est la seule à pouvoir faire barrage aux Etats-Unis. Avouer, maintenant, qu’elle en est en réalité bien incapable serait un suicide politique. L’amiral Yamamoto Isoroku* monte un plan consistant à attaquer Hawaii. Le plan est par ailleurs monté avec l’aide du brillant Genda Minoru. Là encore, les tensions apparaissent dans le camp de la Marine. Attaquer à 5 000 km du Japon ? La bonne blague ! Et puis Yamamoto, contrairement à ses confrères, a bien compris que la puissance réside désormais dans les porte-avions et non plus dans les cuirassés ou les destroyers et veut, à ce titre, utiliser ses porte-avions et détruire ceux des Américains. Yamamoto met sa démission sur la table. Son plan est accepté : la Marine ne peut se permettre de voir disparaître son haut représentant, sa force politique en pâtirait.
*A noter qu’en japonais, le nom vient avant le prénom, usage que je me propose de respecter ici.
Pour résumer, avec l’invasion de la France d’une part et le RU qui prend cher d’autre part, le Japon se voit donner (cadeau … de Noël) l’Indochine française en 1940 (Vichy c’est des mecs en or) et croit pouvoir faire la loi en Asie. L’URSS étant (un peu) occupée par l’Allemagne nazie (l’URSS est carrément au bord du gouffre disons-le), il ne reste plus face au Japon que les USA, dont l’embargo sur le pétrole commence à se faire sentir et à la politique non-interventionniste qui plus est, pour faire opposition. Le Japon y voit là une occasion à ne pas manquer. Le Japon, pense vaincre les Etats-Unis par son moral d’acier et par une victoire décisive. Alors, finalement, s’ils pouvaient vaincre le gros de la flotte américaine en une attaque, ils pourraient mettre hors-jeu le dernier obstacle à leur expansion sur toute l’Asie. L’Attaque de Pearl Harbor (qui se situe au milieu de l’Océan Pacifique : Hawaii) suit cet objectif. Dommage, le 7 décembre 1941, les porte-avions américains ne mouillent pas dans le port de Pearl Harbor et les chasseurs japonais ne parviennent à endommager ou couler que d’anciens cuirassés d’une puissance contestable. Pour lutter plus efficacement contre cette tenace croyance d’une grande victoire nippone, regardons les faits. Sans compter les porte-avions américains et leur escorte qui ne sont pas là et qui étaient pourtant l’objectif principal, ce sont 3 navires de l’US Navy sur 82 qui sont réellement perdus, lesquels sont l’ex-cuirassé devenu navire cible Utah datant de 1909 et les deux cuirassés Arizona et Oklahoma datant respectivement de 1915 et 1916. Ces trois navires sont bien trop lents et vieux pour être d’une quelconque utilité dans cette guerre. Les pertes humaines américaines sont déjà plus conséquentes (2 403 morts et 1 178 blessés) mais les Japonais perdent également 30% puis 50% de leurs appareils, détruits ou endommagés, durant les deux vagues successives d’attaques. Les Etats-Unis perdent des marins expérimentés, les Japonais perdent la très sélective élite d’aviateurs qui est irremplaçable et fera plus tard terriblement défaut.
Autant le dire plus crument : ils ont complètement foiré leur unique chance de s’en sortir face aux USA (bien des documentaires (ceux que tu regardes pas) te diront que cette attaque était incroyable d’efficacité mais ils se renseignent pas deux secondes sur le sujet). Le Japon voulait faire peur aux Américains au point d’obtenir une reddition immédiate, raté : le peuple américain se fédère et désire la revanche sur ce « désastre » de Pearl Harbor que la propagande américaine se fait un plaisir de mettre en exergue. Le plan japonais est tout de même d’attaquer la première puissance industrielle (USA), la première puissance coloniale (Royaume-Uni) et éventuellement la première puissance militaire (URSS) en même temps alors que le pays est déjà embourbé dans une guerre contre la première puissance démographique (Chine). Même en sachant que l’URSS est au bord du gouffre, le Japon est voué à l’échec dès le 7 décembre 1941. Désormais en guerre, les Japonais sont néanmoins puissants, l’année 1942 sera décisive. Le Japon n’entend donc pas perdre de temps, il attaque partout avant que papa USA ne vienne le corriger. Le 8 décembre 1941 (avec le décalage horaire, ça correspond au même jour que l’attaque de Pearl Harbor), le Japon attaque Hong-Kong qui résistera 17 jours avant de tomber et lance l’invasion de la Malaisie, également britannique. Le même jour, les Japonais débarquent au nord des Philippines américaines. Douglas MacArthur est en charge de la défense côté américain (cette info n’est pas gratuite, j’y reviendrai).
Le Moustachu, au top de sa réflexion, se dit que le Japon attaquera forcément l’URSS sur ses arrières si lui rejoint le Japon dans sa guerre contre les ricains. Hitler déclare donc tout naturellement la guerre aux Etats-Unis le 11 décembre 1941. Ce fait retourne bien sûr l’opinion américaine et oblige Franklin D. Roosevelt à entrer dans cette guerre aux côtés du RU et de l’URSS (ET DE LA FRANCE LIBRE !). Bien entendu, le Japon n’attaquera pas l’URSS (#Moustachudécu). Ainsi se termine cette année 1941. La suivante sera cruciale.
Sources (texte) :
Keegan, John (2009). La Deuxième Guerre mondiale. Paris : Perrin, 817p.
Bernard, Nicolas (2015). La Guerre germano-soviétique, 1941-1943. Paris : Tallandier, 448p.
Bernard, Nicolas (2015). La Guerre germano-soviétique, 1943-1945. Paris : Tallandier, 576p.
Bernard, Nicolas (2016). La Guerre du Pacifique, 1941-1945. Paris : Tallandier, 816p.
Lopez, Jean ; Wieviorka, Olivier (2015). Les mythes de la Seconde Guerre mondiale. Paris : Perrin, 350p.
Lopez, Jean ; Aubin, Nicolas ; Bernard, Vincent (2018). Infographie de la Seconde Guerre mondiale. Paris : Perrin, 192p.
Sources (images) :
https://ww2-weapons.com/balkans-campaign/ (invasion Balkans)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Second_World_War_Europe_05_1941_fr.svg (Europe mai 41)
https://www.valka.cz/14763-Uspechy-a-prohry-vojenskeho-zpravodajstvi-Moskva-1941 (Barbarossa)
https://www.ww2classroom.org/node/148 (empire japonais en fin 1941)
https://information.tv5monde.com/info/japon-etats-unis-pearl-harbour-146083 (Pearl Harbor)