La guerre civile espagnole et l’Espagne franquiste (partie IV) : Erreur volontaire pour Tolède, horreur de la guerre et réaction internationale

La guerre civile espagnole et l’Espagne franquiste (partie IV) : Erreur volontaire pour Tolède, horreur de la guerre et réaction internationale

Rappel : En ralliant le Mouvement au dernier moment, le général Franco donna au soulèvement orchestré par le général Mola une chance de l’emporter. Franco fut l’auteur de la première grande victoire nationaliste qui consista à faire passer l’armée espagnole d’Afrique en Andalousie. Il obtint également à cette occasion le soutien de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie. En Espagne, Mola lança des colonnes armées vers toutes les villes importantes du nord du pays, verrouilla la frontière franco-espagnole et attaqua Madrid, sans succès. Pendant ce temps, le général Goded échoua à prendre Barcelone et fut capturé. Franco, lui, s’empara d’une bonne partie de l’Andalousie et se lança vers Madrid. Il fit jonction avec les hommes de Mola en août 1936. En parallèle, Franco soigna son image médiatique, se rendit indispensable dans les relations diplomatiques, intégra la Junte de Défense Nationale et prépara un gouvernement. Son aspiration à diriger le Mouvement était claire dès le départ.

Madrid pour le moment hors d’atteinte, la République chercha à sauver un symbole : Tolède. Cette ville, où nombre de militaires rebelles, tel Franco, avaient étudié, échappait au contrôle gouvernemental. Moscardo y dirigeait la défense nationaliste et, retranché derrière de solides murailles avec 1 500 hommes et 500 ou 600 femmes et enfants, tenait tête aux républicains. Le siège s’étira en longueur et la nourriture vint à manquer. Le 21 septembre, l’armée marocaine de Franco arriva à Maqueda. Un choix se présentait aux nationalistes : Madrid ou Tolède. La capitale n’était pas encore bien défendue, les chars soviétiques n’étaient pas encore arrivés, pas plus que les troupes internationales. Pourtant, Franco, allant à l’encontre de l’avis de ses généraux, fit le choix politique de sciemment commettre une erreur militaire en détournant ses forces pour délivrer Tolède et les résistants de l’Alcazar, assiégés. Cette action, prise soi-disant pour des « facteurs spirituels », allait lui coûter Madrid. D’aucuns prétendent que Franco ne voulait pas faire tomber Madrid pour faire durer la guerre et pouvoir physiquement anéantir ses adversaires. L’objectif de Franco, bien plus court-termiste, se situait certainement autre part : il aspirait à obtenir le pouvoir suprême dans le Mouvement et la tête du futur État. En cela, le détour à Tolède lui donna exactement ce qu’il attendait. Symbole culturel, Tolède allait faire de Franco le dirigeant de la rébellion par une propagande et une couverture internationale de premier plan. C’est exactement ce qu’il fallait à Franco pour être plus qu’un simple général de la junte présidée par Cabanellas.

Le 21 septembre 1936, Franco sollicita une réunion de la Junte. Kindelan, membre du « gouvernement » de Franco et général espagnol, y proposa l’unification du commandement. Des objections se firent jour mais la Junte accepta finalement de nommer Franco général en chef des forces nationales. Ce titre sous-entendait un assujettissement à la Junte. Alors, Franco convoqua de nouveau la Junte le 28 septembre. Il fit organiser, le 27 au soir, des manifestations populaires à Caceres (où se tenait la réunion) alors que Tolède venait de tomber. La population l’acclamait comme le généralissime et futur chef de l’Etat. La chute du Tolède fut un coup médiatique et symbolique retentissant et donna lieu au mythe des Cadets de l’Alcazar. Le 28, Kindelan proposa Franco comme généralissime « pour la durée de la guerre ». La nouvelle de la prise de Tolède, les manifestations de Caceres, la volonté des officiers de l’armée d’Afrique, les faveurs des puissances étrangères, les arguments ne manquaient pas. Les généraux, à l’exception de Cabanellas, acceptèrent. Sachant que Sanjurjo s’était tué dans un crash d’avion pour revenir en Espagne depuis le Portugal, le seul autre général qui aurait pu prétendre à ce titre aurait été Mola, qui avait orchestré le soulèvement du 18 juillet et venait de couper le Pays basque de la France par la prise d’Irún. Mais celui-ci n’était pas présent et avait, qui plus est, voté à distance pour Franco. Le nouveau généralissime demanda au rédacteur du décret de ne finalement pas préciser que ce titre lui était dévolu « pour la durée de la guerre ». Le 1er octobre 1936, Franco reçu tous les pouvoirs et devint le « Caudillo ».

L’Alcazar, ultime bastion des franquistes face aux républicains dans Tolède, septembre 1936.

Le Mouvement devint alors franquiste (le terme est désormais adapté) et, mené par un seul homme, gagna en coordination. Le soulèvement nationaliste, qu’il ne faudrait pas résumer, comme on le fait souvent, à une rébellion de l’armée contre la nation, occasionna malgré tout une résistance populaire plus tenace qu’escomptée. Cette ténacité d’une partie de la population permit à la République de conserver toutes les grandes villes, excepté Saragosse et Séville, lors du déchirement du pays. Étouffer la rébellion était encore possible durant l’été 1936. Mais la faiblesse du gouvernement Giral, auquel ne participait pas le PSOE, ne sut ni bloquer le détroit de Gibraltar ni mener une action ferme. Ce manque de fermeté fit perdre au gouvernement le contrôle des villes qui s’engouffrèrent dans la terreur rouge tandis que Séville, par exemple, sombrait dans la terreur nationaliste de Queipo de Llano.

D’une façon générale, la terreur répondait à la terreur. Les Marocains de Franco libérèrent Tolède le 27 septembre, non sans achever les blessés républicains de l’hôpital Saint-Jean. Et les exactions de l’armée au front ne dénotaient pas avec leur pendant sévissant à l’arrière. Ainsi, côté nationaliste, même dans les villes facilement occupées, les assassinats se succédaient avec parfois un jugement hâtif. Tout passif rapprochant un individu de la gauche, qu’il ait voté en faveur de celle-ci, qu’il en partage publiquement ou non les idées …, condamnait à mort. Les phalangistes – organisation politique inspirée de l’Italie fasciste –, surtout, mirent en œuvre cette répression. Les grandes villes sous contrôle nationaliste affichèrent plus de 2 000 morts chacune. Une grande partie des crimes furent commis en 1936 ou début 1937. C’est à ce moment que, de part et d’autre, la folie meurtrière se déchaîna.

Le soulèvement nationaliste, ayant été impulsé par les militaires et les forces de l’ordre, laissèrent côté républicain un vide dans lequel s’engouffrèrent les communistes, les socialistes et les anarchistes. La terreur rouge et noire, très similaire à son pendant nationaliste, fit cependant plus de victimes. La raison est simple : la République tenait encore les trois villes les plus peuplées d’Espagne en 1936 : Madrid, Barcelone et Valence. Les miliciens traquèrent les ennemis de l’intérieur avec fièvre. Un soupçon pouvait condamner à mort. Des habits, une confession ou encore une profession. Les individus trop bien habillés étaient considérés bourgeois et exécutés. Arborer une coiffe justifiait également l’assassinat. 85% des victimes de la terreur rouge et noire à Malaga étaient militaires, industriels, commerçants, cadres divers, propriétaires fonciers ou ecclésiastiques. Ce pourcentage grimpait à 96% en périphérie de Malaga (2 600 des 2 700 tués). En règle générale, ces catégories de personnes furent surreprésentées dans les tueries républicaine en Espagne.

Si Madrid était contrôlé par les communistes et les socialistes, les tueries en Catalogne furent davantage imputables aux anarchistes. Mais le résultat fut le même. 80% des 8 352 assassinats perpétrés en Catalogne pendant la guerre civile le furent en 1936. 6 832 victimes furent répertoriées du clergé pendant la guerre. En Catalogne : 1 189 prêtres, 794 religieux et 50 religieuses furent exécutés, presque tous durant l’été 1936, un record. Ces tueries se firent au moyen de paseos (exécutions sommaires), de sacas (fait de sortir les prisonniers des prisons prétendument pour les libérer mais en réalité pour les exécuter), ou de checa : des installations qui, pendant la guerre civile espagnole, étaient utilisées par les partis ou syndicats de gauche, en dehors de la légalité, pour détenir, interroger, torturer, juger sommairement et assassiner des sympathisants présumés du côté franquiste ; le nom vient de Tchéka, la police politique des Bolcheviks en 1917.

Au début de cette guerre civile, si l’horreur battait son plein, l’Espagne était démunie concernant le matériel. Le pays disposait de 137 avions de reconnaissance fonctionnels (90 aux républicains, 47 aux nationalistes), d’une vingtaine de chars, d’aucun canon antichar, de peu de munitions, d’aucune artillerie lourde et d’une artillerie légère (75 mm) moderne mais limitée. Si la communauté internationale avait installé un embargo sur les armes, la guerre n’aurait pu durer plus de quelques mois. Il n’en fut jamais question.

Avant la guerre, l’Espagne républicaine pouvait se targuer de posséder la 4e réserve d’or au monde. Seuls les États-Unis, le Royaume-Uni et la France en possédaient davantage. D’ailleurs, une bonne partie du stock espagnol avait été constitué durant la Première Guerre mondiale. L’Espagne disposait de 707 tonnes d’or fin, la majorité étant entreposée à Madrid. Les républicains ne se privèrent pas et s’empressèrent d’utiliser ces stocks pour acheter des armes. De juillet 1936 à mars 1937, 194 tonnes d’or fin espagnol, soit 4 milliards de francs (environ 27% des réserves espagnoles disponibles), passèrent à la France. Vincent Auriol et son gouvernement étaient disposés à aider l’Espagne. Cet or permit l’achat d’armements à la France mais également au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique … En parallèle, les républicains avaient également vendu 1 225 tonnes d’argent aux États-Unis. Il restait encore les deux tiers de la réserve d’or espagnole qui, Madrid étant menacé par les troupes franquistes, firent route vers Carthagène, puis … Moscou.

C’est que la France se montra décevante. Bien que le Front Populaire y soit au pouvoir et malgré un Leon Blum soutenant la République du Frente Popular espagnol, plusieurs facteurs empêchèrent la France d’intervenir. D’abord, le Royaume-Uni freina des quatre fers. La France, ne souhaitant pas mettre en péril l’alliance avec Londres, fit résonner le même son de cloche. Par ailleurs, la droite française fit barrage. Des avions furent tout de même envoyés, suivi d’un flux important de matériel qui transita par la France en faveur des républicains. Le 3 février 1938, le maire de Bourg-Madame se plaignit de l’acheminement vers l’Espagne de 40 000 tonnes de matériel de guerre français, britannique et tchécoslovaque.

Reste la question de l’or envoyé à l’URSS de Staline. Pourquoi l’URSS et non un autre pays, plus fiable et transparent ? Simplement parce que Staline attendait une garantie pour livrer du matériel lourd à la République espagnole. Moscou ne fit pas de cadeau mais n’extorqua pas non plus Madrid : les Espagnols reçurent ce qui leur était dû. Des conseillers soviétiques firent leur apparition en Espagne, accompagnant l’afflux de matériel et le gouvernement républicain fut progressivement vassalisé.

L’Espagne du Mouvement, elle, n’avait pas d’or sur lequel s’appuyer. Alors, comment se débrouilla-t-elle pour se procurer de l’armement ? Franco démarcha d’abord l’Italie, l’Allemagne ensuite. L’Italie traina des pieds, l’Allemagne réagit rapidement. Lorsque Mola avait essayé d’atteindre Berlin par la voie de la diplomatie, il s’était retrouvé face à un mur. La diplomatie allemande était alors encore très prudente. Franco, pour sa part, entra en contact avec Johannes Bernhardt et Alain Langenheim, deux membres du parti nazi résidant au Maroc. Très vite, ceux-ci s’envolèrent vers Berlin avec un représentant du Mouvement muni d’une lettre écrite par Franco pour Hitler. Arrivés à Berlin le 24 juillet, ils rencontrèrent d’abord Rudolph Hess qui, convaincu, organisa une entrevue avec Hitler le soir même. Hitler, qui déploya une étonnante connaissance de l’histoire espagnole du XIXe siècle et des pronunciamientos (des putschs de l’armée), mit en doute le sérieux de ce soulèvement. Cependant, la brillante carrière de Franco, évoquée par Bernhardt, persuada le Führer. Surtout, Hitler décela avec clairvoyance une opportunité politique. Dans sa lettre, Franco demandait 10 avions de transport, 6 chasseurs Heinckell, 20 canons antiaériens et le plus de mitrailleuses, fusils et munitions possible. Hitler écarta le problème du règlement financier puis appela Goering, ministre de l’Air et von Blomberg, ministre de la Guerre. Le 26 juillet, l’opération Feuerzauber (« Magie du feu »), par laquelle Hitler accorda instamment à Franco 20 Junker JU 52 pour permettre la mise en place d’un pont aérien afin de transporter davantage de troupes marocaines en Andalousie, débuta. Le 28 juillet, le pont aérien était en place.

Mussolini, voyant l’Allemagne agir, le Royaume-Uni se tenir à l’écart et surtout la France ne pas prendre officiellement parti, décida d’intervenir. C’est un conflit avec la France qu’il redoutait le plus. Et puis, les autorités de Gibraltar (donc britanniques) mirent à disposition les lignes aériennes permettant la communication avec Rome et Berlin. Et après tout, les phalangistes espagnols s’étaient fortement inspirés des Italiens pour fonder leur mouvement. Rassuré et désirant garder l’Espagne d’un futur communiste, l’Italie livra 12 Savoia 81, 10 avions de chasse, 40 canons antiaériens, 3 000 bombes, 4 navires de transport, des munitions et du carburant. En tout, il y en avait pour 14 millions de lires. Sur la totalité de la guerre, l’Italie comme l’Allemagne livrèrent un matériel de guerre considérable, mais Rome le fit à crédit longue durée. Si bien que l’Espagne ne parvint à éponger sa dette qu’en 1960. Et encore, les Italiens ne demandèrent que le remboursement de la moitié des frais qu’ils avaient engagé.

Notons cependant que les pays aidant les belligérants cachèrent leur dons ou prêts derrière des sociétés-écrans. Ainsi, les Allemands pourvoyaient-ils les nationalistes en armes, munitions, équipements et véhicules en pièces démontées, puis même en conseillers militaires par la HISMA (Sociedad Hispano Marroqui de Transportes). C’est ainsi que Franco disposa de 3 escadrilles de 9 avions allemand opérationnels début 1937. La France passait, elle, par France-Navigation, une entreprise au capital virtuel (les fonds sortaient de l’État) dont Gaston Cusin, de l’Etat français, orchestrait les opérations. Leon Blum voulait tant aider la république sœur que Cusin fit partie de tous les cabinets. La Texas Oil ne se priva pas de vendre du carburant aux nationalistes tandis que certaines usines (Dewoitine pour les avions, Hotchkiss pour les mitrailleuses) furent cédées à l’Espagne républicaine qui achetait également des fusils et munitions au Mexique. Plusieurs sociétés anonymes furent par la suite créées par les Allemands pour prendre des parts dans les sociétés minières espagnoles en vue de posséder des ressources stratégiques pour le prochain conflit qui s’annonçait : la Seconde Guerre mondiale.

Si l’Allemagne et l’Italie furent surprise par le soulèvement, il n’en alla pas de même pour la France et le Royaume-Uni. Londres s’était inquiété de la venue au pouvoir du Front populaire, considéré comme une dérive dangereuse, eu égard davantage aux anarchistes qu’aux communistes, par ailleurs. Paris comme Londres constatèrent la montée des tensions entre février et juillet 1936. Le Royaume-Uni décida immédiatement de rester neutre. Mais cette décision, alors qu’un gouvernement légitime affrontait un régime rebelle, n’est-ce pas déjà prendre position ? Gibraltar refusa de ravitailler la flotte républicaine tandis qu’elle mit à disposition ses lignes de communication pour les nationalistes. Londres voyait en réalité d’un mauvais œil le Frente Popular ainsi que sa flotte étonnement résiliente après l’épuration de ses officiers. Les Britanniques s’appliquèrent alors à inciter la France à ne pas intervenir. Car outre-Manche, le peuple était plutôt favorable à une intervention en faveur de l’Espagne républicaine et Léon Blum y était évidemment très favorable. Ce dernier considérait une non-intervention comme une trahison de la France envers son allié espagnol. Mais les pressions se multiplièrent. Certains journaux prirent le contrepied du peuple, nombre de ministres radicaux refusèrent ne serait-ce que d’aider avec des livraisons de matériel et le Royaume-Uni menaça de lâcher la France si d’aventure elle se risquait dans cette guerre. Or, compte tenu de l’axe Berlin-Rome menaçant, la France ne pouvait se permettre de perdre l’allié britannique.

Début août 1936, il était, en sus, dangereux de prendre parti pour l’Espagne républicaine. N’était-ce pas là la République qui avait été incapable d’asseoir son autorité pendant la montée des tensions de février à juillet ? Le soulèvement de juillet n’était toujours pas maté et les premiers succès républicains pas encore enregistrés (Merida les 10-11 août et Badajoz du 14 au 17) tandis que la violence des anarchistes montait en puissance, notamment à Barcelone. Londres posa alors une question à vrai dire légitime : comment être sûr que le gouvernement espagnol n’était pas simplement « un écran derrière lequel les éléments anarchistes les plus extrémistes géraient le cours des événements » ? Après tout, la CNT (anarchiste) ainsi que, dans une moindre mesure, l’UGT (socialistes) et le POUM antistalinien (marxiste) disaient vouloir la mort de la « démocratie bourgeoise » pour instaurer « le communisme libertaire ». Alors pourquoi des démocraties bourgeoises et capitalistes comme la France et le Royaume-Uni devraient les aider ? Le 8 août, Léon Blum annonça la non-intervention de la France. L’URSS, l’Italie et, bien entendu, le Royaume-Uni, approuvèrent la position de la France. Le 15 août 1936, Londres publia un communiqué exposant les principes de la non-intervention. Toute l’Europe s’y rallia le 9 septembre mais personne ne s’y conforma malgré la mise en place de nombreux comités. Nous l’avons vu, le matériel afflua pourtant en Espagne. Et celui-ci ne fit pas chemin seul : avec l’encouragement du gouvernement ou non, des milliers d’hommes rejoignirent l’Espagne pour alimenter la fournaise.

Sources (texte) :

Bennassar, Bartolomé (1995). Franco. Paris : Perrin, 415p.

Bennassar, Bartolomé (2004). La guerre d’Espagne et ses lendemains. Paris : Perrin, 559p.

Source (image) :

https://carolineangus.com/2016/09/28/this-week-in-spanish-civil-war-history-extra-siege-of-the-toledo-alcazar-21-july-27-september-1936/ (Alcazar à Tolède)

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